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carnÂges - Page 31

  • au passage

    RADIS.JPG
    (définitions manifestes)

    Le poing fermé sur son parfum, la fleur d'un jour
    Un rêve, dans son œuf : jamais, toujours
    La rondeur enflée du galet, pour sa mémoire vive
    Le lent trajet de lune à l'autre rive
    Un désir bientôt veuf
    D'un trait, le violon neuf
    Le soliloque du mot simple à la rime impossible
    L'essence et le mystère indéfectibles

    La surprise des évidences
    Des gestes quotidiens, la danse
    Des mots pris au pied de la lettre
    la dégringolade, et d'en naître
    riche d'une autre langue
    qui pourrait - comme en plein été se boit un jus de mangue
    tout épaissir
    et rafraîchir, des pensées à la bousculade,
    l'idée qui se formait durant la promenade

    Alors, surgit du radis-chien l'aboi métrique
    sonnant la charge des embruns océantiques
    dont le vent pataquesse
    les larmes prophétiques
    annonçant de nos politesses
    le naufrage cyclique

    Pourtant, voici l'aurore
    en aube rouge sang
    qui maudit les enfants
    aux goûts anthropophages
    elle étend son mirage encore
    aux lisières boisées
    où s'endorment le mage
    et la fraîche rosée

    Puis, passe la fille au panier fleuri et fructueux
    une main sur la hanche
    un oubli dans les yeux
    pour elle, sous la branche basse
    l'ombre est un nouveau jeu

    Moi, de la regarder partir
    comme on lâche un soupir
    de peur qu'un mot de trop n'en lasse
    le plaisir
    je n'ose davantage
    pour ce qu'elle m'inspire
    à son passage
    trahir son âge
    que le songe à venir
    s’emploie seul à le définir

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • arpège

    Quel est ce feu
    qui ronge mes yeux
    réchappés d'un songe incendiaire ?
    Est-ce à la traîne
    une autre rengaine
    qui peine sous le réverbère ?

    Ce que je laisse
    de notre jeunesse
    en fermant la porte après moi
    qu'en gardes-tu
    je ne le sais plus
    qu'au souvenir cru de ta voix

    Que ne s'émeuvent
    des saules qui pleuvent
    les doigts tenant pour impossible
    aucun retour
    malgré ses détours
    sur le fleuve au cours impassible

    Ce que je quitte
    cependant m'habite
    où que je t'abrite, mon sang
    Quoi qui s'agrège
    en amas de neige
    demeure l'arpège fondant

     

    CRANE_F.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • canard citron

    canards.jpg
    Elle est à son affaire
           derrière son canard
    Moi, devant mon citron, pénard
           je taille mon crayon

    Qu'y voir ...?

    en germe le repas du soir ?
    calme bourgeois des suspensions
    la chorégie des abreuvoirs
    soudain frappée d'inanition ?
    ou, dans un autre sens
    la discrète promesse d'une danse ?
    une embellie du savoir-être
    en toute connivence ?
    peut-être...

    peut-être et seulement la chance
    de royalement s'en foutre
    qu'il en soit de paille ou de poutre

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - !777! -

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  • À bascule

    Les yeux rivés
    sur la porte close
    sans faire autre chose
    que respirer
    les doigts dans la cuisse plantés
    les ongles faits au verni rose

    Du bout des pieds
    en robe de deuil
    imprime au fauteuil
    un balancier
    qui fait grincer le vieux parquet
    depuis sa place jusqu'au seuil

    Chignon serré
    sur la nuque grise
    la vue s'électrise
    - on a frappé !
    " Entrez donc, qui que vous soyez "
    fait la gorge où la voix se brise

    Le sort est joué
    qui en sait la cause
    n'empêche la chose
    d'exécuter
    son acte sombre et carnassier
    d'intime et violente psychose

    rockinchair.jpg

    tiniak - mes chanSonges
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Impromptu Littéraire - tiki#81

     

  • fraise épure

    EYE_F.JPG

    Lisse rivière de sang, fraise épure
    charnel ruban à l'autre chevelure
    que finement dénouent les doigts habiles
    à y provoquer des élans fébriles
    l'ample vertige
    ravivant des passions tous les vestiges

    Le feu y est comme l'hôte de marque

    reçu tel que jamais aucun monarque
    eût espéré savourer tant d'hommages
    aux temps prestigieux de son plus bel âge
    quand son empire
    rayonnait plus loin que lune peut luire

    FS.JPG
    Plantureux sillon de terre prodigue
    riche d'alluvions que douceur endigue
    une rythmique cyclique et lunaire
    assujettit le monde et l'atmosphère
    à ta nature
    lisse rivière de sang, fraise épure

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK