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totalités mineures - Page 33

  • cosmogone

    Big bang-a.jpg

    J'étais
    sans nom, sans humeur et sans âge
    à la fois tous les personnages de mon rêve
    et seul au monde

    une formidable énergie

    contenant l'un et l'infini
    n'attendant que de se répandre en vagues d'ondes

    un tout ou rien de festivals exponentiels

    inconséquent, indéfini, immatériel
    plastique ? à peine !
    - je n'avais encor pas de ces prétentions vaines

    Je ne sais plus comme cela survint

    mais j'éclatai, enfin !

    Avais-je avalé quelque chose improbable

    indigeste ou insoutenable ?
    Toujours est-il que j'explosai
    et dans l'instant me réveillai

    Je m'éveillais à l'instant même

    et son fulgurant anathème
    obligeant à l'apocalypse :
    je ne connaitrais pas d'éclipse...
    et personne pour me distraire !!
    (j'entrais dans ma prime colère)

    Je projetai autour de moi ce que j'avais à ma portée

    rase lumière
    gaz et matière
    tout y passait, entrait en fusion, se choquait
    et ce vacarme
    parvint à m'arracher des larmes

    Le son fut ma première leçon

    de quoi je conçus le silence
    et, presque par inadvertance,
    me vint une idée farfelue :
    il me fallait une conscience
    pour que soit enfin reconnue
    mon existence

    Vint l'Homme

    - sa main, son œil et son épaule !
    à qui je confiais le rôle
    de penser, de dire et d'agir;
    il devança tous mes désirs
    en créant l'art !

    Je pus lui pardonner l'histoire de ses guerres

    J'avais le plus beau des miroirs dans l'univers

     

    foscarini-big-bang.jpgtiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#77.

    Illustrations : suspensions luminaires de FOSCARINI.

  • largo

    SOIR.JPG

    Un jour s'en est allé faire ses bruits ailleurs
    Le soir demeure
    (il n'attendait que ça)
    Il attendait que cela passe
    le cortège des heures
    la retraite des guerres lasses
    aux humeurs vives ou fadasses
    avec, à la traîne,
    ce lent petit bonheur
    d'être à ce qu'on amasse au cœur

    Le soir et ses largesses...


    Il accueille la nuit du bout des lèvres;

    un murmure semblable
    à celui que s'adressent les arbres
    soutire à l'air
    une molle fraîcheur
    qui retourne la peau striée de l'atmosphère
    en force la pudeur et laisse voir
    les gouttes de sueur perlant à son grand casque noir

    Il ouvre des maisons les yeux luminescents

    tout engourdis encore
    de s'être trop longtemps regardé l'intérieur
    où des ombres rejouent le ballet quotidien
    - qui a sorti le chien
    qui a dressé la table
    qui marmonne à l'oreille irritable
    qui scrute le chemin
    chacun à son affaire
    certain de n'être pas si fier
    que le voisin

    Il allonge le pas du temps qui reprend souffle

    et prépare son rêve à l'abri des regards
    Il pouffe
    Il aime ces récits arrachés au réel
    et comme les compose à nouveau l'inconscient
    pour que les doigts du vent les saupoudrent
    sur les paupières closes à coudre
    avec l'antique et magique sel
    qui vous garde des foudres paternels

    Il cède

    quand la vasque du ciel est pleine
    sa place aux chevauchées astrales
    sur les voies cardinales tracées
    pour leurs frasques élyséennes

    Il plaide

    une journée chômée
    qui ne voie pas truffée
    d'obscures hypothèques
    l'humaine destinée
    exempte de salamalecs
    et autres simagrées
    où sa clémence vespérale
    aura - toute, à loisir,
    sentimentale bariolée
    vive cavalcade effilée
    rousse nuée de fougères,
    le don de ceinturer la terre
    pour en araser la lisière

    Et puis, il disparaît

    loger dans une volée d'arbres
    rouler au creux d'un vallon glabre
    se pendre au rempart crénelé
    d'autres vertigineux sommets
    border la mer étale
    l'océan pacifié
    glissant sur la pointe des pieds

    Il nous a préparé

    avant de regagner son lit
    une aube, pliée
    au coin de la table de nuit

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • à l'occasion, frémir

    à l'occasion, frémir
    juste assez pour le dire
    que le rêve s'attarde
    volute de bouffarde
    et coule, miel orange
    un sang doux, fraternel
    où rien n'est plus étrange
    (mes ailes exceptées)
    que le temps, cette histoire
    qui pointe son doigt blanc dans le noir

    au frémissement d'être
    la longe s'assouplit
    et l'œil à la fenêtre
    s'en fuit

    normal_lg.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • déraisons

    Au jardin suspendu des temps d'inadvertance
    quel est ton nom désir de vivre ?


    Le vol irrésolu  d'un cheveu dans l'air frais
    a plus de conséquence, allez
    qu'au fil d'une pensée
    l'enfance de l'idée se rêve
    et peut tout expliquer du sourire des vagues
    mais laisse au ricochet l'énigme du hasard
    pour que la destinée s'attarde
    assise à ses côtés
    de ses yeux révulsés regarde
    un cheveu s'envoler

    Dissonance appuyée la neuvième minore
    la victoire évidente, étale, d'un point d'orgue
    mais l’œil qui se referme en masque le trésor
    et le garde pour lui
    le partage est ailleurs quelque part en cuisine
    soit c'est la communion - d'extases,
    soit c'est l'usine à gaz
    qui fume son ennui, périphrase
    un doigt de chantilly sur la lèvre ashkénaze

    Le baiser réchauffé de son aire glaciale
    découvre du velours le signal affamé
    défaille, s'abandonne
    ignore le vent fort qui dehors s’époumone
    se livre obligeamment à l'autre ce mystère...
    L'aigle quitte son aire
    pour une immensité légère
    son l'aile déployée
    accueillant les parfums exaltés de la terre
    où se tiennent cachées
    les bonnes chairs pour la becquée

    La lumière ténue d'un astre déjà mort
    fait mine d'être vive encore
    inspire une espérance
    (l'ivresse de la persistance y est à bonne école)
    et l'âme se console
    des maigres contenances
    que lui offrent nos carnes d'hommes
    et danse
    lunatique folle
    empêtrée dans ses fumerolles
    cependant que sous les gargouilles
    s'agenouille un rang de grenouilles molles

    Pour moi, suffise de cueillir
    au jardin propre à épanouir
    dans son terreau d'art et d'ennui
    la fleur du nouvel aujourd'hui

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Oui, seul

    Le murmure du vent,
    tient l'écho d'un soupir
    qui voulut trop en dire
    et meurt en s'échappant

     

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK