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totalités mineures - Page 27

  • Une place au soleil

    WALL2.JPGLa fraîcheur en sursis dans l'ombrage d'un mur
    quand le matin s'essouffle à grimper à midi

    Le cliquetis de l'eau qui trompe son ennui
    confère à ses reflets la valeur d'un écho

    La patrie ramassée dans les plis du drapeau
    n'a pas le souvenir d'avoir capitulé

    Le ciel, un opéra d'encre au bleu déserté
    que la veille un orage nocturne habita

    La rue l'a oublié, lui aussi, pas à pas...
    Sur l'alignement vague et romain des pavés

    La fraîcheur s'évanouit, laissant place à l'été

    WALL.JPG
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Le bracelet

    Quel que soit le serpent qui s'arrime à cette heure
    fragile, où le vertige apparaît séduisant
    et l'oubli de ce monde un problème entendu,
    à me laisser gober par ses lèvres fendues
    je me quitte la peau, la chair et la charpente,
    investi de mon âme en songe voyageur...

    Je me disais aussi que, le rêve passé
    la charpente est bien lourde et la peau chiffonnée
    que la chair
    me semble avoir été rapiécée de travers
    quand à l'âme... c'est triste,
    elle peine à nourrir un point de vue artiste

    Bon,
    (quel que soit le serment qui s'agrippe à ces peurs)
    il me faut cheminer, prisonnier de broutilles
    liberté surveillée, serpent à  la cheville.

    BRACELET.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • immersion périscopique

    All aboard

    Ici, les pieds ballants au bord du monde
    (qui a dit que la terre est ronde ?)
    j'attendais ta venue
      promeneur fatigué
      fillette à l'œil citron
      femme sans à-valoir
      père, mère, fiston
      sœur, frère
    et toi aussi, Petit Poucet, derrière
    et vous autres, histoires...

    Allons, c'est l'heure d'embarquer
    dans mon sous-marin fait exprès

    Et merci pour le grain de sable
    Et merci pour la chansonnette
    Et merci pour le sein aimable
    Et merci pour la savonnette
      Ici toujours valables
      Et toujours à la fête

    Dans mon sous-marin sous les toits
    prenez place... Attention, les doigts...
    Refermons l'écoutille
    Et voyez comme brille ce tapis d'étoiles
    Où j'ose m'exprimer ainsi :
    mettons les voiles sur le Parvis

    Ces compositions coralliennes
    semblables aux statues anciennes
    passant maintenant sous vos pieds
    sont érigées au jour le jour
    pour chaque âme frappée d'amour

    Cette table au plateau laiteux
    grumelé de bosses, de creux
    c'est la lune, telle qu'ici
    - pas, certes, comme on vous l'apprit,
    le Chien, le Lion, le Sagittaire
    y viennent faire bonne chère

    Ces orgies de gaz irisés ?
    L'effet de songes avortés
    s'inventant un nouvel espoir
    de rejaillir, feu réfectoire !
    Que l'art ou l'idée s'en saisissent
    les moléculisent, les lissent...

    Ce tas d'anarchiques graviers
    sont les débris éparpillés
    de colliers de sirènes mortes
    de s'être vues fermer la porte
    au seuil d'une passion terrestre
    - on y fête la saint Sylvestre

    Ah ! voici le quartier d'En-Haut
    où logent tous les Maîtres Mots
    Si Mars a la face rougie
    c'est d'entendre leur incurie
    échanger dans des rires gras
    les vérités de l'Ici-Bas

    Je ne présente pas la Grande
    qui préside à la sarabande
    Mais notez comme Cassiopée
    lui tient tête (elle est obstinée)
    et comme le petit Dauphin
    singe sa cambrure de reins

    Bon, mettons fin aux commentaires
    Profitez seuls de l'atmosphère
    tandis que je vais manœuvrer
    doucement à vous raccorder
    le cœur et l'âme à l'évidence
    que vraiment rien n'a d'importance

    Qu'à vos yeux !
    (ce sous-marin en est le véhicule, au mieux)

     

    Aouch, ça pique !

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#89

  • ponte

     

    AmourZ

    Poterne, ma poitrine
    paterne, mes gamines

    Où, flanqué de chacune d'elle
    je connais ma fortune, miel

    Notre histoire et demain
    pour l'instant qui nous tient

    Dans sa fragilité :
    douceur et satiété
    communes

    Et tel,
    flanqué de mes Chaque Une, à l'aile

    Je bois, je prends
    la lie de ce moment

    le sens de mon sang les couvant

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • La mer qui vient...

    marée basse

    La mer qui vient le cheveu lourd et l'enroule à mes pieds
    je la retrouve le front large et dégarni
    la voix pus faible sous le vent des terres qu'elle a fui
    La courbe de son dos, avachi, fatigué
    s'étale sous la charge brute comme un âne mort
    du plomb qui se refuse à se changer en or
    quand c'est le moment de passer du jour à la nuitée

    Sa voix, quoique plus faible, je l'entends me rapporter
    le murmure obstiné d'un désir vif encore
    d'oser aller sans défaillir au-delà du décor
    sonder les énergies qui forgent le respect
    pour l'amour du grand large d'où l'on ne sait revenir
    sans avoir mesuré comme tout peut finir
    chaque fois que les éléments nous auront épargnés

    La retraite forcée des eaux devant le littoral
    sous la pression du ciel et ses dieux accomplis
    me saute alors aux yeux pour la violence du conflit
    que prépare à l'abri de son for abyssal
    un élan résolu à revenir en conquérant
    à l'avant de son flux, des béliers rugissants
    contre digues, dunes, falaises, lanceront leurs pals

    Mais cette vieille aux jupons troussés sur le haut des cuisses
    dont la gorge se plisse au rythme du poumon
    avec le cheveu, rare aux tempes, serré en chignon
    abrutie de sommeil dans sa robe réglisse
    prête à former des songes plutôt mornes que vivaces
    - comment se figurer la rage qui menace
      de tout balayer d'un geste et que le monde finisse ?

    conque errant
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK