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confessional verso
Venu, comme à l'accoutuméepar quelque chemin de hasardses ornières buvant mes phareset ses ombres sur mes talonssuis entré en tes Confessionsobservant leur ordre intiméde capituler sans raisonque la beauté de ton regardEffleurant le voile embuéde ta mise en scène amoureuseà la chaleur aventureuseet la totale abnégationd'être le vagabond dévouéà ces troubles propositionsque ta rêverie généreuseRompu à la fertilitéde tes plus graves euphoriessans réserve, je m'en nourriset goûte avec délectationla magistrale suspensionde leur instantanéitéépure sans affectationdes nobles fantasmagoriesSolitaires simplicitéschacune portant son ravageau singulier carambolageoù se heurtent les positionstrop fermes pour l'élévationvers les transcendantes nuéesj'absorbe votre solutionpour me fondre en votre équipageOubli et silence liésdans une discrète éloquenceportent la violente évidencequ'une sensible professionsurgie de la corrélationentre brève sagacitétenace lubie et passionélectrise nos expériencestiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKen manière de salut dédié au nouvel espace de Gaëna da Sylva, Les Confessions du Fauteuil Vert-ci-dessus : "Confession Seize"- -
Le lieu de mon secret
(à Ernesto Timor)À révéler mon lieu secret à d'autres paires d'yeux- d’autres destinataires !puis-je garder à discrétion, à défaut de mystèrele lieu d'être de mon secretsans y voir soudain déballéce que je chéris mieux- sans être avaricieux…loin des regards, loin des curieux et tous les tralalères ?À promener mon lieu secret, à ce moment précisdu dedans au dehorssur le théâtre de la vie, parmi tous ses décorstel qu'en moi, je le lie, l'endroitoù, tout ce que je lis, c'est moijusqu'à le résumerà sa plasticitédans la geste photographique d'Ernesto Timorpour un ouvrage du photographe Ernesto Timor"Mon lieu secret" éditions lebel ©2013 -
XII - nuit
ICarne rafistolée aux raccords apparentsmarionnette, poupée d'un artiste capriceta lèvre ni tes yeux n'avouent aucun suppliceet taisent le vertige où s'abîment tes sangsperdus pour la raison, la fièvre, le délicedans l'absence de bruit qu'absorbent des tombeauxles paroies émaillées, si lisses que le verredans l'absence de chair au revers de ta peauperdue pour la lumière et le frisson du ventNulle flamme à ton sein, nul champ sous ta paupièreque le triste ornement de tes désolationsvolontaires ou non, quoi qu'en vaille la finIIPorte close dans le murQuoi derrière, la nuit ?Quoi derrière ta chosehorrible porte closequ'espère mon ennui ?Le havre lent que j'oseprendre pour fête écloseà la moindre ouvertureoffre un panier de fruitscerné d'un cent de rosescueillies la nuit dernièreun murmure à l'appuiPour qu'une âme en disposeet s'en pare l'ennuipour sa dernière nuitdevant la porte closeIIIA force de s'étendre et perdre en densitéoù va l'immensité, invisible à l'extrême ?D'apprendre qu'il est vain d'en comprendre l'effetle fil de ma pensée n'en soutient pas le thèmeOù je vais, éprouvant mon élasticitéà Son Infinité relater mon poèmeIVNe nuitla nuitque le regret du jourdevant l'autre qui suitVBruitammentnuitammentexpirent les soupirantsPuis un lentfirmamentsort matutinalementQu'à l'auroreteintée d'orsmeure leur Petite MortL'Aujourd'huis'accomplitau vacarme cru des corpsJeu de maintsle temps plainttant d'éphémères transportsVILa main, souple recueilcalme l'alarme à l’œilremède inégalableLe fruit nu dans sa paumec'est l'enfance de l'hommeintime dissemblableEt sa palme consoleun souffle à rude écoleOdorante adorableLe cauchemar est danscet environnementmoins vaste qu'insondableAura suffit d'un criElle en connaît le prixau cours impondérableJ'en conserve le goûtles bras sur les genouxles yeux pris dans la tableVIIRespiration musicaleTout doux.. Tout doux...rythme d'orange océanL'aurore phénoménaleDe bout en boutjusqu'à son déchirementL'air consume, primordialun cri de fouVIIIMettant l’œuvre à l'épreuvede son désœuvrementnaît le chant délirantde mon rêve au supplicede n'embrasser jamais que ton ombre, Eurydiceet la nuit qui l'emporte, écoule infinimentle désir incessantd'approcher ses délicesIXVers ta gorge assouplie par un souffle indoloresurgi du sol trempé d'un songe meuble et gourdla main qu'il me restait de l'oubli de mon corpsapproche de ta nuit la promesse d'amourXDésormais, tout se tait, sait la moindre des choses(le bouton de la rose et son grave bouquethasardeuse aventure au flanc de l'étrangerun feuillet suspendu à sa prochaine prose)Sur la terre apaisée, sous le vent, dans les cieuxça bruisse encore un peu de palabres discrets...La bougie au chevet de rivages précieuxrapporte mille feux à tes cheveux défaitsMille et un feux plus haut s'échangent des oraclespour, une heure au théâtre, être encore à brillerUn parfum d'océan se mêle au chant des arbresUne bruine engourdie vient me lécher les piedsdes landes le jersey se ravine de marbrePromis, je dormirai à la fin du spectacleXIL'horizon qui finit toujours par se signerde l'est à l'occidentefface en souriantde tous les feux mourants de sa bouche fardéele peu que la journéeaura su grappillerà la table dressée pour des mages convivesJe promène à sa rive et la ville-océangrosse d'un nouveau chantenvahit ma coursivey vient prendre son tempsXIIJe garde, nyctalope, à l’œil un autre jourtiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKIllustration : Jean-Pierre BOUYGE, photographe. -
Nun, quoi ?
Rotkäpchen, ta grand-mère !
Sollst' ihr was kaufen, prendre l'air
(Na, Jungen ! Bougez-vous !
Nun achten Méchant Loup)Ach, Quatsch ! Et quoi encore !?
Überrascht, bin ich noch
Que je sache, où que j'aille
Wolfie livre batailleUn magasin ? Nur welsch' ?
Siest' wie ma peau de pêche
Appelle was ander's
Nun, hau' ab ! Kein pleurSag' mal, si j'en reviens
Gug' mal, le panier plein
Was endlich glaubst du ?
Que j'ai vu le Grand Méchant Loup ?tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré d'une photographie de Louise Markise, berlinoise volontaire
Klick und breiten -
bench holy day
Au clocher sonnait le rappel
séculaire et dominical
des bonnes âmes provinciales
« C'est l'heure, allons ! Au rituel ! »
Et ding... Et dong... Eh, Ritournelle !
On a vu plus gai, pour un bal !
Aux collets bruissent des crécelles
(faisant foi de leur principal !)Le mois de mai s'est oublié
chez quelque voisin débonnaire
faiseur de bons mots, bonne chère
et moins chrétien que sa moitié
qui se presse au bras de sa mère
comme elle tordue et voûtée
Miséricorde en bandoulière
et comptant jusqu'au Petit LaitJe voyais cela vaguement
l'esprit troublé par les oiseaux
qui braillaient parmi les rameaux
leur tournant le dos, sur un banc
à ce coin de rue peu passant
quand les braves sont au repos
à leur office les dévots
et tapis tous les mauvais sangsJe regardais mes pieds sans faim
(fis pourtant quelque découverte :
ce qui circule sur l'inerte
apparemment n'a pas de fins)
quand les vieilles de ce matin
devisant sur l'Homme en expertes
commentant l'Ordre et le Commun
s'assirent aux places offertesPrès de moi ! Ces protubérances !
Ça y allaient sur les Couillons !
leurs simagrées, leurs dévotions
leurs si malingres existences
- et moi qui flattais le Bourdon...
tenant chacune son pochon
vilipendaient les négligences
« ... au sein même de Sa Maison !... »Ne me suis jamais pensé vieux
- et encore moins vieille pie !
mais je m'avisais que mon dit
autrement, mais n'eût pas fait mieux !
Le ton était presque joyeux
Le sarcasme avait de l'esprit
ponctué de francs et coquins ris
ou de longs soupirs sentencieuxLe printemps pouvait bien attendre
Hiver avait un goût sublime
Je restai là, à les entendre
(elles me suggéraient des cimes !)
Si l'on me demande, à tout prendre
j'aime autant être leur intime
que de ceux qu'elles voulaient pendre
ou mettre au cul la carte SIM !Elles m'auront laissé sans suite
m'ayant ignoré tout du long
(je n'étais qu'un Jeune Couillon
à peine lavé de sa cuite !)
et, chacune avec son pochon
marqué au sceau du Huit-à-Huit
s'en retourna vers sa maison
sans raison de prendre la fuite
tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré par une photographie de Gaëna Da Sylva