mots
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Bah, tisse...
La rue m’est familière au point d’y faire corpsAlors… Alors… ! Quelle est cette maison ?!Sa pierre, c’est du grès; ses volets sont marronsIci, tout est en craie que le soir pare d’orsSa porte est peinte en rouge et son numéro vert !Eh ben, bravo ! Dis, ça envoie du lourd !Vu qu’à travers sa vitre, on aperçoit la courJe ne résiste pas, je frappe à son mystèreLa porte mécanique ouvre sans vis-à-visAllez… J’y vais ! Après tout, c’est le jeuPas déçu du voyage, oh ! j’en prends plein les yeux !Le corridor, déjà, tapissé d'organdi...Dessus, tant de portraits que je croyais perdus !de moi, d'amis, d'amours désenchantées...et, tracé sur le sol, un parcours orientépointant un escalier aux marches dévêtuesJe gravis prudemment ses degrés inégauxLe pas plus lent, tandis que je m'approcheavec le sentiment d'être le jouet fantoched'un projet qui m'écharpe et m'enlise les motsJe suis sur le palier, sans réponse à l'appelAllons... Allons... Tout ceci n'est qu'un rêveMais voici que, du mur, un bras me tend un glaiveet qu'une voix me dit "tu n'es plus éternel"Je fuis ! Je fuis ! Je cours! Je n'ai plus d'appétit !Eh, au secours ! C'est quoi, tout ce barnum ?!Je regarde après moi, je vois tous ces fantômeset je sais désormais qu'ils ont pignon, ici !tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#221 -
En un mot comme en sang
En un mot comme en cent
au bas du monument
il dit : « C’est là qu’on signe »
Extirpant son sein blanc
de son compartiment
sans en être moins digne
Elle en trempa le bout
dans l’encre aux reflets roux
pour apposer sa marque
Son joli tétin mou
devint dur comme un clou
dessinant un bel arc
Elle opina du chef
entama derechef
un tracé longiligne
Un air de Prokofiev
éleva sous la nef
une valse à Pouchkine
Cet accent franchouillard
enrobait l’œuvre d’art
du maître iconoclaste
Assaillant sur le tard
le suprême rempart
de l’Église et ses fastestiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
100% pour un Défi du samedi (la centième)E = mC2
La masse que multiplie
au carré la cinétique
n'est pas l'arbre dont le fruit
serait la bombe atomique
C'est plutôt de la compote
cet engin catastrophique
que cuisinent et complotent
les maîtres de nos paniques
Contre cette ignominie
aux stupeurs catatoniques
j'objecte un élan de vie
exponentiel et logique
sur quoi je démultiplie
de gris sourires cyniques
la formidable énergie
que régit la poLétique
De hurlements à la nuit
en orgies panégyriques
jaillissent du fond du puits
mes impulsions organiques
je ne crains plus que s'enfuient
dans leur désordre anarchique
ni le neutron de l'ennui
ni l'ardeur électroniquenon
tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
90% pour un Défi du samedi (la centième)parole !
mon sang, parole !
c'est du jus de mangue
sous ma peau de carambole
au bout de ma langue
quand ta pivoine s'étiole
à l'automne humide
et préserve sa corolle
de printemps arides
mon sang jaillit
sucrer les étoiles
et tombe en pluie
lisser la grand voile
que ton ciel endolori
sublime sa trame
et que ta nef asservie
délivre sa rame
pour qu’à ce front
orné de pivoines
siéent d’autres tons
aux couleurs idoines
peut-être entendras-tu dire
comme mon sang t’aime
et t’offre pour élixir
un cent de polèmes
des caraïbes
au crachin normand
parle mon sangtiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
80% pour un Défi du samedi (la centième)- Adrienne
- Alice
- Anthom
- Aude
- Berthoise
- boitagants
- Brigou
- Captaine Lili
- Caro_Carito
- Cartoonita
- Claudio
- Didier
- Droufn
- enfolie
- Flamm Du
- Flo
- Fred Cokenpat
- Jaqlin
- J-F
- Joe Krapov
- Joye
- Kate
- Kloelle
- LaTartine
- Lorraine
- MAP
- Martine27
- Moon
- Oncle Dan
- Ondine
- Papistache
- Phil
- Pierreline
- Pivoine
- Poupoune
- Riri
- rsylvie
- Sebarjo
- Sol-eille
- Stipe
- Teb
- Tendreman Spice
- Tiniak
- Tiphaine
- trainmusical
- Val
- Vanina
- Vegas sur sarthe
- Venise
- Virgibri
- Walrus
- Zigmund
manquent pour cent, quarante encore
(quarante-huit et puis c’est mort
on l’aura tordue la consigne !)
mais quoi ? des voleurs, des fous des Sabines ?
c’est pis que carême
d’écrire un polème
pour demeurer défiant et dignetiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
70% pour un Défi du samedi (la centième)binettes (tiniak)
Si le jardin d’Emile est décent
c’est qu’il y met du savoir-faire
le geste savant
et le sentiment
de ceux qui vivent de la terre
Il en va autrement de Pierre
dont le parterre est un tourment
un lot de galères
pire que l’enfer
de creux, de cailloux, de chiendent
C’est que Pierre est citadin
quand Emile est campagnard
tous deux bons voisins
presque des copains
dans le train des banlieusards
Mais chacun chez soi, sur le tard
à s’occuper de son jardin
qui est moins bavard
qui est moins vantard
on voit qui a verte la maintiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
60% pour un Défi du samedi (la centième)Olympiade (tiniak)
Je goûte mieux la chose simplepour ce qu’elle vient compliquer
l’ordre de mes pensées
sur mon petit Olympe
Mais de tous les poisons du cœur
- de ceux qui vous pourrissent l’âme,
quel est celui, madame
qui vous assombrit l’heur ?
Car je vois bien à votre mine
à votre regard qui fulmine
que vous avez le sang
passé de rouge à blanc
Quand s’agissant de vous quitter
tout est alors si compliqué
que je ne sais que faire
pour ne pas vous déplaire
Où je retrouve mon Olympe
et cueille en son jardin aux simples
du pimenttiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
50% pour un Défi du samedi (la centième)kamikaze (tiniak)
Quatre centimètres plus bas
et c’en était fini
des youkaidi des youkaida
et de ces fantaisies
qui nous font la vie belle
enivrante et charnelle
propre à satisfaire à l’envi
les plus vifs de nos appétits
quel que soit sur l’échelle
le barreau où l’on prend appui
Mais c’est à deux doigts du nombril
qu’une lame écourte ma vie
et me taille dans la largeur
quand, sous l’injonction de l’honneur
je souscris à ce que commande
l’ordre qui me met à l’amende
préside au sacrifice ultime
dans un acte digne et sublime
en un geste précis
j’exécute l’hara-kiritiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
40% pour un Défi du samedi (la centième)Bon sang ne saurait mentir (tiniak)
« Bon sang ne saurait mentir »
avait coutume de nous dire
depuis son fauteuil en rotin
la canne calée sous le poing
le chignon terne et austère
notre fière arrière-grand-mère
Un vieux lorgnon d’entre-deux-guerres
aiguisait cet œil sévère
dont elle usait d’un air mesquin
glaçant nos mines de bambins
et fustigeant de son venin
les délires badins
d’un âge pré-pubère
à son goût par trop enfantin
et quelle n’appréciait guère
Quelque infamie congénitale
nous aurait donc voués au Mal
et prédisposés aux tourments
de la Grand-Mère Malesan ?
Après tout, quel revirement !tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
30% pour un Défi du samedi (la centième)minéralostalgie (tiniak)
Un – lin ;
Deux – laine ;
Trois, ma folle a lié
pour me coudre des mitaines
trois petits filets
Trois petits filets de laine
pour un brin de lin
trouvé en fin de semaine
à Saint-Maximin
Dix – l’aube ;
Onze – l’eau de
mon petit matin
quand nous la verrons, Anduze
ne sera plus loin
Les bambous de ma cambuse
ma meilleure école
sous leur lumière diffuse
d’orient cévenole…Nos départements de France
je les ai appris
sur la route des vacances
petit à petit
Ces trajets longue distance
en voiture, en train
forment à la tolérance
l’enfant citoyentiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
20% pour un Défi du samedi (la centième)En un mot commençant par taire
- le fin mot de l’affaire,
vous en dire le cent
que votre sentiment
vous porte un vent par le travers
et vous mène au-devant
du mystère brûlant
qu’est cet astre au fond de mon vers
debout d’un seul tenant
longiforme dépositaire
inamovible secrétaire
de mes notes claires dans l’air vibrant
Atmosphère, mon suaire
recueille mon sang volontaire
projeté depuis notre Terre
sur ton drap scintillant
qu’en un mot comme en sang
s’y inscrivent au ban
des aspirations fragmentaires
mes velléités parcellaires
de songes récurrents, stellaires
parcourant océans et mers
du coucher au levanttiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
10% pour un Défi du samedi (la centième)