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totalités mineures - Page 8

  • Chaire au porteur

    Chère et périssable chair..
     
    Quel étrange abri fais-tu
    à l'ouvrage universel
    des quotidiennes vertus
    aux vices par trop méconnus
    autour d'un songe solitaire
     
    Singulier foyer de mirages
    et cannibales folies
    comme je t'ai - mal compris !
    aimé toujours davantage
    à te caresser la brûlure
     
    Je promène ta valise
    aux cosmogoniques effets
    dans l'atmosphère qui frise
    au bord de ses longs parapets
    jusqu'au terme du voyage
     
    Tôt viendra le temps de ranger
    près du fleuve ta maison
    puisque, déjà, le compte est bon
    alors, il faudra balayer
    les moutons si le Conte y est
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Longuet, t'es !

    Cet été à n'en plus finir
    tirait des bords sous les balcons
    s'offrant des couchants à languir
    à peu de frais, d'autres frissons
     
    Si cela prolongeait ma peine
    (un mois ferme et à résidence)
    je voyais fondre la semaine
    et laissai faire le silence
     
    Là, s'étiolaient nonchalamment
    la parole douce à l'oreille
    le geste simple et caressant
    le regard fleurant le sommeil
     
    De servitudes volontaires
    en conventionnelles révoltes
    se fatiguait mon solitaire
    indifférent à la récolte
     
    Dehors, ça roussissait un brin
    les verts plastrons de l'avenue
    la montre au poignet citadin
    le cheveu blanc de sa dodue
     
    Dedans - je veux dire, où j'en suis...
    des folies se serraient la pogne
    et s'embrassaient des comédies
    les masques tombées sans vergogne
     
    Et ça me coulait de partout
    - les obstinations estivales !
    je baignais jusqu'au ras du cou
    dans l'air trop trop sentimental
     
    Alors, j'ai refermé le soir
    sur sa tenace mélodie
    pour me tourner vers le couloir
    de mon solitaire interdit
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • pfuit !

    Un bon peu d'air court sur le cuir
    rives d'hier, l'âme respire
    et de reflets en longs échos
    sait s'attacher à ce que vaut
    (tandis qu'au loin se vautre l'or)
    le souffle qui dit "je t'adore"
     
    La fenêtre n'a rien fermé
    ni des allées ni des venues
    de mon rêve aussi continu
    qu'un regard et son échappée
     
    Qu'il fait bon ne plus se mouvoir
    qu'entre le blanc, le gris, le noir
    et la texture
    contrastée de leurs fantastiques ouvertures
     
    Qui saura jamais la chanson
    que frissonnait la haie, alors
    (quand rougissait l'or au-dehors)
    - ou le feutre de tes chaussons ?
     
    Approche ! Approche, épaule amie
    ton gentil soir
    qu'entre le blanc, le gris, le noir
    s'embrasent nos purs appétits
     
     
     

    Jean-Pierre Bouyge

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une vision de mon Ami De Toujours
    crédit photo : Jean-Pierre BOUYGE.
  • Chut !

    Silence, distance anonyme
    où lumière danse et s'abîme
    quelles paix, quelles trahisons
    ne dis-tu jamais en ton nom ?
     
    Silence, obscure discipline
    capable de joies assassines
    et des plus savoureux mourrons
    quelle est cette perle à ton front ?
     
    Nulle réponse, est-ce là fin ?
     
    La main dans l'étrangère main...
    Le regard enjambant le pont...
    L'ouvrage et son lâche abandon..
    Le mot fermé devant le point...
     
    Silence envahi du cri sourd
    des trop persistantes amours
    ton atmosphère est saturée
    d'infertiles succès d'années
     
    Mais, silence, douce habitude
    ouverte à tant de latitudes
    et propice à la résilience
    offre-moi ton bras, que je danse !
     
    Un écho vibre, est-ce la faim ?
     
    La main dans la nouvelle main...
    Le regard épousant le fond...
    L'œuvre sublime du pardon...
    La parole naissant à point...
     
    Silence habité de sourire
    d'envie de pleurer ou de dire
    arme le cran de mon vacarme
    et souffle sur ma joue la larme
     
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • Bah, tisse...

    La rue m’est familière au point d’y faire corps
    Alors… Alors… ! Quelle est cette maison ?!
    Sa pierre, c’est du grès; ses volets sont marrons
    Ici, tout est en craie que le soir pare d’ors
     
    Sa porte est peinte en rouge et son numéro vert !
    Eh ben, bravo ! Dis, ça envoie du lourd !
    Vu qu’à travers sa vitre, on aperçoit la cour
    Je ne résiste pas, je frappe à son mystère
     
    La porte mécanique ouvre sans vis-à-vis
    Allez… J’y vais ! Après tout, c’est le jeu
    Pas déçu du voyage, oh ! j’en prends plein les yeux !
    Le corridor, déjà, tapissé d'organdi...
     
    Dessus, tant de portraits que je croyais perdus !
    de moi, d'amis, d'amours désenchantées...
    et, tracé sur le sol, un parcours orienté
    pointant un escalier aux marches dévêtues
     
    Je gravis prudemment ses degrés inégaux
    Le pas plus lent, tandis que je m'approche
    avec le sentiment d'être le jouet fantoche
    d'un projet qui m'écharpe et m'enlise les mots
     
    Je suis sur le palier, sans réponse à l'appel
    Allons... Allons... Tout ceci n'est qu'un rêve
    Mais voici que, du mur, un bras me tend un glaive
    et qu'une voix me dit "tu n'es plus éternel"
     
    Je fuis ! Je fuis ! Je cours! Je n'ai plus d'appétit !
    Eh, au secours ! C'est quoi, tout ce barnum ?!
    Je regarde après moi, je vois tous ces fantômes
    et je sais désormais qu'ils ont pignon, ici !
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#221