Les violons de l'orchestre ont les doigts rouges, saignent
Se meurent de douleur les cordes qu'ils étreignent
A son tombeau Gustav y prend quelque leçon
Quand c'est l'Horreur qui chante
l'harmonie s'apparente au goût du sang
à l'oreille, une fonte
que la peur et la honte, en alchimie
coulent au Pavillon de l'Infamie
Un vibrato de chaos s'en donne à cœur joie
Pour une fois, l'orage
- qui pourrait présenter quelque avantage,
en reste coi, s'étonne
qu'aucune éclaircie ne change la donne
Il s'épuise
à donner de la voix dans cette crise
La paix, oui, je le sais
se trouve sur une autre rive
où il se pourrait même que je vive
Ailleurs... Oui, mais mon sang
s'écoule sur la terre, se répand
dans un cri
qu'ignore en sa torpeur
l'infini
Ici ? Bataille !
Déchaînement de tripes et d'entrailles
et le fiel
résonne ses violons de suave miel
Ici ? Carnage !
Au saint nom de l'esprit, tous les outrages
et le fiel
résonne ses violons de suave miel
Et dans la ronde
les bras levés pour... mot dire ? ce monde !
Nul Ailleurs !
C'est d'ici
que finira le règne des salauds, dis !
Dans un joyeux rondo !
Que les violons enfin
résonnent de nos âmes le regain
linéaire
avec tout ce qu'il reste à dire
reste à faire
Pour un Impromptu Littéraire - tiki #104
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK