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  • mon amie pseudo

    MU.JPGau flair de ta prune
    mon amie pseudo
    arrime ta plume
    à mon pas, que beau
    ce babil conforte
    l'exergue audacieux :
    " après nous qu'importe
    qu'on soit amoureux "

    auprès de la dune
    tu me répondis :
    " chacun sa chacune
    ainsi va la vie
    je suis ta voisine
    pendant qu'on y est
    viens, je te cuisine
    un doux sobriquet "

    déchiffrant ces runes
    l'aimable lutin
    rappelle à la brune
    " je viens dès demain
    il faut que ça sorte
    j'en ai fait le tour
    ma fièvre est trop forte
    je suis plein d'amour "

    au gré d'une lume
    les voici tous deux
    dégustant la prune
    les yeux dans les yeux
    la lumelle morte
    on ne dira pas
    derrière la porte
    ce qu'il arriva

    tiniak le niak(oué!)
    -polemza'µ-

    ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ah, liances...

    je suis très nécessaire, 'savez ?

    I

    d'où viens-tu déjà ?
    de chez La Tisseuse

    que vis-tu là-bas ?
    j'y vis la fileuse
    tisser au cordeau
    liant les anciens
    avec les nouveaux
    des liens, des liens
    des liens au kilo

    et là, tu fais quoi ?
    je ne reste pas
    je file, je file
    ne me retiens pas

     

    II

    cesse de t'agiter, moucheron, moucheron!
    car si tu veux trouver réponse à tes questions
    il faudra te poser un moment quelque part

    as-tu vu au plafond, vibrante, cette toile ?
    la vois-tu seulement briller comme l'étoile
    ou n'y vois-tu jamais que stérile abandon ?

    approche, approche donc, moucheron! et regarde :

    multiazimutée, sa trame en extension
    prolonge l'existence ; mais les adéquations
    qu'y composent les sens en cercles concentriques
    assurant sa portance aérodynamique
    ne pourraient résister au moindre courant d'air
    sans le don singulier, ce talent de l'épeire :

    créer l'éternité au coeur de l'éphémère.

    moucheron, mon ami, tu chercherais en vain
    la clé de la figure au centre de l'ouvrage
    observe bien ces liens, vois comme le tissage
    subtil et magistral, à peu de choses tient
    dans la fragilité de tous ces filaments
    la transversalité de son rayonnement

    la solidarité née de la concordance.

    tu es bien agité, moucheron, moucheron!
    et tes forces déclinent
    quitte ce tourbillon, rejoins la cristalline

    de toutes les façons que tu puisses t'y prendre
    il faudra te poser un moment et entendre
    où choisir de tomber, épuisé, sans comprendre.

     

    ah ça c'est bien, mon lapin

    III

     

    - et s'il me prenait à moi une soudaine envie de désert ?
      ça vous ferait un choc, oh là!

    - oh non, dis, bonne mère, tu n'y penses pas ?! 

    maman est folle

    IV

     

    - qu'une m'aille à l'endroit et l'autre à l'envers...
      oh, pauvre, si tu savais!
      je m'en badigeonne le coquillart
      avec le pinceau de la plus grande indéférence

    - tu veux dire quoi au juste :
      ...indifférence ? ...irrévérence ?

    - mais les deux, mon couillon!
      qu'importe, mon couillon!
      pourvu que l'on y danse

      les pieds nus sur le pont
      ou bardé d'élégance
      crasse dans ses haillons

      qu'importe, allons
      qu'importe le jupon.

    tu fais le pont, dis, chéri ?
    V

    comme un filet d'eau
    s'écoule
    ta langue ficelle
    déroule
    longs et volubiles
    du verbe les fils
    et ce long filin
    s'arrime
    à mon oeil marin
    lui prend une larme
    et reporte au loin
    sa trame

    roulez, jeunesse!

    VI

     

    t'eussé-je alors moins aimée
    si tu ne m'avais pas dit
    qu'un jour tu disparaîtrais
    que t'emporterait la vie ?

    ne t'aimerai-je pas mieux
    dorénavant loin des yeux
    mais fort de ce lien au coeur ?
    lui jamais, jamais ne meurt !

     

     

    VII

    quand je te lis ça
    je te lie là :

    sur moi,

    quand t'auras lu ça
    jette un lilas

     tu lis, là ?

    VIII

    plus aucun oubli de l'aube
    des liens! des liens! des liens!

    et de huit le neuvième
    porte, j'y viens
    et m'y tiens à l'extrême

    du bruissement de l'air
    un reste de soupir
    suffit et veut tout dire

    à nouveau tout de toi

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    aux trésors de MissTiss

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    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à MissTiss
    La Tisseuse Impromptue

     

     

  • Lynne, deux fuites

    Ooooh! c'est beau...

    - Ooooh! c'est beau, n'est-ce pas, Grand-Père ?
    - oh oui, Lili, c'est beau.

    - ça donne envie de faire un beau voyage, hein Grand-Père ?
    - oh oui, ça donne envie.

    - tu vas où, Mamie ?

    - chercher le goûter. ne vous inquiétez de rien. je vous retrouverai bien. Jacques... ?
    - oui, ma mine ?
    - ...ne te laisse pas mener par le bout du nez, comme d'habitude.
    - comme d'habitude, oui, ma mine... je veux dire, non... enfin, tu m'as compris.

    - dis, Grand-Père... ?
    - voui, ma nine ?
    - tu crois que je peux en prendre un de ces engins, là ?
    - oh, on dirait bien qu'ils sont faits pour les enfants ; vas-y oui, ma nine.

    tu viens... ?

    - youpi! .... brrroum.... brrroum... tu viens, Grand-Père ?
    - euh...

    - allez, viens, mon Papouchou.
    - j'arrive, ma Lili. oui... oui.

    Youpi!

    - tu crois qu'elle saura nous retrouver cette fois, Mamie ?
    - mais oui, ma nine, mais oui.

    - youpi! .... brrroum.... brrroum...
    - youpi!...

    Lynne-COHEN, le vide après tout (V)
    Lynne COHEN, le vide après tout (V)
    "Après toute l'exponentielle", 2005.
    _____________________________

    fragmentation textuelle de tiniak
    ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • caresse

    caresse.jpg

    Ta main perdue dans cette chevelure
    intime
    un mouvement perdure
    sublime
    posture d'imposture
    l'abîme
    infime et dos au mur

    Ta main gravissant la courbure
    charnelle
    commune meurtrissure
    donzelle
    silhouette en plein azur
    airelle
    si belle aux commissures

    photo : ernesto timorJe l'apprends la prenant
    dans la mienne venant
    à ta rencontre

    Lamelles se mêlant
    nos doigts se courent
    à découvert
    en terrains bien connus
    s'espèrent

    C'est l'heure, pressons-nous
    C'est l'heure, te dis-je
    allons!
    que ce vertige
    absorbe tant et plus
    du bout de nos rémiges
    le sang, le jus

    Je te frôle et tu feules
    tendre et pâle
    à l'ombre d'une meule estivale

    Puis, d'une touche l'autre
    ah, le beau duel!
    à fente, écarte et scream
    entre quarte et septime
    la belle pantomime

    Alors, alors, cuillers à miel
    laissons un doigt ou deux
    au bord de l'écuelle

    2épées.jpg

    AVERTISSEMENT TARDIF
    (bourre-pif aux âmes bien nées)

    Que les yeux trop fragiles
    se détournent d'eux-mêmes
    Et de même les prudes

    car est-ce un crime, enfin
    que d'être à ce qu'on aime
    tout un, câlin comme à son habitude ?

    si, pour vous plaire à vos yeux, madame
    et vous être agréable
    d'un souffle à son revers, cette main a suffit

    sachez que pour ma mie, il y a tant à faire
    qu'il faut doubler l'usage
    et ça! de mains, monsieur, je n'en ai qu'une paire

    pour être à son affaire, convenez, je vous prie
    qu'un jeu à quatre mains
    présente tous les avantages requis

    ____________________________________________
    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    photo : ernesto timor
    photographies N&B : ernesto timor
    !découvrez TIMOR ROCKS!
  • racines

    Rêves, racines de l’étrange
    Amassant patiemment de mon tourment la sève
    Coulez, ma trêve orange
    Immuable à la source
    N’ayez jamais de cesse
    En cette longue course, d’être
    Serpentins sous la mousse, mélange

    Dais d’albâtre laiteux
    Ecoute-les hurlant

    L’antique plainte à l’orée du dédale

    Embrassez-moi, mes songes
    Terriblement
    Ramarrez cette longe
    Au moindre dénuement de mes vœux dépolis
    Nœud de mélancolies
    Gigognes insatiables
    Ebauche-moi des nuits noires et véritables

    ________________________________________

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par une photographie de Gaëna Da Sylva
    extraite de sa CHAMBRE NOIRE

     

    bonus onirique :

    photographie : Gaëna Da Sylva
    (la Dame des Bois de Gahenne)