Le chapeau mou sur le front moite
la lippe lâche, mais benoîte
les yeux... chacun, dedans, dehors...
le geste souple, sans effort
une paresse aussi, au ventre
je laisse mes pensées couler depuis leur centre
Que s'agite la ville alentour, je n'en ai cure...
A elle, amours du jour; à moi, la couverture
Je tire un abandon - d'au moins sa bonne livre !
des eaux du fleuve blond et ses reflets de cuivre
La lune a tout fripé son visage enfantin
(je lui prodiguerai un massage, demain)
De sa joue est tombée une larme opaline
que je viens aboucher sur la lèvre marine
Le vent me souffle un chant connu
J'ai beau chercher, je n'en sais plus
ni les couplets, ni le refrain
Je fais illusion, de la main
(celle qui n'est pas dans mon ventre
à farfouiller pour m'arracher ce mal au centre)
Demain ! Demain ! Reste où tu es !
drapé de ton éternité...
Sais-tu comme la fleur t'ignore ?
Alors que tu ronges mon corps
- et à commencer par la foi...
Oh, c'est bien la dernière fois
que j'espère
vivre un amour entier sur cette terre
Aussi, chanté-je
un chant connu des éternelles neiges
Aucun amen
sans avoir entendu la Der d'Eden
tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK