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ivresse

  • Street Tango (rue froide)

    Caen, Rue froide

    Le pas mal assuré
    dégoutte, tapote
    la rue au ventre froid
    lui écarte les jambes, va
    son mode automatique
    sous la Grande Nordique
    aux milliers de répliques
    audibles sous les toits
    qui boivent leur colloque
    sans même réfléchir
    sans processus ad hoc
    (ils ne frémissent pas)
    mer morte
    étendue par les rues
    endémique cohorte
    dont il faut, pas à pas
    que l'on sorte
    ou qu'on en reste là, en bas
    le pas mal assuré
    la vue troublée de vains
    tristes et carnassiers
    festins
    des p'tits bonheurs la chance
    à se frapper la panse
    en y laissant les doigts
    le pas mal assuré qui va
    se frotter l'importance
    entre les jambes sales
    d'autres exubérances
    qui cèdent leurs appâts
    vénales, sans combat
    à leur suite, à la traîne
    une pâle rengaine
    à bout de rêve murmurée
    comme coulant de source
    un à un les nœuds de la bourse
    défaits sur les genoux
    anguleux, ridicules
    de ne pouvoir fléchir
    au risque de tomber, ou pire
    de finir comme un chien
    papatte au lieu de main
    babines salivantes
    à dévaler la pente
    à flairer la piste odorante
    jusqu'au bout de la rue
    et n'y connaître plus
    que l'ombre fatiguée
    qui va son train d'oubli
    du matin à l'ennui
    vers sa mortalité
    certaine d'y passer
    le pas mal assuré
    dont les échos s'entêtent
    claquent et ricochètent
    sur les parois géantes
    de la ville désobligeante
    et gourde sous la pluie
    sa lourde compagnie
    sa flotte
    lâchée par vagues, qui mégotte
    achève d'égarer
    vers les eaux du fleuve cendré
    le pas mal assuré

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    And a fall from you
    is a long way down
    I've found a better way
    out

    Well, it's been a long time
    since I've seen you smile

    Beirut - Cherbourg, The Flying Club Cup

    Lien permanent Catégories : °ruades° 0 commentaire
  • pwwka

    woup!Ivresse ! Ivresse !
    Ta chevelure...

    Le monde est un jouet
    Jokari... Bilboquet...
    Il ne s'y passe rien sans la déconfiture
    des rencontres fortuites
    quand leurs lignes de fuite
    ont fait bonne figure
    à gommer les contours des murs

    C'est qu'il faut bien
    nourrir le chien
    pour apprivoiser son aboi
    quand passent de jolis minois
    pressés d'aller - qui peut dire où ?
    ranger leurs paniers d'acajou
    lisser, comme l'ont fait leurs mères
    la nappe du prochain couvert
    et mettre à distance honorable
    les mains bien à plat sur la table
    que ça transpire
    la sage obéissance du désir

    (Tait-on comme au premier galop
     lui monte l'intuition sanguine
     et nous verrons la gourgandine
     se pâmer au prochain poteau
     des promenades intestines
     pour un julot !)

    Ivresse ! Ivresse !
    Déroule et lance-moi tes tresses...

    Ta fenêtre à l'entour d'ivoire
    est le gibet d'où mes secrets et liquoreux soupirs
    balancent
    au-dessus de Puck et sa danse
    quand la détresse
    saisit ma gorge à la va-vite
    y coule un bon peu d'aquavit
    pour qu'enfin me bouge les fesses
    plonge entier dans - ta baignoire a de ces largesses !

    Et allez, princières fractures !
    Générosités du collier !
    L'or du monde en petit's coupures
    dans le contrat des satiétés

    Trinquons en bonne intelligence
    à la ruine des millénaires
    Sans regarder à la dépense
    livrons sentence populaire

    Plus haut le coude que l'idée
    (pour ce qu'il fallut démonter
     des archétypes
     avant d'échafauder, à titre d'exemplaire
     l'Ordre du Casse-Pipe et ses commissionnaires)
    c'est ça l'idée

    Taille haut ! Taille haut !
    Nivelons tous les mamelons de nos sades hérauts!
    (ce que cela veut dire ? T'occupe, matrone !
     Suffise au jeu de dupes qu'ait changé la donne)

    Ivresse ! Ivresse ! Ivresse !
    À ton cuir chevelu, ma graisse...

    Pointe, téton têtu parfumé à la pomme
    vers ma bouche goulue
    « Ombres que nous sommes, si nous avons déplu »

    aka : Joue !

    tiniak - éclusive © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • fatales ivresses

    Le monde ouvre les yeux et c'est de moi qu'il rêve
    La couronne et la fève
    je les ai tous les deux
    Au plus fort de l'hiver entre l'année nouvelle
    Je bois de l'hydromel à son regain fiévreux

      Que dit ce firmament venu froisser le ciel
      au ras des horizons brisés que les toitures
      alignent en fatras de cohésions obscures
      dont je suis sans savoir le serpent qui ruissèle
      et draine en contrebas l'ennui dans les fissures
      hein ?

    Le monde ouvre les bras et c'est moi qui l'emporte
    Je suis la mère forte
    la vie à chaque pas
    De sourdes profondeurs je puise à l'essentiel
    Ma course est naturelle et m'élance au-delà

      Qui reprend en écho ma rauque ritournelle
      au flanc des murs crépis qui m'écorchent la voix
      quand j'avise une vrille où des feuilles tournoient
      et que je les poursuis au bas de la tourelle
      en laissant aux créneaux mon écharpe de soie
      dis ?

    Le monde ouvre les jambes et c'est moi qu'il accueille
    Je suis nu sur son seuil
    et j'ai le premier cri
    Au plus fort de la nuit entre l'âme nouvelle
    et son doux hydromel j'en bois tout à l'envi

      T_épaule01.JPG- Qui pleure ?
      - C'est la pluie.

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi [#87]

  • matutinal tango

    L'humidité traîne-savate
    cimente un rang de peupliers
    qui ont bu toute la nuitée
    et n'en peuvent plus de l'eau plate

    Moi, de mon content de houblon
    j'ajoute à l'aube un jaune pisse
    avant que tout ne reverdisse
    dans la grisaille où je me fonds

    É-oh !
     matelots à semell's de crêpe
     tous les chignons sont repartis
     lisser leur jupe au pied du lit
     les yeux remplis de Johnny Depp

    O-é ! O-é !
     C'est pas déjà la fin de tout
     tant que ça tinte au fond des poches
     le patron sera pas si moche;
     il nous paiera son dernier coup
     (avant le nôtre)

    Allez, on chante :
     Cassiopée! Cassiopée !
     courant après le Capricorne
     Prends garde que ton double V
     inopinément ne m'éborgne !

    C'est bon, patron...
     t'as assez vu nos trognes
    Allons, garçons
     dehors serrer nos pognes

    Ah, ça y est ! les oiseaux s'y mettent
    et ça moin'zingue à tout berzingue
    Adieu, mon rade ! adieu, mon zinc !
    L'heure a sonné du mal de tête

    Je passe en mode automatique
    mes pieds connaissent le chemin
    ma tête est aux anges... s'y tient
    conciliabule ésotérique

    Rupture de rythme au Zodiaque
    Fractale parole... Chlac !

    Comment t'appelais-tu, corolle à bout de sein ?
    Tes cris de folle m'allaient bien

    Viens, que je t'attribue la chanson sur mes lèvres
    “She's not the girl who misses much
    ... ambitioning the back of a black car”
    et rêve ta bouche, ce phare !

    Ciel ! ton rouge baiser m'orange
    le fleuve écoule un miel échange avec les lampadaires
    qui rangent les débarcadères

    Sous les maisons bien à leurs places
    les jardinets effacent
    des brumes les dernières traces

    Et des vendredis de poisson
    passent, passent Bir-Hakeim
    passent, passent sous les ponts
    pompons, mitaines... saison !

    Suffise à l'harmonie
    des petits matins en repli
    des cors de nos corps l'hallali

    La la li, la la lère
    et voici le chemin de fer
    en sa réminiscence
    des martyrs de la Résistance

    (Ai-je tout gravi l'escalier
     sans faire de bruit ?
     Je suis déjà couché…
     C'est encore aujourd'hui)

    Ces nuits passées à te chercher où tu ne peux pas être
    (c'est à pas s'en remettre)
    et sans rien à pleurer d'à la fenêtre

    Monet_1891-Rangée de peupliers.jpgC'est tout du petit lait
    quand je songe à ces matinées
    à leur tango

    O-é ! O-é ! matelot…

     

     

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Claude Monet, 1891.