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totalités mineures - Page 32

  • silence, porte bée

    La porte du silence ouverte baille

    Dehors, la lumière mitraille les corps
    ces virgules courbées sous le vent
    que le nord - éther... nues, éternue sur le champ
    dont les rides dessinent un long déroulement
    linéaire de charnières où le sang de nos guerres
    nourrit pour le froment le blé des terres mères

    Dedans, c'est la chaumière, utile et bien rangée
    pour la fin des journées
    et le tendre mystère du lever;
    la femme y est entière
    quiétude parfumée
    que l'ombre et la poussière apprivoisées
    ont appris de longtemps à craindre et respecter
    qui ne voulut s'en plaindre jamais
    et vogua sa galère
    l'année après l'année
    pour la rose trémière à son balcon de grès

    Entre eux deux, le passage où l'an ferre aux poignées
    des âges de silence, porte bée

    PORTE-B.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Pour une peignée, encore

    Ouvrant tout, je découvre mon règne
    et réfute celui du khein
    À son encontre khainô
    me réapproprie le Chaos
    J'en saigne
    et reçois d'un ange le peigne
    nacré de neuf
    J'y reconnais le pur éclat d'un bris de l'Œuf
    m'en songe et mords
    aux nœuds dans les cheveux défaits des météores

     

    chidokya.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • cendre y est

    Seau-A-Cendres.jpgL'air est plein de la place vide
    La poussière y flotte, subside
    une absence ne fait pas l'autre et lasse
    un silence que rien, qui, que, quoi, ne menacent
    Le feu est mort depuis ce jour
    Le seau de cendres dans la cour, seul en révoque
    l'humble fumet qui, discret, soliloque

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Ce désordre nous vaut

    CHUT!!.JPG

    Que ce qui bouge là-dessous se taise
    on s’entend plus soufrer !
    on n’est plus à son aise !
    Que nos lies de regrets s’apaisent, fondent
    et forgent nos épées pour conquérir le monde
    Que tous nos fers de lance
    contre le ciel s’élèvent
    tandis que nos foulées sur la terre mouvante
    l’obligent à garder pour elle
    sous le manteau la sève, lente,
    où roulent du magma les sifflets infernaux
    et des affres déliquescentes les pipeaux

    À vous, les flores microbiennes !

    Levez vos légions virulentes, artistes
    par les pelures de nos plaines
    depuis nos montagnardes sentes et pistes
    aussi les fleuves
    où nos sillons de culture s’abreuvent

    Abrogeons les lois du vacarme
    aux assemblées de crocodiles
    baillant tous leurs palais bourbons aux larmes viles
    Aux larmes !
    Émanations du sens pratique
    les larvaires compromissions
    au dernier souper de maximes
    pour ne pas solder l’addition
    s’alarment
    en lettres d’accréditation
    s’acharnent
    et se renvoient l’obligation
    - et, quoi qu’en disent aux frontons
    les nobles lettres capitales,
    ce que c’est d’être sous le charme
    inféodé à l’émotion
    sans souffrir aucun état d’âme, ça non !

    Debout, les données délétères

    les étiquettes de cal’çon
    les chaires
    des biométries identitaires
    et des nano-introspections
    le pain au levain du pays
    - dont vous ne savez pas le prix,
    vous rengorge votre ignorance
    le dos au mur
    avec la suffisance de vos investitures

    Assis, les révolutionnaires
    aux massives résolutions !
    Que les esseulés de la terre
    tenant chacun sa position
    ferme en sa force d’inertie
    - le rêveur ou le sans abri,
    vous assignent à résilience
    et vous rappellent à l’urgence
    d’exister

    CHUTZEN.JPGDebout, assis, couchés !
    Rira bien qui se taira tôt

    Le silence va révéler
    ce que le désordre nous vaut

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • bluefog

    Pittaco-Iris_fog.jpegQuand tout ce bleu ras en aura
    finit de rosir son arête
    j'imagine ma silhouette
    tête et tronc sans jambes ni bras

    L'air ayant dû céder son trône
    une brume solaire étale
    sa brillance tant bien que mal
    dans un totalitaire jaune

    J'ai le regret de la forêt armoricaine
    Et la vision d'une machination m'entraîne
    dans son vertige
    Comment supportes-tu mon cœur ce qu'on t'inflige ?

    Mer ou désert, sous le ciel creux
    c’est de la solitude, au mieux
    et le voyage
    n’en peut plus de traîner sous lui son vieux bagage

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Iris PITTACO, photographe.