Une ample clarinette basse
en boucle, dans ma tête passe
enrubannée d'une voix lasse
pauvrette, maigrelette
et surgie de certaine classe
Sa mélodie
trompe l'ennui
mais souligne mon vague à l'âme
vibrant rallentado son drame
s'y rapporte en écho
C'est bientôt un long flot d'aigreurs
qui vient écouler ses humeurs
et la nuit en prend son content
d'heures
abruties de noirceurs
Je l'ai voulu
Je suis servi
Pleure mon cœur monocorde
au puits
la rumeur qui déborde
et fuit
Mais le mélo
sous son chapeau
me réservait une surprise
et de mon gris sourire aiguise
le pli repris aux commissures
me ravalant la devanture
y affiche un air de bravade
"je t'en fiche" c'est la parade
et son hymne d'âpre saumure s'évade
Saumure, poisse... peccadilles !
tant qu'on n'a pas joué sa bille
dans le concert des bacs à sable
rien n'est écrit d'inexorable;
Petit-Œil, Grand-Œil, tout est bon
tant que l'homme est vert et garçon
une partition reste à faire
entre porcelaine, acier, verre...
Souffle sonore
dis-moi encore
puisque l'on fait des clarinettes
du bois coupé à la machette
du fer réchappé des prisons
parle à l'homme et montre au garçon
les chemins mêlés d'Harmonie;
que de mon siège (en PoLésie)
j'entende reculer la mort
pour une nuit
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK