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totalités mineures - Page 28

  • rigole, oh !

    c'est gentil, çaUn rire
    relègue à bout de chant, pénible, un grognement; (il reviendra son heure (ponctuel, obstinément)); du monde inamovible et qu'un rire pourtant éparpille, diamant, galet, bourdon, chenille et ce petit papillon blanc sur son fragile coquelicot qui nous tourne le dos, nous faisant le cadeau du meilleur de lui-même, attire cet enfant qui l'applaudit quand il s'envole et nous arrache un rire qui ne s'entend pas dire ce qu'il y avait dedans (tu sais : la boîte de Pan Dort), tout soudain jaillissant dehors pour le même plaisir, insigne, confondant : tout l'éclat de l'empire d'un rire.

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Larmes de Celle

    (la femme de Loth, con !)


    La femme de LothQuel nom était le tien, Statue de Celle
    qui fut
    marchant
    laissant les autres devant
    de ton pied caressant la route longue et dure
    évidemment vivace, belle et sûre
    et le sourire aimant
    quand parfois le silence
    vibrant du fait de ta seule présence
    t'enrobait l'alentour
    avec cette attention diffuse, calme et bienveillante
    qui parfume les muses
    des légendes atlantes
    ou se peut ressentir au petit jour
    qui monte maintenant
    et t'embrasse en retour

    C'est quelque vieux bavard
    au ton bien inspiré
    qui conta ton histoire au troupeau en exil
    lui laissant pour mémoire
    depuis ce temps d'arrêt
    une tache à la marque indélébile

    Des scribes scrupuleux
    en tirèrent un livre
    prétendant à un nouvel art de vivre
    Un ordre impérieux
    en dévoya le sens
    et noya tout le sel de l'existence
    dans les larmes, le sang, honte et obéissance

    Vinrent les temps de pendre et torturer
    la chair humaine à vendre et déporter
    en priant d'implorer miséricorde
    les mains entravées, le cou dans la corde
    pour expier le crime abominable
    de n'avoir pas voulu renier son pain ni son étable

    Ce nom que je lis, ce n'est pas le tien
    le lire comme le dire me laisse froid
    mais plus je te regarde
    figée dans ton effroi
    plus m'insupportent le dogme et la loi

    Car, je ne risque rien à jeter à loisir
    par-dessus mon épaule un regard en arrière
    aucune contrition ni aucun repentir
    encore moins les affres d'un pénible enfer
    ne m'empêcheront de te revenir
    que des yeux je te pose ma question
    Statue de Celle Qui Fut quel était ton nom ?

    tiniak - totalités mineures
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • présupposés

    J'aurai vu des maisons s'affaler sur le ventre
    au point que rien n'y entre plus des anciens courants d'air
    que le soupir au flux saturé de poussières
    de qui vient à souffler dessus
    parmi les intrus volontaires
    acharnés à en restaurer
    - fût-ce à seule fin d'inventaire,
    le prestige qui prévalut
    à leur charme, naguère

    J'aurai tendu l'oreille aux orgues sidérales
    et leur verve orchestrale aux cycles chaotiques
    sur les mers en sommeil, vides palais antiques
    avec, aux plafonds mis à mal,
    le désastre des céramiques
    où ne se peut plus déchiffrer
    de l'ample partition lyrique
    toute la puissance animale
    dans le concert mythique

    J'aurai flairé le sang des virulents carnages
    qui fondent sur les âges sourds aux avertissements
    que leur donne à connaître le rêve béant
    où s'est engouffré tout de l'être
    et tout de l'être en résultant
    qu'une intuition de la beauté
    exonérée du cours de temps
    s'offre et se refuse à paraître
    autre que librement

    J'aurai caressé l'or des fortes alchimies
    qui décantent les fruits des corps ivres de fulgurance
    quand désir et amour disputent la balance
    et se découvrent au détour
    d'une soudaine et vive danse
    parvenue à en allier
    dans un vertige de jouissances
    la brutalité, le velours
    par égale incidence

    J'aurai pris à mon compte une saveur de l'ombre
    où s'amoindrit le nombre de passes jusqu'à sa rive
    et la fraîcheur du temps brunit comme l'olive
    où je déguste mon content
    économisant ma salive
    en ayant à cœur de conter
    mes contemplations électives
    à ce lot d'arbres bien vivants
    plutôt qu'à la solive

    Pour la ruine d'un siècle
    à nouveau le spectacle

    À l'œuvre magicienne
    l'écho des profondeurs

    À l'homme et sa folie
    l'essence des profondeurs

    Aux impétueux élans
    l'amour en élixir

    Pour finir en beauté
    la poésie encore

    ça, c'est plié !
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • arrêt : fléchir

     

    dare press the button

    N'espère pas comprendre, à suivre du regard
    le trajet lumineux des trop rapides phares
    que sont les météores

    Un présage de mort dans une pluie de cendre
    voici tout leur message, à lire ou à entendre
    au revers de nos jours

    Comme tout est fini des étoiles qui brillent
    qu'importe que vacille à nouveau l'autre face
    le ciel est un menteur où les rêves s'effacent
    demeure l'aujourd'hui
    lenteur, lueur et nuit

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • derniers rappels

    Une pluie tambourine
    Un soupir se hasarde à quitter la poitrine

    Un chant de compagnie

    s'élève pour celui qui déserte le sol
    Un silence l'emplit
    qui affole le chœur de ceux qu'il a laissés
    avec son nom gravé sur toutes les lèvres
    avec son nom de pluie
    avec son nom de fièvre
    avec son nom qui n'est désormais qu'un appel
    à l'écho différé
    à l'écho fragmenté en autant de parcelles
    qu'il y a d'héritiers à s'emparer de celle
    qu'il a été
    quand elle répondait
    quand il s'agissait d'elle

     

    pleureuses1.JPG

     

    tiniak - totalités mineures
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