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paVupApRi - Page 76

  • Aux jours de pluie

    (à Gaëna da Sylva, photographe)
     
     
    Les jours de pluie
    naît le conflit
    de souhaiter que la vie s'achève
    et de nourrir autant de rêves
    que d'aventures,
    que l'oubli - sa déconfiture
    épand sur de trop larges grèves
    pour la conscience d'être ici
    à l'ouverture
     
    Pleurez, nuages
    tous vos mirages
    il me reste un songe, certain
    qui me va de l'œil à la main
    et me reforge le courage
    d'aller coucher sur le regain
    puiser sa force de partage
     
    D'un chapeau mou
    d'un blanc genou
    d'une parure surannée
    je formule un nouveau projet
    de mascarade
    en caresse la promenade
    et travaille mon déhanché
    pour balancer de bout en bout
    quelque bravade
     
    Chantez, rivières
    aux arbres fiers
    les ricochets du bon regard
    que décoche mon avatar
    Comme en vos reflets, éphémère
    à la rencontre du hasard
    je lance mon pas sur la terre
     
    Cesse la pluie
    passé l'ennui
    la vie logée aux commissures
    de mon sourire en aventure
    j'en viens au rêve
    que jamais la vie ne s'achève
    Tant que j'en ai l'investiture
    et la conscience d'être ici
    lumière et sève
     
     gaëna da sylva

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (illustration graphique composée d'après des photographies de l'album (FB) "Les jours de pluie" de Gaëna da Sylva)

  • Carton plaint

     

    Kat Grandy

     
    Je connais la manière, oh ! je sais la chanson...
     
    Il lui prend le besoin de bouger des cartons
    remplis de lendemains qui ne font plus l'affaire
    et de la crypte au front, lui monte un sang lunaire
    que rêve ni raison ne peuvent apaiser
    ni l'heur d'un doux baiser
    ni les psaumes perdus pour son oreille interne
     
    Le manège est couru jusque chez la voisine...
     
    On l'entend qui rumine aussi, à sa façon
    de frapper ses glaçons avec un pic en fer
    en marmonnant les noms qui ne riront jamais
    avec elle, en cuisine ou à plier les draps
    en lui tendant les bras
    pour être encore un peu, pas mieux aimés qu'hier
     
    Je sais bien... qui me tiens là, sur l'autre hémisphère...
     
    Notre L'Une a payé son tribu au sanctuaire :
    une semaine entière avec le ventre dur
    à blêmir et gémir que "C'est déconfiture !"
    que "C'est trop d'injustice, la nature humaine !"
    que "J'aimerais t'y voir !"
    et que "Pour se raser, on fait pas tant d'histoires !"
     
    Alors, pour patienter, je tape le carton
    avec mes congénères, garçons...
     

    poésie monstruelle

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un impromptu littéraire - tiki#196
     
    Illustration : d'après "Go with the Flow", watercolor by Kat Grandy
    (avouez que ça s'invente pas !!)
  • rue, mine !

    C'est la venue des gens petits
    l'artère des fins microbiennes
    il y circule des semaines
    un laborieux ordre établi

    Claque, talon ! L'autre tape un
    joufflu perdu pour le Trésor
    Négoce des petites morts
    dimanche s'en lave les maints

    Ça va; ça vient, de l'aube à l'aube
    en s'ignorant le mieux possible
    et masquant des zones sensibles
    l'âcre fumet de maigre daube

    J'ai laissé mon chien à son jeu
    mes rêves crus au caniveau
    sous ses pavés mes idéaux
    couverts de bitume spongieux

    Mais c'est la mienne; et j'y retourne
    à ne plus savoir en quel sens
    par automatique évidence
    et n'espérant pas de ristourne

    C'est là que je divague entier
    une heure, un instant et ma mort
    occupés à tirer des bords
    vers ses rivages séculiers

    C'est là que je navigue encore
    une heure, un instant, volontiers
    hissant ma verve à son hunier
    gonflée d'un souffle franc de port

     

    poésie,rue caponière,impromptu,ruade,hors recueil,impromptus littéraires

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un impromptu littéraire - tiki#195

  • À l'instant

    Sorrolla, L'instantanée à Biarritz

    "L'instantanée à Biarritz" de Joaquín Sorolla y Bastida (1906)

    Sa veste à Lui comme une promesse à ses pieds
    Dans l'océane agitation, le port du ciel
    L'été se réduit à l'instant que va saisir
    le boîtier que tiennent les gants du souvenir

    Fulgurance de la passion rouge baiser
    tu brûles mieux que ne le peut le franc soleil
    sur la mousseline à l'épaule, au vent légère
    ou le lin blanc couvrant la hanche accorte et fière

    Elle n'a eu d'yeux que pour Lui et nous les cache
    comme en secret Elle chérit un soliloque
    L'Europe vibre au regain de sa Belle Epoque
    et ses Lumières s'impriment de tache en tache

     

    gaëna da sylva

    Mise en regard d'un tableau impressionniste, vu à l'exposition du musée des Beaux-Arts de Caen (Normandie, France) et d'une photo prélevée sur le site de Gaëna da Sylva, photographe (Stoneham, Québec).

     tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • Arrière, Saison !

    Prolongations de la saison
    les soirées traînent en douceur
    des simulacres de langueur
    aux pans ouverts de leurs visons

    Congrégation des afflictions
    dythirambe hâlée, des soupirs
    célèbrent de latents désirs
    aux estivales émulsions

    Débonnaire, un Bonhomme-Hiver
    picore déjà feuille morte
    flaque piègeuse au pas de porte
    onguent, tisane et le thé vert

    Prune amère, une idée d'en l'ère
    vogue mollement sur les toits
    n'entend pas que le monde aboie
    mais débarque enfin à Cythère

    Emballement des expédients
    l'heure est aux dernières folies
    dénichées (plutôt à bas prix)
    par les greniers vidés à temps

    Rengorgement des Ci-Devant
    sur les bancs faits pour - à la tâche !
    comme au poste-clé va la gâche
    au buvard, les émargements

    Hallali des péripéties
    dans la main, le courrier grimace
    le ciel assemble ses menaces
    et bouchonne aux périphéries

    Incurie des salmigondis
    le plat refroidit, ras le bol
    le piano tire des bémols
    et canarde l'enharmonie

    Désolation ! L'Arrièr'-Saison
    à siffler son dernier dimanche
    avec un bourguignon (de Branches)
    y laissa toute profusion

    Constellation des pantalons !
    C'est fini, les fanfaronnades...
    Rangées les tongues z'et pommades
    montent les cols sous les mentons

    arb_automne_056.gif

     

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#194