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carnÂges - Page 28

  • venin

    dechirure.jpgEt pour une nuit sans sommeil
    que vas-tu dire...
    que c'était notre danse ?

    Et pour une nuit de violence
    où est le pire...
    qu'il n'en soit de pareille ?

    Ah, chance !
    de nos inadvertances...
    Mais ce n'est plus le cas !

    Nous voici, à l'aurore
    devant ce que nous laisserons pour mort
    entre nos mains
    quand ne suffira plus de dire
    "C'était hier, c'est le matin"

    Et non, amour !
    L'histoire est entre "jamais" et "toujours"
    - Suffirait de n'en plus vouloir
      le jeu crâne du meséspoir !

    Mais voilà !
    Des serments, l'ineptie
    nous pousse à penser
    "Tout est dit, tout est clair"
    quand du serpent reste en nos chairs
    et ce venin :
    "je songeais que tout irait bien"

    SERPENT.JPG

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration d'en-tête : J-F Nourrisson-Moncey
    (Oui bon, on choisit pas, c'est marrant)

    pour un Impromptu Littéraire - tiki#89

  • avenir, quelle histoire ?

    (ex nihilo nihil)

     

    ex_nihilo_maquette.jpg

    Sont-ils poreux les temps passés
    qu'il nous coule à travers le corps
    un jus de « jadis » et d'« alors »
    qui nous dispute la journée

    Que devons-nous avoir en chair
    de revanchardes tectoniques
    à nous engluer le topique
    dans leurs toiles de tégénaires

    C'est-y pas tarabiscoté
    cette forme d'hébergement
    qui rogne sous le tégument
    nos plus belles endimanchées

    Qu'avons-nous besoin de pourvoir
    aux affres antédiluviens
    qui balanceront le machin
    sans lui laisser aucun pourboire

    Ça s'rait-y pas du pourridié
    qui nous gâcherait tout le cep
    malgré nos bons savons d'Alep
    ces nostalgies dans le carné ?

    Ne rien devoir, à l'avenir
    aux reflexes de centrosomes
    pour ne s'accorder en binômes
    qu'à l'aune d'un « ça va sans dire »

    Voilà l'histoire
    et, selon moi, comme il fait bon s'y laisser choir

     

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • na !

    (sûr, un plateau)

    Amour ! Amour ! Où est ma chienne ?
    qui seule m'entende et comprenne
    à quoi se rimer l'aujourd'hui
    (avec aucun "toujours"), et puis
    s'attache tant d'autres histoires
    que ce sera bonheur de voir
    comme le monde est déjà mort
    qu'il n'en subsiste qu'un décor
    à repeindre
    sans gloire, avantages, sans geindre
    que la joie de tremper nos doigts
    dans un ciel oublié des fois
    en l'espérance
    qu'après la mort, nous aurions une danse
    à tenir
    et qu'à l'aune de nos désirs
    irrévérencieux ou muets
    - dont nous n'aurions pâli (jamais !),
    L'On nous dira "à gauche.. à droite"
    mais nos mains ne seront pas moites
    et refuseront de céder
    à l'ordre de nous défausser

    Amour ! Amour ! qu'à ça ne tienne :
    je te répéterai l'antienne
    où je te disais "malgré tout,
    qu'avons-nous à faire, du coup,
    des imbéciles
    qui veulent des amours faciles ?"
    Nous avons bu notre jeunesse
    ailleurs, loin de l'autre ; l'ivresse
    aidant et le déni
    d'oser nous rappeler nos nuits
    nous avons chanté dans le vide
    notre vertige parricide
    où j'aurai perdu le sommeil
    où tu recherchais ton Pareil
    où nous nous serons oubliés
    pour nous retrouver étonnés
    de nous-mêmes
    devant la fin des anathèmes
    dans une chanson qui s'écoute
    balbutier "alam doot dam doot"
    Et oui, ma vie, tels que nous sommes
    le nouveau pépin de la Pomme
    puisqu'enfin nous aurons appris
    où se logent nos appétits ;
    le tien, le mien, dans la surprise
    que d'un même ensemble on révise
    tous les noms de nos bons fromages
    pour ne pas dire davantage

    Fromages !Amour ! Amour ! Oui, "malgré tout..."
    commence la danse avec Nous.

     tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Sainte Nitouche

    Louise Markise, photographe

    Elle aura pris son bain à même l'herbe chaude
    pour sentir aussi bon qu'un rêve campagnard
    Moi, je serai sorti de la douche en retard
    apprivoisant en vain l'épi qui me taraude
    et m'agace la main

    Elle demandera "quel est ton saint patron ?"
    Et voilà, catastrophe ! aura grillé la mèche...
    Je dirai "désolé (oui, faisant de la lèche)
    mais je n'aurais souhaité attacher à mon nom
    que le vôtre, Beauté !"

    Alors tout sera dit... ou bien, nous nous tairons
    car nous aurons souri au-delà des nuisances
    et nous serons trouvés en commune appétance
    moi, lui prenant la taille, elle, un regard profond
    Et allez, vaill' que vaille !

    Quand nous aurons repeint tous nos calendriers
    ayant trempé nos doigts à l'encre rouge fruit
    d'un jour laissé pour mort à l'horizon détruit
    nous allierons nos corps et leurs noms oubliés
    le cœur et l'esprit ceints


    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : d'après une photo de Louise Marquise

    pour un Impromptu Littéraire - tiki #88

  • La découverte

     

    Kikou, les djeuns !

    Veinées de sekoya
    les mains
    reposent
    sur l'amas, begonia
    glaïeul
    et rose
    tonsures du jardin
    où l'automne sang vient
    mettre le feu aux poudres

    Elle, veut en découdre
    avec le grain à moudre
    contre le frais matin
    contre les pieux chagrins
    ce bon gros pain au four
    comme fait exprès pour
    reprocher au soleil
    de déserter sa veille
    sur les chemins qui vont
    et viennent au salon
    de ce petit vallon
    où la maison résiste
    à la fin de la piste
    que n'empreinte personne
    quand l'été déboulonne
    sa toile d'encres bleues
    que fatiguent les yeux
    à se méfier des pierres
    et depuis que sont morts
    les hommes venus vers
    ou venus de son corps

    L'aïeule a pris le pli
    du rideau pour partie
    s'en recouvre le nez
    tente de regarder
    en bas, la vie qui passe
    bruisse, nauséabonde
    et fait sa dégueulasse
    frontière fière et loin
    de la petite impasse
    au bout du monde
    au coin

    Mais où est le jardin ?
    Où sont les monts certains ?
    Et son Pierre qui tarde !

    Que ça lui monte au nez,
    moutarde !
    Et, non ! Elle a dit non !
    Elle ne retiendrait plus jamais de leçon

    Veinées de sekoya
    les mains
    reposent
    sur l'amas, begonia
    glaïeul
    et rose
    au tablier inerte
    criant d'anonymat

    Nécrose et ventre plat
    que dit la découverte ?
    Ah...

     

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK