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la der de den

  • La der d'Eden (2)

    Le chapeau mou sur le front moite
    la lippe lâche, mais benoîte
    les yeux... chacun, dedans, dehors...
    le geste souple, sans effort
    une paresse aussi, au ventre
    je laisse mes pensées couler depuis leur centre

    Que s'agite la ville alentour, je n'en ai cure...
    A elle, amours du jour; à moi, la couverture

    Je tire un abandon - d'au moins sa bonne livre !
    des eaux du fleuve blond et ses reflets de cuivre

    La lune a tout fripé son visage enfantin
    (je lui prodiguerai un massage, demain)

    De sa joue est tombée une larme opaline
    que je viens aboucher sur la lèvre marine

    Le vent me souffle un chant connu
    J'ai beau chercher, je n'en sais plus
    ni les couplets, ni le refrain
    Je fais illusion, de la main
    (celle qui n'est pas dans mon ventre
    à farfouiller pour m'arracher ce mal au centre)

    Demain ! Demain ! Reste où tu es !
    drapé de ton éternité...
    Sais-tu comme la fleur t'ignore ?
    Alors que tu ronges mon corps
    - et à commencer par la foi...

    Oh, c'est bien la dernière fois
    que j'espère
    vivre un amour entier sur cette terre

    Aussi, chanté-je
    un chant connu des éternelles neiges

    Aucun amen
    sans avoir entendu la Der d'Eden

     

     

    poésie,la der de den,Delphine Signol


    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK