Je marchais dans le ciel en ayant l'air de rien
dans le dos mes deux mains, le front grave
(j'aime assez cette posture slave) ;
on s'affairait là-haut à fourbir un matin.
Je marchais, je vous dis - et comme au naturel,
derrière moi gloussant des nuées informelles
regroupaient leurs cancans
" Il se prend pour le vent " sifflaient-elles.
Je marchais, et puis quoi ! puisqu'il me plaît à moi
d'aller justement là où il y a la place
puisqu'aucun de mes pas ne laisserait de trace
ici, comme il se doit.
Je marchais dans le ciel pour y chercher mon âme
vous savez, cette flamme un peu bleue sur les bords
qui vous sort par les yeux en vous quittant le corps
- non, je n'étais pas mort ; j'avais perdu mon âme !
Je marchais prudemment pour ne pas l'effrayer
et pour mieux la surprendre où j'allais la trouver
certainement... bien sûr…
menant quelque aventure auprès d'autres buées.
Je marchais quand enfin je la vis seule et nue
se frottant le joufflu comme après la fessée
ainsi font les gamins qu'on aura attrapés
faisant une bêtise à l'endroit défendu.
Je marchais jusqu'à elle en faisant des manières
…allez, je voyais bien qu'elle avait de la peine
pour ne pas l’accabler je lui dis : - On promène ?
elle acquiesça de suite et sans faire la fière.
Je marchais dans le ciel mon âme à mes côtés
que j’hésitais encore à me réintégrer
tant il y avait là, je ne sais… oui, du Beau
- comme j’aurais aimé béater ce tableau.
Nous marchions ensemble (un gris sourire en coin)
et le petit matin s’attardait, il me semble.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK