Sur ce bout de papier griffonné à la va-vite, tout la résume. L'invite, aussi laconique et limpide que peut l'être son souffle dans les bois - où j'aime à la rencontrer, la provoquer, la titiller, tenait en quelques mots discrets.
Je l'ai découvert dans ma poche, alors que je rentrais chez moi, l'esprit tout encombré de son dernier murmure, avant de me quitter, en bas : "...cherche, va, tu me retrouveras".
Une pleine semaine par les Bois de Gahenne à user les chemins, sa note dans mon poing. Mais d'elle, rien de rien.
La fatigue me prit et je me suis assis, la tête dans les mains et le regard meurtri. Au pied d'un de nos arbres favoris, mon cœur à la croisée de sentes tortueuses, je me désespérais de revoir jamais ma douce, ma lumineuse.
Puis elle est arrivée, presque nue jusqu'aux pieds. Ma muse. En silence. Tendant ses bras vers moi, elle sortait de l'absence comme on quitte un sommeil, l'œil encore ébloui par de riches et tendres merveilles.
Me vint alors, dans ce décor serein, cette pensée enfin (la voie de la simplicité parle d'elle-même, ravie, pleine, bohème) : chacun chemin faisant, être deux sans mot dire, s'aimant.
tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
impromptu littéraire - tiki #8
200 mots pour
"La voie de la simplicité"
illustration extraite de La CHAMBRE NOIRE
Photographe : Gaëna
[clic on zeu pix]
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Supplément impromptu ; HAIKU de May :
ce chemin de vie
la simplicité s'élève
où d'autres s'achèvent