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érotisme

  • Le ventriloque

    Nietsche et vousLe soir est plein de la danse des ventres
    qui rentrent... qui rentrent...
    que l'on ne voie ni de près ni de loin
    leur embonpoint

    J'ai la chanson facile
    fraîche arrivée des îles
    j'en dépose un couplet entre tes mains
    pour une bouchée de  pain

    Sur la rive : hiers
    mon sang
    ma chair
    le vent les emportent, les regardent faire
    le tour de la lune en tiers;
    tes mains aux doigts fins que je baise au revers
    la corolle en recueille
    la dernière alarme à l'œil
    car
    déposer, arme
    ma vie dans ton rêve charme

    La nuit sera bientôt pleine
    de nos soupirs en haleine
    J'ai rangé mon tambour et sa rengaine
    se traîne... se traîne...

    J'ai la chanson fébrile
    arrimée à tes cils
    avec en chœur la vigueur et l'entrain
    qui te font battre le sein

    Dehors, les ventres s'oublient
    L'air ne fera pas un pli
    La lune entière en absorbe l'ennui
    sans bruit... sans bruit...

     

    tiniak - CarnÂges ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration : LE SENS FIGURE

  • Lilou flamenca

    Lilou_flamenca.jpgLilou flamenca
    danse pour moi
    à l'angle droit de ton sofa
    présente-moi
    de tes appâts
    ceux qui gonflent sous le drap

    LIlou_wild2.jpgLilou flamenca
    va dans les bois
    sans craindre les derniers frimas
    effeuille-toi
    à bout de bras
    je suis déjà dans tes pas

    Lilou_balc04.jpgLilou flamenca
    claque des doigts
    sous l'étoffe et le taffetas
    prélasse-toi
    paumes à plat
    sur ta gorge matelas

    Lilou_up02.jpgLilou flamenca
    danse pour moi
    dans l'or doux d'un jour qui s'en va
    enlace-moi
    entre tes bas
    révisons tes entrechats

    Lilou, ne t'arrête pas
    danse, danse, flamenca
    dans l'or doux du jour qui s'en va
     

    tiniak le niak pour Lilou Libertine

    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions Twalesk

    Lilou_head.jpg
  • C'est le pied

    Les jambes les plus belles
    ne me sont rien
    sans qu'un pied, joliet
    finisse bien
    qui de l'arrondi, qui du galbe
    c'est le pied qui fait tout aimable :

    s'il est vivant, presque enfantin
    que la chair l'enveloppe bien
    c'est un délice
    un doux supplice
    que de remonter vers la cuisse
    ou de la garder bien en main

    osseux, il est par trop amer
    et me fait craindre un caractère
    bien trop précieux pour tolèrer
    qu'on se pique d'en chatouiller
    la plante cambrée

    veineux, il me saisit d'effroi
    surtout fini par de longs doigts
    j'y vois les serres de la mort
    même à l'extrêmité d'un corps
    propice à de puissants émois
    je n'en veux pas

    je l'aime
    musclé sans être bombé
    replet sans être joufflu
    cambré sans être creux
    duveteux mais pas poilu
    que m'importe l'alignement
    des doigts de pied si, cependant
    ils parachèvent l'harmonie

    du pied qui me ravit

    quel plaisir de l'imaginer
    quand au dérobé, la cheville
    se révèle douce et gentille
    quelle horreur de le découvrir
    aussi négligé qu'un fakir
    alors qu'on a bien entamé
    la consommation du désir

    suis-je fat, espiègle ou mesquin ?
    (et pourquoi pas tout à la fois)
    il est vrai qu'au petit matin
    ce pied détermine mon choix
    d'aller à la boulangerie
    ou bien de déserter ce lit

     

    tiniak (norbert tiniak)
    © 2007 DUKOU ZUMIN&ditions TwalesK

    [voir aussi dans 'VOLUPIXES', un pied comme je les aime]

  • échos matinaux

    J'AIMAIS BIEN LE MATIN ( avec lui )

    24527087791e3f7754d32d25b250722f.jpgJ’aimais bien le matin, encore à moitié dans ma nuit, m’accouder à la fenêtre de la chambre et sourire aux passants. Ce réveil chaleureux se couplait de l’arrivée de mon amant à quatre patte glissant sa tête entre mes jambes à l’abri des regards. Mes sourires s’amplifiaient et mes seins juste couverts se gonflaient à vue.
    Tout changeait. Ma respiration. Mon rythme cardiaque. Mon œil se teintait de lubricité. Ma bouche s’ouvrait tout autant que mes cuisses et je déversais mes sucs sur le visage de mon amant. Il se sentait chanceux que je fusse véhémente et récompensait ma fente par l’introduction de toutes sortes d’objets humains ou bien humanisés.
    Les passants me saluaient comme à leur habitude. Certains me voyaient m’effondrer.

    cévucépri @ EROTIK MENTAL FOOD

     

    Écho matinal

    ad21c67efe906bad252bd4bb035cef7c.jpgIl y a des matins comme ça, on dirait des fins qui s'étirent. ce matin, elle est là, comme tous les matins ou presque. une tasse à la main, un drap sur les épaules et le regard qui ne sait pas s'il doit s'attarder sur la rue en contrebas, le crépi du mur en face, ou la buée qui subsiste et coule une danse molle sur les carreaux de sa chambre mal aérée. le cheveu noué à la va-vite en chignon improbable et le regard perdu en ligne de fuite. thé, lait ou café, une dizaine de gorgées après, tout est joué.

    Est-elle seule ? comment savoir ? Est-elle seule ? pourquoi savoir ?

    Il y a des matins comme ça, on dirait des commencements qui tardent. ce matin, elle est là, comme tous les matins ou presque. hier, elle n'y était pas. à la fenêtre, si. mais pas à ce qu'elle faisait. elle ne buvait pas ses petites gorgées de moineau inquiet, elle n'avait rien sur elle que ses cheveux défaits. la buée dense sur les carreaux la rendaient opaque, lointaine, fébrilement incertaine. et ce matin c'est pire.

    Etait-elle seule ? comment savoir ? Etait-elle seule ? pourquoi savoir ?

    Il y a des matins comme ça, on serait mieux couché.

    tiniak (norbert tiniak)

    © 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK