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  • Vers au beau fixe

    vasistas.jpg
    Empanne sous le ciel comblé
    Ô mon saoul-marin, qu'en apnée
    je voie flotter les nuées grises
    Amour, veux-tu que je te dise
    comment la vague me submerge ?
    Elles t'effacent comme la berge s'amenuise

    Je me retourne sur ma couche
    à l'affût des cris que ta bouche
    avait confiés à l'oreiller
    Il y subsiste, parfumé
    le fantôme de ton passage
    dans un drap redevenu sage et familier

    La tempête a pris fin naguère
    et des vents brûlants d'outremer
    qui me ravageaient la poitrine
    ne plane plus dans ma cabine
    que le souffle amer du regret
    te laissant regagner le quai, ma Saladdine

    Toute douceur n'est que blessure
    toute chaleur, peine, torture
    le moindre souvenir s'invite
    à la curée, danse maudite
    d'ombres fugaces, sinueuses
    où tu m'apparais radieuse, en point de fuite

    La dune est blonde, tu es brune
    aussi ronde que cette lune
    et pliant l'arc des longitudes
    révére d'autres latitudes
    à quoi je ne saurais prétendre
    sans risquer tout un de me vendre

    à pi que pendre

    Hublot-net.jpg

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à Véronique BEAUFILS

  • Anneaux logis

    lumière pure

    que le monde soit vide à ras-le-bol
    ou plein d'essence
    dans les ciels absents d'Anne
    bulle dorée, danse !

    quand ça tourne pas rond sous nos pieds
    que les lutins restent cachés à la racine
    avec nos araignées pour seules copines
    Anne alors lève le couvercle
    de ses quadratures du Cercle

    pour les milliers décents devant l'Autre derrière
    sans raison nulle part sans ailleurs qui ne brille

    pour l'oeil à demi clos sous la fenêtre bée
    pour la lèvre fendue lucarne que mordille
    l'émail éffilé d'un stilet

    pour la jupe des filles qui passe comme l'oie
    ignorante bécasse
    mais plus près, à deux doigts

    pour la main du garçon qui tremble en extirpant
    de sa poche élimée
    le dernier des bonbons

    (le brillant, l'aveuglant, le criant invisible)

    les anneaux d'Anne logent
    dans leurs maisons fardées
    un lumineux éloge

    un train de bulles dorées
    chacun la sienne, carrée

    où le lutin embrasse la poupée.

    poupée russe

    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    tiniak, inspiré par les oeuvres graphiques
    de
    Anne Le TOUX

  • art less heaven

    à grandir

    soon come the day of summer again
    for me the age of seven to reach
    and rush back to my fellow friends
    give them one stone, one cookie each

    so laughters vent the flavour again
    of artlessness removing fears
    witches and demons shall in vain
    smell our fleshes, drink our tears

    soon come the dazing mummer again
    fiddling figures and queer shapes
    gaping at a sky where dreams remain
    seeking in its cloud one's dear face

    stones would therein fly high again
    change into plane, bird, whatsoever
    carrying hopeful wishes sustained
    by inner confidence in the future

    soon come the daisy murmur again
    of flowers wreathen round the brow
    garlands spreading a silent grain
    this later blooms in lovers' vow

    let's share with ants our meal again
    near by the river claims our feet
    rather than walk along the lane
    run down its sparkling chant so sweet

    soon come the age of seven again
    from deep inside I hear that call
    it's not that I can't stand the rain
    it's just me stepping into fall

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par une Bulle Dorée

    de Anne Le TOUX

  • mille et dix

    renoncule.jpgS ouffle, dame
    O ublieuse à l'envi
    U ne autre vie s'enflamme
    F urtivement ici
    F ile un air d'oriflamme
    L ent dans le vent qui meurt
    E ffet de calligramme
    D anse intense, lueur
    A llégorie de lame
    M inutie de l'ardeur
    E t migrance de femme

    cette fleur de rien
    ce bouton d'or
    pour ta
    Présence d'instinct,
    trésor

    tiniak à milady / SOUFFLEDAME
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • deux sans voie

    Chemin, de GaënaSur ce bout de papier griffonné à la va-vite, tout la résume. L'invite, aussi laconique et limpide que peut l'être son souffle dans les bois - où j'aime à la rencontrer, la provoquer, la titiller, tenait en quelques mots discrets.
    Je l'ai découvert dans ma poche, alors que je rentrais chez moi, l'esprit tout encombré de son dernier murmure, avant de me quitter, en bas : "...cherche, va, tu me retrouveras".

    Une pleine semaine par les Bois de Gahenne à user les chemins, sa note dans mon poing. Mais d'elle, rien de rien.

    La fatigue me prit et je me suis assis, la tête dans les mains et le regard meurtri. Au pied d'un de nos arbres favoris, mon cœur à la croisée de sentes tortueuses, je me désespérais de revoir jamais ma douce, ma lumineuse.

    Puis elle est arrivée, presque nue jusqu'aux pieds. Ma muse. En silence. Tendant ses bras vers moi, elle sortait de l'absence comme on quitte un sommeil, l'œil encore ébloui par de riches et tendres merveilles.

    Me vint alors, dans ce décor serein, cette pensée enfin (la voie de la simplicité parle d'elle-même, ravie, pleine, bohème) : chacun chemin faisant, être deux sans mot dire, s'aimant.

     tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki #8
    200 mots pour
    "La voie de la simplicité"

    illustration extraite de La CHAMBRE NOIRE
    Photographe : Gaëna

    [clic on zeu pix]

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    Supplément impromptu ; HAIKU de May :

    ce chemin de vie
    la simplicité s'élève
    où d'autres s'achèvent