Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

totalités mineures - Page 31

  • nocturne

    HeliosR.jpg

    La nuit n'est jamais complètement seule et nue;
    il y traîne toujours, une étoile après l'autre
    élégamment vêtus, sobres comme l'apôtre
    et réclamant obstinément mon regard ou le vôtre :

    quelque divinité parcourant son domaine
    au regret d'avoir oublié les jours de la semaine

    une ardente jeunesse en peine avec son char

    (il voudrait s'arrêter, allez ! voir la chute d'Icare)

    ultime fulgurance entrant dans l'atmosphère

    des météores le galop fertile et suicidaire

    l'écho mystérieux d'océanes sirènes

    dont personne ici ne sait plus lire la cantilène

    l'écharpe effilochée, l'enfantine espérance

    qu'une âme bien intentionnée lui porte chance

    le drapé rigoureux d'aurores boréales

    orne à septentrion le front de marbres pâles

    l'épais tapis moussu des vastes canopées
    offre à la nuit venue de s'essuyer les pieds

    et la nuit librement laisse sa chevelure
    flotter au gré du vent pailletée de dorures.

    tiniak - mes chanSonges
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Impromptu Littéraire - tiki#81.

  • pierrade

    Dans le sable des mots que ne filtre pas l'œil
    mais la main, le cheveu, l'algue élimant le seuil
    comme j'envie la pierre et sa tranquillité
    rugueuse, concise,
    qu'un mouvement précise
    en devant contourner, l'assise ramassée;
    dessus pointe l'orgueil reçu en héritage
    d'une calamité qui ne sait plus son âge
    et ne fuit qu'elle-même aux confins de... l'ailleurs ?

    Je ne suis pas la pierre
    je suis à l'opposé
    cette main qui, peut-être, saisit pour jeter
    c'est la mienne
    ce pied n'y prenant garde et l'enfouit du talon
    c'est le mien
    (quoi, j'ai ce côté chien, mais pas que...)
    et puis, j'ai des cheveux, des jambes,
    le goût à peine modéré des dithyrambes,
    des fauves plutôt grands (pour ne pas dire maîtres)
    et me surprends parfois songeant "je crois en naître"
    mais sitôt je me couche
    et découvre que j'ai du sable plein la bouche

    Vous mangez des cailloux ?
    Oui, non... ben, moi non plus
    Par contre, ce chemin ne me dit rien qui vaille
    tandis que ces cailloux respirent la trouvaille
    Ho ! Ho! Voyez l'astuce :
    nous serons tous rentrés pour le bel angélus

     

    cailloux zen.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Lis des phares

    Le phare Promeneur.jpg

     

    Rien n'est pas
    Tout est
    Je sais où tu es

    Elle viendra
    son heure
    Je nierai que
    tu meures

    et partirai
    à pied
    partout le démontrer

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Ataviques soleils couchants...

    OEUF.JPG

    Ataviques soleils couchants,
    couchez-vous une fois pour toutes !
    Que le sommeil balaie nos doutes
    au règne du Rêve ascendant

    Affleurez, bulbes rachidiens !
    Dardez votre face insomniaque
    contre les nuées qu'un Zodiaque
    amoncèle aux ciels quotidiens

    Allez, allez, fronts sirupeux !
    Ne faites donc pas tant d'Histoire;
    vos mesures conservatoires
    gardez-les pour de tristes vœux

    Nous venons fêter l'ascension
    du Rêve et de sa bacchanale
    où le sang que la carne avale
    est source de nos rémissions

    La queue en l'air comme le chien
    manifeste son enthousiasme
    vidant de nos peines les miasmes
    et nous défaisant de nos biens

    Voici notre cortège fou;
    à son allure somnambule
    imprime l'ordre noctambule
    un allant que rien n'amadoue

    Ni le pavot du pénitent
    en robe noire, grise ou bure
    ni des jeux la déconfiture
    en écharpes s'effilochant

    Pas de pause à nos francs sommeils !
    Que la station vertigineuse
    après l'autre - libidineuse !
    où ne brillent phares ni veilles

    Sous le duvet de la nuit court
    la farandole serpentaire
    d'une main l'autre à son affaire
    et ne sachant plus rien du jour

    Quand viendront poindre sous le rais
    d'horizontales métaphores
    l'horreur aura pour nom Aurore
    appelant sa sœur Hêmérê

    L'heure à demeure aux bras de Nyx
    est encore à l'heur d'apparaître
    fantômes narguant la fenêtre
    aux yeux vitreux, mornes et fixes

    Nous venons du Rêve où le sang
    fut contraint d'abandonner l'Œuf
    et n'aurons de cesse qu'à neuf
    renaisse l'unité du temps

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • flouesses

    eclipse-ombre.jpg

    Nodules de lumière,

    troubles dans l'ombre du feuillage
    où les yeux qui n'ont plus de courage
    se laissent embuer

    que n'êtes vous si gais que dans mon plus jeune âge ?

    Y donniez à rêver, mirages,

    l'éternité
    de l'amour sans dommage
    et du flux des marées la rage, puis la paix

    La rage
    et puis la paix

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK