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poésié - Page 53

  • Plat, c'est beau...

    Pour un tour de roues, trois pas en arrière
    Une manivelle armée sur le front
    j'arrache un rayon au disque éphémère...

    Le port ne dit pas qu'elle est l'arraison
    qui sabre des pions l'envie de mystère
    à quai, pour de bon !

    Allons, mais allons !
    Juste à l'horizon fleurit un espoir :
    lire enfin l'histoire à ses frondaisons...

    Chante, Madelon ! Nos pas, nos déboires
    nos rires garçons
    et leurs à-valoirs sur tes francs jupons...

    En route, bordels ! cirques ! panacées !
    Mettons la branlée aux arrestations !
    C'est pas tous les jours qu'on a le ticket...

    Barjots sur le fleuve, où allez-vous donc ?
    Quoi, parmi les joncs ?
    Quelle orientation, quelle épreuve en naît ?

    Oh, staticités !
    Si j'en demandais humblement pardon
    pourrais-je embrasser ma destination ?

     

    aigle feu

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#191

  • Langue de bois

    Au long des feuillets, gouttez, Millénaires...
    Densité de l'aire, un chœur en foret
    frêle sous vos pieds, sonde les ombrages
    La terre et son âge ont le vain mauvais

    Une magie noire aux doigts effilés
    lisse une peignée de sa main d'ivoire
    à l'orée du soir étouffant le jour
    d'un semblant d'amour mâtiné d'espoir

    Risée, vole un peu de l'humilité
    à l'or embué de lourds aromates
    qui traînent savate à l'heur attendu
    puisque tout s'est tu dans l'heure adéquate

    Arbres, mille mots vous tombent des bras
    J'en baigne mon Ka, goutte à goutte d'eau
    tombées de si haut que mon Rêve-Sang
    fond de but en blanc sur mon corozo

     

     

    corozo

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Librement inspiré d'une fantaisie de Janeczka Dabrowski

  • Corps, tais-je ?

    Tu dors, la main couchée dans le dernier sourire
    avec l'odeur de pain que ton haleine y loge
    Venir est plus certain que de mourir, encore
    que tout soit suspendu à la prochaine étreinte
    quand la lumière feinte au sillon de ta gorge

    T'ai-je dit qu'au matin, neuf et plein de voyages
    m'apparait ton mirage à deux pas de sa chair
    vaporeux dans l'éther à peine dégrisé
    bras ouverts et voulant, peut-être, m'inviter
    à lui prêter mon ombre et danser en chemin ?

    Quand la vérité nue, d'ici à maintenant
    veut que ta promenade en cortège de songes
    soit toujours par les champs à faire sa récolte
    l'œil souple, désinvolte, au lointain qui s'allonge
    est propre à réfuter de tels émargements

    T'ai-je dit - quand j'ai mis à mon verbe l'éteuf
    et rentrée au fourreau son artiste ferraille,
    qu'il m'en reste le cent à l'abri sous la paille
    pour payer son écot, tout à l'heure, à la forge
    d'où couleront bientôt les mots de mon brasier ?

    Voici que l'Autre Main s'est trouvé des raisons
    de quitter son verger pour mon panier de fruits
    La lumière a changé de place et de chanson
    Ton souffle s'est porté auprès de mon bassin
    et c'est tout un pays qui bascule à sa suite

    T'ai-je dit, mon pays de collines mouvantes...
    T'ai-je dit ces matins, ces soirs, ces nuits, ces jours
    qui m'ont laissé me perdre à tes profonds séjours
    et ne savoir que dire, ébloui au réveil
    d'être le seul objet de ta nature aimante ?

    À présent, le décor se résume à nos foins

    me yo hand

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Résolution poLétiquement connexe

    Un mot pour les fous
    qui fuient leur sourire
    la jambe à leur cou
    sans disconvenir
    de leur apanage
    d'aimer sans partage
    libres, sans dégoût
    mais troublés, soudain !
    par ces Petits-Riens
    dont on fait du flan
    avec le saindoux
    des pâles courages
    aux rires sans dents

    Un mot pour le chien
    qui ronge sa laisse
    et quitte Maîtresse
    à ses jeux de biens
    Sans se départir
    de cet avenir
    lu dans les étoiles
    il a mis les voiles
    à son mât de vergue
    hissé en exergue :
    "Ne regrette rien...
    L'heure était au poil !"
    Car tout doit finir

    Un mot pour ta peur
    de n'y rien entendre...
    As-tu vu descendre
    au matin venu
    certaine lueur
    encore inutile
    qu'un geste docile
    a failli moucher
    sur les maigres blés
    d'amours juvéniles ?
    Ne respire plus
    Garde ses couleurs
    Le ciel est à prendre

    Un mot en passant
    près du lent sommeil
    de ton mauvais-sang
    - murmure à l'oreille
    au lobe utérin
    à son dernier drain
    longitude horaire
    égale au troupeau
    d'ors, pour ce qu'en vaut
    l'horizon connu
    (trop déliquescent) :
    je n'en voulons point !
    Tout est résolu

     

    off

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Colo'rieur

    Après avoir mâché de moissons insondables
    les bienfaits ignorés, bercé d'un vent d'automne
    je me regarderai jusqu'au fond la personne
    où me découvrirai ce métier improbable
    et très providentiel de peintre enjoliveur

    J'aurai ce tablier saturé de nuances
    qui se porte ceintré de noir sur un fond bleu
    Irai, palette au poing, promener en des lieux
    où l'Ignoble dispute aux humbles espérances
    un siège réputé aux louables ardeurs

    Mettrai mon chevalet contre le drapé jaune
    qu'un sable sans marée d'un océan perdu
    a jeté sous les pieds de nomades sans but
    qui ne leur fût dicté par une obscure faune
    et sa haine avérée des intimes langueurs

    Puisque je serai nu sous mon bleu de travail
    ne fermerai les yeux sur nulle crudité
    Y tremperai la pointe aiguë de mon stilet
    tel Rémi Caritey menant libre bataille
    avec son OEil-village, en aurai du bonheur

    Et, comme L'Arbre en nous réclame son partage
    me mettrai à genoux devant la graine en germe
    qu'elle soit d'autre sang ou de mon épiderme
    je lui peindrai des ciels dignes de son courage
    tant que l'Humanité n'écoute pas son coeur

    Je peindrai des oiseaux sur les Hôtels de Ville
    brouillerai d'indigo les partis incendiaires
    rougirai les drapeaux des ombres délétères
    pour rendre aux Saligauds ce que nous vaut leur bile
    et leur vaine entreprise aux morbides ferveurs

    Je ne finirai pas ! Passerai le flambeau
    à d'autres comme moi qui aiment l'omelette
    que l'on tire des champs, des bois, à la sauvette
    et désireux, et francs, et portant leur fardeau
    comme un éclat de rire arrogant et sans peur !

     

     

    Witch colors!

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi