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  • dinde

    chambre 121

    Tous les soirs, c'était
    la même farce, allez!
    sur mon pré carré
    le trottoir d'en face
    'suffit que je siffle
    voilà qu'un sous-fifre
    entendrait chanter
    les trompettes de la renommée

    Selon l'expression
    consacrée, dit-on
    je le fais monter
    dans mon "nid douillet"
    avant qu'il soit nu
    réclame mon dû
    et toujours sifflant
    vérifie l'intrument, avant

    Y en a de pressés
    y en a qui pianotent
    y en a qui voudraient
    garder ma culotte
    et ces vieux garçons
    lents au démarrage
    comme un hélicon
    dont il faut réchauffer l'alliage

    La farce ? j'y viens
    vous vous doutez bien
    que, pour l'hallali
    (à cor et à cri ?)
    mes tambours battant
    'trouvez ça drôle ?chapelets d'ahan
    mes airs de tango
    pour sûr que c'était du pipeau!

    Tous les soirs,
    c'était la même farce
    et si les clients
    étaient bien à plaindre
    c'était toujours moi
    la dinde.

     

    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    supplément aux Impromptus Littéraires
    dont la consigne hebdomadaire
    (pour leur retour en fanfare)
    consistait en cette phrase d'intro:
    "Tous les soirs c'était la même farce"
    + l'insert d'instruments à vent.

    tiki #7b

    ________________________________

    et en supplément aux illustrations :
    cette peinture de Rhona

    fille-de-joie.jpg
    Rhona - Fille de joie, 2007.

     

  • enfanfarce

    pouet! tut! tiroulirouli!

    Tous les soirs, c'était la même farce
    à la même heure, impromptu
    le même bonheur ingénu
    et d'y prendre un malin plaisir
    et de saisir au dépourvu
    la garce
    et son mari ventru

    Pas un de nous qui n'y déroge
    tour à tour, on se relayait
    ou tous ensemble on attaquait
    au bas de l'escalier, la loge
    et ses deux occupants falots
    pestant à chaque nouvel assaut
    et maudissant notre famille
    trop bohème pour leurs espadrilles

    Mehdi qui jouait du piano
    prenait de grands coups de balai
    et ça martelait son plancher
    jusqu'à sa leçon terminée
    je lui ai prêté mon saxo

    Chrissie ne jouait de rien du tout
    on lui fabriqua un kazou
    Samuel jouait du violoncelle
    mais lui préférait la crècelle
    pour se joindre à notre fanfare
    improvisant dans le couloir
    des cacophonies inhumaines

    Notre revanche quotidienne
    de musique contemporaine
    déchaînait toute sa furie
    contre tous les Tino Rossi
    braillant de chez les "cons-bougies"

    Moi, l'aîné, j'avais ma partie
    je la jouais 'pas vu, pas pris'
    p'tits saligauds, va!avec la batterie de cuisine!
    vous n'imaginez pas la mine
    d'objets, de trucs et ustensiles
    tous animés et bien sonores

    Quand j'y pense, j'en ris encore
    sur le palier de ma mémoire
    résonnent des bruits de couloirs
    quand ça tempêtait haut et fort :

    "Mort aux ténooooors!" 

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#7a

  • à lunir

    Poulili crok #24L'est ni pas criste, ni pleureux
    juste un peu il mièvre les yeux
    il fait des bulles, il fait des "oh"
    qui ploppent de sous son museau

    C'est pas la vie qu'il voit d'en bas
    ni pas tant d'être toujours là
    où ne l'espèrent même plus
    du cabot les regards perdus

    L'attend juste que sa copine
    au doux parfum d'égalantine
    le rejoigne ici, à son tour
    et c'est bientôt le point du jour

    Ne respirer plus, ne pas bouge
    qu'à l'horizon le rais de rouge
    soit sage encore une minute
    sous son nuitage de volutes

    L'est ni pas grognon, ni rageux
    juste un peu il fièvre des yeux
    voici que le jour l'assassine
    et toujours pas de Colombine

    Demain alors
    piteux
    piteux

    Pierrot se résout à languir

    Demain alors
    piteux
    piteux

    Pierrot qui s'ennuie à lunir
    soupirs
    soupire

    tiniak le niokturne
    inspiré par un crok de POULILI
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • PoLésie (1)

     tiniak

    I

    s'il me vient des poLèmes, par foi
    dans mon sous-marin sous les toits
    c'est que ma peau l'aime, là!

    II

    si je réside en PoLésie
    c'est pour être
    pas vu
    pas pris
    mais lu, Mehdi.

    III

    si je happe sur l'île en pente
    le vent chargé de sel atlante
    c'est pour mieux sceller sur mes lèvres
    le rêve! le rêve!

    IV

    si je reviens parmi les chiens
    ce n'est pas pour la compagnie
    c'est que j'ai faim, dis

    V

    si, si!

    l'être, poLète
    c'est chouette
    c'est souvent fête

    sur le chemin
    à l'aveuglette
    je lance des mots
    et tu tètes

    et ça fait
    pouet
    tut
    tiroulirouli

    ça va pas la tête ?
    c'est la poLésie!

    VI

    si six est sexe
    sept ailleurs
    que l'huître abrite ses arbitrages
    dans le secret d'un ermitage
    meublé à neuf
    tandis qu'ici, en Polésie
    au paradis des coquilles d'oeufs
    on entonne un De Profundis

    VII

    à vous de voir

    qui de l'ascète ou de Isis
    corne les pages du grimoire
    assis à son trône d'ivoire

    VIII

    où j'ai plaisir à recouvrer
    le goût de l'huître parfumée
    arrivant de Cynopolis
    entre tes cuisses

    IX

    si je promène en PoLésie,
    que sur le chemin des allers
    la fine sente du retour
    me ramène à toi
    mon amour.
    oui

    _______________________ 
    tiniak (norbertiniak)
    © [1983] 2008 DUKOU ZUMIN
    &ditions TwalesK

  • Leçon d'une harpe

    ploing ploing

    Belle, onde orange où la lumière
    jette de l'ambre en ricochets
    ta peau disperse une ombre étrange, souple, animée

    L'air vibre et semble naître ici
    à la lisière où tu frémis
    tandis que je te goûte toute, Louloute, ma mie

    Et pour la leçon qui commence
    au son d'une harpe bourgeoise
    volent nos chiffons et leur danse efface l'ardoise

    Reprenons le cours en suspens
    de nos amours au vif allant
    corps-à-cordes se raccordant au tempo du temps

    Dans notre concert virtuose
    j'en pince pour tes harmoniques
    de la pause au plus impudique des accents toniques

    statue-amants.jpgImprovisé à quatre mains
    le désir n'est jamais si bien
    couronné de tendres plaisirs, vigoureux et pleins

    Grinçant des pieds ou de l'épaule
    alors que la tringle s'emballe
    coincée dans sa petite piaule, la voisine râle

    L'importune attendra pourtant
    qu'à son terme le mouvement
    ait épuisé de son point d'orgue le doux battement

    Nus, bercés dans l'ombre d'un ange
    portant ses ailes en écharpe

    deux amants que nul ne dérange ; leçon d'une harpe.

    statue_amantsII.jpg
    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK