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gérard longuet

  • Longuet, t'es !

    Cet été à n'en plus finir
    tirait des bords sous les balcons
    s'offrant des couchants à languir
    à peu de frais, d'autres frissons
     
    Si cela prolongeait ma peine
    (un mois ferme et à résidence)
    je voyais fondre la semaine
    et laissai faire le silence
     
    Là, s'étiolaient nonchalamment
    la parole douce à l'oreille
    le geste simple et caressant
    le regard fleurant le sommeil
     
    De servitudes volontaires
    en conventionnelles révoltes
    se fatiguait mon solitaire
    indifférent à la récolte
     
    Dehors, ça roussissait un brin
    les verts plastrons de l'avenue
    la montre au poignet citadin
    le cheveu blanc de sa dodue
     
    Dedans - je veux dire, où j'en suis...
    des folies se serraient la pogne
    et s'embrassaient des comédies
    les masques tombées sans vergogne
     
    Et ça me coulait de partout
    - les obstinations estivales !
    je baignais jusqu'au ras du cou
    dans l'air trop trop sentimental
     
    Alors, j'ai refermé le soir
    sur sa tenace mélodie
    pour me tourner vers le couloir
    de mon solitaire interdit
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK