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carnÂges - Page 26

  • pluie

    Magritte

    Les yeux cloués dans les mains
    je vais et vient
    l'heure d'en rire
    puisqu'il n'en est rien à mot dire
    taisons tout
    Que dans le silence à genoux
    soyons aussi pauvres que fous
    sans vain espoir
    ni peur, ni aucun songe noir
    que cette ivresse
    de ne plus aller à confesse
    seul et sourd
    quand tout l'air est vibrant d'amour
    et pleure
    la seule pluie qui vaille
    du bonheur

    tiniak - carnÂges © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • muletier

    Jonq-Muletier.jpgDepuis que me traîne mes mules
    par les chambres, les antichambres
    et tous les théâtres guerriers
    pas moyen de trouver la paix
    l'horreur fait toujours des émules

    La paix ? c'est une usine à gaz
    aux suavités lacrymogènes
    où l'éternité crie aux gènes
    de lui garder des métastases

    Il en sort des suées nocturnes
    (la stupéfaction des dortoirs
     quand ça hurle au bout du couloir
     chez le surveillant Casse-Burnes !)

    Ça laisse des paquets de linge
    érigés comme des montagnes
    sur le noir brûlis des campagnes
    payées chair et monnaie de singe

    Puis, ça fait des bulles de rien
    qui ruinent les derniers avoirs
    et jettent les humbles espoirs
    sur le fumier des Gens Tant Biens

    La paix ? mais vous voulez ma mort !
    Que croyez-vous que je charrie
    avec, pour seule compagnie
    ces deux mules qui sentent fort...

    Allez clamer vos joies de vivre
    à vos amours neuves ou vaines
    moi, je vais, ma charrette pleine
    (sans pouvoir achever mon livre)

    Pleurez, chantez, la belle affaire
    - tant ! que ça me fait du travail,
    j'irai par les champs de bataille
    domestique ou à ciel ouvert

    Où j'ai vu - pas plus tard qu'hier,
    où j'ai vu les crocs de la terre se fermer
    sur le plus cher trésor et le vilain charnier

    Jeanne_sur_le_muletier.jpg

    Illustration ci-dessus : Adrien de Witte, Jeanne sur le muletier, 1882.

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une 100ème contribution aux Impromptus Littéraires
    pour lesquels je lève ces vers :
    "Je me réjouis d'avoir atteint cette altitude
     preuve que je vous tiens pour plaisante habitude"

  • cloué

    Van_Gogh.jpgCette nuit, c'est fait, tout me quitte
     un autre monde est apparu
     où tu ne me reconnais plus
     où désormais rien ne m'invite

    La lune ovale est vert olive
     quelque brosse a figé le vent
     sur une toile de Vincent
     que d'un œil troublé je salive

    Orage, apporte-moi le rire
     indompté de chevaux mongols
     il se pourrait que je sois fol
     au point d'y fonder mon empire

    Une éternité de supplices
     au vrai, ne me tourmente pas
     l'enfer est aujourd'hui et là
     où je ne goûte aucun délice

    Et cette aube qui m'assassine
     impeccablement met à jour
     le solde des vaines amours
     teintant l'ombre d'orgues sanguines

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    la nuit du 30 décembre 2010

  • récollection

    Soupiere.jpgLe ventre n'en a pas fini avec sa guerre
    De là qu'il y trouve son Conte
    et m'en fait voir, et me recompte
    le moindre pas posé sur cette terre

    acharnement de tripes folles
    et pas moyen que j'en décolle ?

    Deux doigts déjà trempés dans l'impossible
    la caresse amputée s'égare
    et butte, et se cherche des phares
    à longer des frontières insensibles

    repli occulte de mes sens
    plus de goût pour aucune danse ?

    Je chanterai demain les yeux fermés au monde
    dans un silence d'apatride
    le sang figé, le ventre vide
    sans qu'une voix, un écho ne répondent

    opéra de calamités
    nulle amnistie des faims damnées !

    Pour la frugalité austère, brute et roide
    de ses tablées en tête-à-tête
    souperai chez la Maigrelette
    où, Noël dernier, la dinde était froide

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#97

    (tiki#96... tsi hi)

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  • Si pas...

    Markiz_lightNB.jpgSi, pas vers la lumière...
    où tait-on de l'obscur
    le ventre amer et dur
    pour avancer, la main au vent
    vers l'autre qui se tient devant
    et que l'on ne devine
    que parce qu'on l'imagine
    là-bas, nous attendant ?

    Un pas, vide
    Deux pas sages
    Trois pas pour l'équilibre
    Quatre pour le courage
    Cinq pas pour être un nom de roi
    Six lettres signent : moi + toi

    Ce visage dans l'ombre, il
    me rappelle ton nombril
    comme j'aimais le voir
    pâleur ourlée de noir
    s'agitant de souffle animal
    quand s'accordait à ton canal
    ma caresse fragile

    Et ses yeux qui s'aiguisent
    me révoquent, marquise
    comme tu prenais à ta guise
    mes deux yeux dans les tiens
    en caressant mon chien
    et murmurant que tout est mort
    au-delà de ce corridor

     

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie de Louise Markise.

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