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tiniak - Page 8

  • Monkey Gone To Heaven

    RESIDENCE LE PARADIS, nov. 2018

    St Pierre : - Bon, Thomas, écoute... Je te laisse faire le tri parce que, là, j'y arrive plus, là. Nan, mais tu crois ce que tu vois ?
    St Thomas : - Oki, Pierrot. Je gère. Tu retournes sur la Lune ?
    St Pierre : - Vouiche. En mode face cachée, mais vouiche.
    St Thomas : - Grand bien te fasse, Pierrot.
    St Pierre : - Juste... Tu fais gaffe, hein ? Tu ouvres l'œil...
    St Thomas : - Et pas le crédule, voui voui. T'inquiète...
    St Pierre : - Allez, tcho !
    St Thomas : - Tcho, Padrino !

    ***

    Peu après sur terre...

    Monkey1 : - Mougniiih, guili. Wouhouhou, gniga gniga !
    Monkey2 : - Kignaa ! Kignaa ! Scoubidouah !
    Monkey Free : - Vos gueules, les poites ! J'ai une revue de presse sur le feu, là, vu ?
    Monkey1 : - Grrgnnn !
    Monkey2 : - Grrgnnn !

    ***

    Peu après, au Paradis...

    St Thomas : - Euh, vous êtes qui ?... Voire, quoi ?
    Monkey Free : - Un abonné de Libé et des Echos (notamment) qui s'est fait trucider par deux abrutis de mes congénères, au caractère anal (parfois), fat (souvent) et bête (par nature).
    St Thomas : - Oui, et... ?
    Monkey Free : - Ben, rien... Juste, je vois pas bien ce que je fais là, sur ce nuage humide qui me fraîchit le fondement, alors que je devais rendre ma revue de presse à chaud pour France TV à 4h GMT.
    St Thomas : - Si j'en crois ce que je vois, vous avez bien morflé, quand même.
    Monkey Free : - 'Semblerait bien que j'en sois mort, même.
    St Thomas : - Sûr... C'est bêta, pour un mal alpha, quoi. Même si ça tombe au poil.
    Monkey Free : - Pardon ?
    St Thomas : - Ben... Avec vous, ça me change de l’ordinaire. Vous pouvez pas savoir, hein. Je vous en excuse, mais vous n'imaginez pas le boulot que je me colte avec les humains, leurs guerres plus ou moins déclarées, leurs crimes, leurs attentats... j'en passe... Bref, c'est l'enfer !
    Monkey Free : - Ah, bon ? Parce qu'à l'entrée de la résidence, c'était marqué...
    St Thomas : - "Paradis", oui, je sais. C'est juste pour prévenir les mouvements de panique lors des arrivées. En fait, ici, c'est le purgatoire.
    Monkey Free : - ... ?
    St Thomas : - La gare de tri, quoi.
    Monkey Free : - Bon. Et on fait comment, maintenant ?
    St Thomas : - Aucune idée. D'ordinaire, j'accueille des humains, mais là...
    Monkey Free : - Mais là, quoi ?
    St Thomas : - Ben... Je voudrais pas vous blesser, hein ? Même si vous êtes déjà mort, hein. Et quand bien même vous voudriez passer pour un Portugais, vous êtes quand même trop poilu pour faire un homme acceptable. Et puis, ces lèvres, ce pouce, ce cul bas... Nan. Y a pas, ça passe pas.
    Monkey Free : - Et donc ?
    St Thomas : - Ben, ça vous dirait pô de redescendre... de l'arbre ?
    Monkey Free : - Quel arbre ?
    St Thomas : - Laissez tomber.
    Monkey Free : - …Comme un fruit ? De l'arbre ?!
    St Thomas : - Mmmmpff.... Bougez pô, 'faut que je consulte...
    Monkey Free : - Faites donc. J’ai encore quelques feuillets à essuyer d’un regard inculte.

    ***

    Peu après, depuis la Lune...

    St Pierre : - Mais, bordel, Thomas ! Tu fais chier, quoi !
    St Thomas : - ...
    St Pierre : - Les humains ! On ne prend que les humains, merde !
    St Thomas : - Beeeen....
    St Pierre : - Quoi ?!
    St Thomas : - Bon ben, voilà : depuis que vous êtes parti, y a un nouveau mouvement qui se répand, sur tous les boulevards Weygand, pour n'en pas prendre (de gants !) à exiger qu’il faille considérer l'animal comme l'égal légal de l'homme, rien moins !
    St Pierre : - Oh, bordel !
    St Thomas : - Ça , je vous l’ fais pô redire, patron. Mais quand même…
    St Pierre : - Ok, c'est quoi le problème ?

    ***

    Peu après, où l’on sait…

    Monkey Free : - Bonjour, monsieur.
    St Pierre : - Pierre ! Saint Pierre !
    Monkey Free : - ... ? Nnnn d'accord. Mais encore ?
    St Pierre : - Bon, je n'irais pas par quatre chemins - vu que, d'ici (et d’ailleurs), il n'y en a que trois : vous… n'avez rien à faire là.
    Monkey Free : - Ah... Et donc ?
    St Pierre : - Eh ben, je vous renvoie sur Terre. Illico !
    Monkey Free : - Oki, d'acc' ! Prego, Mæstro…
    St Pierre : - Juste une question : c'était quoi l'objet de votre revue de presse ?
    Monkey Free : - "Que croire, aujourd'hui, d'une information livrée, contre force abonnements et monnaie de singe, par la jungle des véhicules, papiers, fibreux, pigeonneux z’ou virtuels ?".
    St Pierre (soupirant pour lui-même) : - Mmmpff... C'était bien la peine de se casser le cul à rédiger un Nouveau Livre, tiens !
    Monkey Free : - ... !!??
    St Pierre : - Laissez tomber !
    Monkey Free : - Ouais, pas pigeon, j’ai pigé ! …Comme le fruit de l'arbre.
    St Pierre : - Et merde... Je pense que je vais me refaire une toge.
    Monkey Free : - Ah, pour ça, je peux vous conseiller une bonne machine.
    St Pierre : - ... !!??
    Monkey Free : - Oh, genre comme vous, classique et pas chère : de marque Singer.

    tiniak,poésie,singer,monkey gone to heaven,prose à hics

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    Pour Les Impromptus Littéraires - tiki#333

  • clashing

    Ce bruit se répandit
    pis qu'une gastrite en hiver
    après un bref moment
    de sidération indignée
    le peuple ayant compris
    que les puissants le dépouillaient
    d'un même mouvement
    se ramassa sur sa colère
    avant de bondir

    La rue vilipendait
    la démocratie d'opérette
    et ses fastes ruineux
    trempés dans la haute finance
    que rien ne justifiait
    à ces sommets vertigineux
    ni le prix des baguettes
    et nécessité moins encore
    que s'en est à gerber !

    Ah, ça ira ! les culs blanchis
    (et à combien le trou de balle ?)
    ni potence, ni guillotine
    direct sur le trottoir, à poil !
    Nul besoin de jouer de rapines
    Echangeons plutôt nos conforts
    d'aimer... de volontiers... de toile...
    Que nous soit commune, Paris !

    Siècle, aux sombres uhlans
    pis que piment dans les viscères
    amassés, juste à la frontière
    vois-tu que sont mes dents ?
    Elles mordent le Pain Nouveau
    et te recrachent vos chiendents
    sur les sabots ferrés
    de tes chevaux d'iniquité
    qui vont nous charger, à présent

    Ha ! Ah, Je meurs ainsi
    une mouche prune à la lèvre
    mais arguant de mon rêve
    d'un regard jamais obscurci
    brillant jusqu'à la grève
    où s'agrègent pleur et pensée
    dans un même espoir d'équité
    oui, de fraternelle justice
    Un moment encore, je pisse
    mon sang !

    Il en tombe, alentour
    de mes frères, de nos amours
    et c'est tant mieux !
    Notre cri pourrira tes cieux !

    Nanti ! Vendu ! Bourgeois !
    qu'en tes nuits te hante ma voix !
    Corrompu ! Hypocrite !
    ton âme est de noire anthracite !

    Gageure, ta menace...!
    Pourquoi t-il faut bien qu'on se décarcasse

     

    tiniak,resistance,mai 68,internationale,convivialiste

    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#332

    (précédemment, une récré, prose à hics... tiki#331)

  • Impromptus - Le recueil 2018

    les impromptus littéraires,impromptus,le recueil de textes originaux,dire,lire,écrire,raconter

    Quelques Littéraires Impromptus se sont rassemblés, une semaine durant, autour du thème proposé par le site d'écriture ludique : "Impromptus". En voici le recueil, disponible au téléchargement.

    IL2018.pdf <

    Lire la suite

  • Jeu grave

    (et rejet de graphème)


    Je n'ai jamais reçu
    ni vécu jamais plus
    un amour si intense
    une cour, quelques danses
    puis rien qui ne va plus

    Et je lèche une lame
    si fine que mon âme
    tranchée comme un jambon
    se fait un napperon
    où l'on vient perdre à dame

    Un siècle est mort depuis
    quoiqu'en moi rien n'ait fui
    nul sourire fugace
    aux bourgeoises menaces
    ni soupirs dans la nuit

    Gorge accorte et plaintive
    fraîche et meuble salive
    vous étiez le festin
    que d'un franc coup de rein
    je menais à dérive

    Rien n'est plus désormais
    que mes yeux sous le dais
    esquivant sa lumière
    et la verve (trop fière ?)
    qui m'a dit : « …plus jamais ! »

    Ah ! Voici que la lune
    rameute ma fortune
    et son prochain trépas
    là, au creux de mes bras
    soufflant : « en voilà une… »

    Vomissures sans gain
    diarrhées sans festin
    je m'éveille, si veule
    que, blessé, tigre feule
    et meurt sur le matin

    Et pas une elliptique
    pas même un mur en briques
    pour m'éloigner un temps
    (libre du sentiment)
    d'un rang de véroniques

    ***

    Résumons… Résumons…
    (l’encre veut se coucher
    sur un douillet velours)

    Eraillons, à l’eau forte, plutôt…

    Jeu grave - sur mon nom !
    d'un trait dans ce feuillet
    - bave sur mon carnet !
    « elle fut ma passion »

    Eh, là ! Mais…

    Toujours ?

    ***

    De grâce, aime !

     

    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ...et pourtant

    Il m'a suivie jusqu'à Rhamnante !
    Poisson, rongeur ou vol de l'oie
    il était toujours après moi
    voulant que je sois sa servante
    ...et pourtant

    La cité brûle dans mon dos
    Je sais... Je sais... Tu me l'as dit
    "Ne te retourne pas"; tant pis !
    dans mes pas pleure mon ego
    ...et pourtant

    Je vais, dans la malédiction
    (oui, quoique j'en aie plein les bottes)
    jetée sur moi, triste Melmoth
    le doigt de Lucifer au front
    ...et pourtant

    Au bouche-à-bouche tient le verbe
    dans l'espoir qu'il en subsiste un
    moins quatre cent cinquante-et-un
    pour un seul écrivain en herbe
    ...et pourtant

    'Virgin Suicides' est mon témoin
    que j'haïsse ou j'aime papa
    se consument nos copeaux, là
    où l'aiguille résiste au foin
    ...et pourtant

    Nous voici devant toi, Psyché
    prêts à tenir notre mission
    main dans la main, en rigodon
    empreints de ton éternité
    ...et pourtant

     

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    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#327
    (avec un clin d'œil vers Gaëna)