Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

carnÂges - Page 30

  • Les Équilibristes

    Je suis ce petit homme
    assis au pied de la falaise
    tout un capharnaüm
    tassé dans la toile de chaise
    installée sur la roche où la marée s'apaise
    et clapote à mes pieds

    « Te lerras-tu, te lerras-tu, te lerras-tu...? »

    Quelle était douce ma partie
    quand tu te sortais de mon lit
    dans la poitrine une accalmie de chaleurs

    Ces rendez-vous que nous prenions
    à nous effeuiller comme oignons
    et raccorder nos inversions de vapeur

    « Voyez comme on danse...! »

    Tu me disais « Nos libertés
    s'arrangent sur cet oreiller
    des conventions de parité amovible »

    Je versifiais des vérités
    tout le désordre carnassier
    raillant les passions résignées au possible

    « Ma sœur, ma sœur, qu'as-tu donc à pleurer...? »

    Sachant que n'y suffirait pas
    notre entente de postulat
    une équation s'insinua dans nos chairs

    Il y fallait un résultat
    dont les falaises d'Etretat
    dresseraient bientôt le constat pour salaire

    « Et -ri, et -ran, ranpataplan...! »

    Je suis ce petit homme
    au pied de l'immense paroi
    tout un capharnaüm
    dans la tête, au regret de toi
    avisant sur la roche, à mon unique endroit
    tes chaussures laissées

    Que la fracture des années
    ne se réduise à m'épargner
    pour n'avoir pas accompagné
    ton saut dans la blessure
    tant le temps ronge la falaise à coups sûrs


    © crédit photo Danalyia

    Illustration d'après Danalyia


    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Impromptu Littéraire - tiki#87.



    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus, carnÂges 0 commentaire
  • carnage ménager

    primaires !

    Chers carnages, si volubiles
    si prompts à frotter nos fictions
    d’humaines tergiversations
    en circonférences fébriles

    À congratuler nos soudaines
    dispositions aventureuses
    pour les postures audacieuses
    - elle est pas finie, la semaine !

    Dès que le vif instant s’écarte
    de nos rouleaux de pâte-à-tarte,
    c’est fou comme on est élogieux,
    fantasque, brutal, amoureux…

    Je te dis comme tu m’es femme
    Tu flattes mes mâles élans
    Sauvage aimant, totale flamme
    ton ongle, ma pomme d’Adam

    Je n’ai pas demandé ton nom
    (craignant trop que ce ne fût Eve)
    et je décroche le pompon
    à économiser ma sève

    Jusqu’au final
    (où planera peut-être un flou sentimental)

    Ah, mais je ne t’ai pas tout dit :
    je suis aussi un peu artiste
    Quoi, déjà tu quittes la piste !
    Quoi, déjà tu quittes ma vie ?

    C’est pas tant pour la boulangère
    dont j’esquive bien la question
    mais c’est à propos de fiction
    qu’il me reste ce goût amer…

    « Quoique l’on fût loin de Cythère »
    Je boirais bien une Elephant
    mais serai-je assez bon enfant
    passées les trois pintes de bière ?

    Ah, bon ami, tu m’as trouvé !
    (moi qui t’ai laissé sans un mot)
    Je ne suis pas abandonné
    Je peux finir mon numéro

    Dès que le vif instant s’étiole
    et s’épanche dans la rigole,
    c’est fou comme nous prend la hâte
    de rentrer dans l’Ordre Spartiate

    De nos ménages
    (jusqu’au prochain besoin de céder aux carnages)

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • pwwka

    woup!Ivresse ! Ivresse !
    Ta chevelure...

    Le monde est un jouet
    Jokari... Bilboquet...
    Il ne s'y passe rien sans la déconfiture
    des rencontres fortuites
    quand leurs lignes de fuite
    ont fait bonne figure
    à gommer les contours des murs

    C'est qu'il faut bien
    nourrir le chien
    pour apprivoiser son aboi
    quand passent de jolis minois
    pressés d'aller - qui peut dire où ?
    ranger leurs paniers d'acajou
    lisser, comme l'ont fait leurs mères
    la nappe du prochain couvert
    et mettre à distance honorable
    les mains bien à plat sur la table
    que ça transpire
    la sage obéissance du désir

    (Tait-on comme au premier galop
     lui monte l'intuition sanguine
     et nous verrons la gourgandine
     se pâmer au prochain poteau
     des promenades intestines
     pour un julot !)

    Ivresse ! Ivresse !
    Déroule et lance-moi tes tresses...

    Ta fenêtre à l'entour d'ivoire
    est le gibet d'où mes secrets et liquoreux soupirs
    balancent
    au-dessus de Puck et sa danse
    quand la détresse
    saisit ma gorge à la va-vite
    y coule un bon peu d'aquavit
    pour qu'enfin me bouge les fesses
    plonge entier dans - ta baignoire a de ces largesses !

    Et allez, princières fractures !
    Générosités du collier !
    L'or du monde en petit's coupures
    dans le contrat des satiétés

    Trinquons en bonne intelligence
    à la ruine des millénaires
    Sans regarder à la dépense
    livrons sentence populaire

    Plus haut le coude que l'idée
    (pour ce qu'il fallut démonter
     des archétypes
     avant d'échafauder, à titre d'exemplaire
     l'Ordre du Casse-Pipe et ses commissionnaires)
    c'est ça l'idée

    Taille haut ! Taille haut !
    Nivelons tous les mamelons de nos sades hérauts!
    (ce que cela veut dire ? T'occupe, matrone !
     Suffise au jeu de dupes qu'ait changé la donne)

    Ivresse ! Ivresse ! Ivresse !
    À ton cuir chevelu, ma graisse...

    Pointe, téton têtu parfumé à la pomme
    vers ma bouche goulue
    « Ombres que nous sommes, si nous avons déplu »

    aka : Joue !

    tiniak - éclusive © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Le ventriloque

    Nietsche et vousLe soir est plein de la danse des ventres
    qui rentrent... qui rentrent...
    que l'on ne voie ni de près ni de loin
    leur embonpoint

    J'ai la chanson facile
    fraîche arrivée des îles
    j'en dépose un couplet entre tes mains
    pour une bouchée de  pain

    Sur la rive : hiers
    mon sang
    ma chair
    le vent les emportent, les regardent faire
    le tour de la lune en tiers;
    tes mains aux doigts fins que je baise au revers
    la corolle en recueille
    la dernière alarme à l'œil
    car
    déposer, arme
    ma vie dans ton rêve charme

    La nuit sera bientôt pleine
    de nos soupirs en haleine
    J'ai rangé mon tambour et sa rengaine
    se traîne... se traîne...

    J'ai la chanson fébrile
    arrimée à tes cils
    avec en chœur la vigueur et l'entrain
    qui te font battre le sein

    Dehors, les ventres s'oublient
    L'air ne fera pas un pli
    La lune entière en absorbe l'ennui
    sans bruit... sans bruit...

     

    tiniak - CarnÂges ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration : LE SENS FIGURE

  • palme regard

    OEIL.JPGTu te laves les pieds
    La lune est à côté aussi pâle qu'hier
    L'aujourd'hui trouve sa frontière fermée
    A la fin du poème
    tu m'auras, à la crème, mangé

    En attendant, l'aube se cherche un autre nom
    dans le souffle de l'arbre
    au menton glabre de l'océan
    pour l'inscrire au dos du galet
    que, demain, tu vas ramasser
    en paume, sa caresse
    où chaque siècle a dû passer la main
    comme la mienne, tiens
    sur ta fesse
    avec douceur, violence
    selon ton gré, ton insistance
    et le sourire en coin
    virgule sur l'épaule
    quand s'ouvrent les deux points
    que je frôle

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : carnÂges 0 commentaire