Après avoir mâché de moissons insondables
les bienfaits ignorés, bercé d'un vent d'automne
je me regarderai jusqu'au fond la personne
où me découvrirai ce métier improbable
et très providentiel de peintre enjoliveur
J'aurai ce tablier saturé de nuances
qui se porte ceintré de noir sur un fond bleu
Irai, palette au poing, promener en des lieux
où l'Ignoble dispute aux humbles espérances
un siège réputé aux louables ardeurs
Mettrai mon chevalet contre le drapé jaune
qu'un sable sans marée d'un océan perdu
a jeté sous les pieds de nomades sans but
qui ne leur fût dicté par une obscure faune
et sa haine avérée des intimes langueurs
Puisque je serai nu sous mon bleu de travail
ne fermerai les yeux sur nulle crudité
Y tremperai la pointe aiguë de mon stilet
tel Rémi Caritey menant libre bataille
avec son OEil-village, en aurai du bonheur
Et, comme L'Arbre en nous réclame son partage
me mettrai à genoux devant la graine en germe
qu'elle soit d'autre sang ou de mon épiderme
je lui peindrai des ciels dignes de son courage
tant que l'Humanité n'écoute pas son coeur
Je peindrai des oiseaux sur les Hôtels de Ville
brouillerai d'indigo les partis incendiaires
rougirai les drapeaux des ombres délétères
pour rendre aux Saligauds ce que nous vaut leur bile
et leur vaine entreprise aux morbides ferveurs
Je ne finirai pas ! Passerai le flambeau
à d'autres comme moi qui aiment l'omelette
que l'on tire des champs, des bois, à la sauvette
et désireux, et francs, et portant leur fardeau
comme un éclat de rire arrogant et sans peur !
tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un défi du samedi