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totalités mineures - Page 30

  • majorette

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    La Grande avec sa queue cassée
    la Grande vient toujours plonger
    exactement dans mon jardin
    exactement toujours l'été
    quand son partis tous nos voisins
    (laissant derrière eux oubliés le fleuve
    et l'oiseau saisonnier qui s'en abreuve)

    La Grande avec son doigt d'aînesse
    pointe le toit de ma jeunesse enfouie
    parmi la craie, la gouttière et la pluie

    La Grande que je n'ai pas eue
    pour sœur à traîner par les rues
    exactement à ces endroits
    très exactement dévolus
    à la genèse des émois
    (résultante à une inconnue : demain
    et la menace de son lent train-train)

    La Grande avec son insistance
    à faire acte d'inallégeance au règne
    de ceux qui pignent pour celui qui saigne

    La Grande Casserole que poursuivent
    les astres du Zodiaque à la dérive
    m'affole encore exactement
    où l'espérait mon tendre sang, naguère
    quand l'infini n'était pas éphémère

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Rassemblement

    Lueur soudaine
    je te promène
    au vent qui souffle où bon lui semble

    déjà frissonne
    m'y abandonne
    enfant que les songes rassemblent

    brune farine
    et galantine
    que la lune lui soit légère

    signe profane
    un bonnet d'âne
    lui ouvre grand son ministère

    moi, épris de ce lent vertige
    et sans que rien ne m'y oblige
    tenant la main de l'enfant qui sommeille
    j'ose un murmure à son oreille :

    Lueur soudaine
    je te promène

     

    phoenix.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : ©
    Amaury Dubois

     

  • MÉCHANT SONGE...

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    Méchant songe, tu me ressembles
    exsangue dans les bras du père
    au chant des aulnes et des trembles
    par la lande crépusculaire

    Cette lueur au loin qui brûle
    je la vois, juché sur mon arbre
    mais c'est un autre crépuscule
    qui m'ouvre sa porte de marbre

    Comme toi, j'attendais que vienne
    Anne, Ma Sœur Anne au regard
    porté aux confins de la plaine
    notre fraternel étendard

    Car c'est par le choix de la terre
    au terme écrit sans indulgence
    que la mort et non la misère
    forge le songe à l'évidence

    Je n'aurai pas d'humilité
    de pudeur, ni de peur aucune
    au moment de laisser passer
    ma vie dans un rayon de lune

    Je les aurai données déjà
    en pâture à d'autres ressources;
    que l'enfant marchant dans mes pas
    relance et poursuive la course

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    tiniak - mes chanSonges
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Impromptu Littéraire - tiki#83.

    précédente participation, par ici - tiki#82.
    (thème : A la place du loup)

     

     

     

  • Ovale, perdure !

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    Au val perdu
    foin d'Élysées
    l'écheveau n'y est plus auprès
    Adieu métiers, bures et Parques !

    Ovale n'est plus
    des Arts, Monique
    le flux solidaire et mythique

    d'où les règnes académiques ou monarques
    piédestant tour à tour Mireille ou Jeanne d'Arc

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • nomenclature

    à Gaëna da Sylva

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    L'ombre de la forêt s'est jetée dans le ciel
    pour en atténuer le regard insistant
    que cet œil sale et borgne et tout croûté de sel
    cesse d'intimider les bras de ses géants

    Moi, dans cette trouée, je sais ce qui m'aspire

    délesté de l'aplomb des charges familières
    dont je laisse bailler sur l'herbe qui transpire
    le contour élimé des trop fines lanières :

    Je voudrais que se jouent à m'éloigner du sol

    une feuille après l'autre au gré d'un vent léger
    les capricieux tracés d'anarchiques envols
    pour le précieux vertige d'être et l'oublier

    Je pourrais croire un peu aux légendes païennes

    attachées à peupler d'animales furies
    les trompeuses lueurs que le chaos promène
    en donnant à leurs morts apparence de vie

    Sinon, pourquoi lever vers les cieux nos regards

    cherchant obstinément de ceux qui ne sont plus
    un signe, un mouvement, un rêve, un avatar
    quand ils sont dispersés, quand nous marchons dessus ?

    Je me hurle en ton nom, feignant que tu m'entendes

    et me chante le tien pour que vibrent encore
    les cordes et les bois que leurs syllabes tendent
    sur le bourdon têtu d'un monde qui t'ignore

    Les bras de la forêt contiennent cet élan

    qui me vient à l'idée par excès d'hydromel;
    je me charge à nouveau du bagage pesant
    de mon nom qui chemine, atavique et mortel.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration :
    © Gaëna da Sylva, "De l'ombre à la lumière..."