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poucet - Page 2

  • Le rêve de Poucet

    Comment t'appelais-tu, mon rêve sans visage
    qui savais me narrer des contes terrifiants
    la puissante sentence et le primal élan
    en leur donnant l'aspect d'une parole sage ?

    J'allais, le pied chaussé de bottes de géant
    parcourant des allées aux troncs rédhibitoires
    dressés vers des sommets d'improbables histoires
    d'où pleuvait le mystère aigu d'un faste chant

    Tu connaissais mon nom, je murmurais le tien
    Nous savions nous répondre et nous dire nos faits
    Je pleurais bien un peu, et tu le tolérais
    comme, à ses yeux mielleux, on caresse le chien

    Je t'écoutais siffler le rappel de tes ombres
    et le vent s'éteignait, stupéfaite ! l'horloge
    Il était entendu que jamais ne dérogent
    à ta règle connue, le verbe ni le nombre

    Ainsi, tout était dit du monde et de son terme
    d'un souffle sans odeur, mais plein du souvenir
    vivace et animal comme aucun doux zéphyr
    et portant le frisson à tout mon épiderme

    J'ai désiré ma mère et mangé mon égal
    dans la bénédiction de ton rire enfantin
    conduit mon paternel vers mon piège assassin
    et délivré ma soeur de son leg ancestral

    M'auras-tu oublié avec d'autres bagages
    sur le quai d'un voyage à faire en d'autres lieux ?
    Est-ce que, satisfait de ne pas trouver mieux
    je me sois résigné à longer tes rivages ?

    Ô rêve sépulcral au charnel idéat !
    Que ne puis-je verser sur ton ventre abyssal
    un pleur qui me serait un foyer amical
    autant que l'abandon de tous mes agrégats ?!

    Je suis la bête humaine et sa piste et son fouet
    qui regarde passer les muets météores
    et, n'ayant pas cédé à ses pulsions de mort
    doit mourir en sachant qu'elle en est le jouet !

     

    Life is pain

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • porridge

    (ilinx manifesto)

    et woup !

    Me suis né chaque foi sur la branche d'un arbre
    avec, tapie dessous, la fratrie verte encore
    hoquetant, gémissant, se perdant en palabres
    quand je voyais briller à point dans le décor
    ce lumineux murmure :
    « Viens à ma porte, pousse et... va ton aventure »

    Aussi, mort à mon tour dans une cage à poules
    étourdi, résigné, m'abîmant à son ventre
    là, je me ramassais l'entier comme une boule
    avant d'envisager qu'ainsi placé au centre
    - ha ! gangue mortifère...
    oui, je me refusais à ton ordre grégaire

    Tourniquet ! Tourniquet ! Lance-moi hors le jour
    de la terre engourdie à la grâce du ciel
    que la pluie me disperse, gravier dans la cour
    de vertige à fusion... Pis : de quoi je me mêle
    que ce qui me regarde
    ne tienne qu'à un fil où mon pas se hasarde

    (Ah... Foin de prévision...)

    Ô songes sans histoire, sans recul !
    Ouvrez-moi le chemin des routes provisoires
    funambules...

    Ô temps qui balancez l'Hier et le Peut-Être
    je veux boire à nouveau ma vasque d'aujourd'huis
    mesurer au cordeau ma petite fenêtre
    et m'y précipiter au filtre de l'An-nuit
    que j'y passe mon sang
    et recueille au tamis quelques jardins enfants

     

    Là !

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    "Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons..."

  • Nocturne plaint

    hibou

    Depuis que tout soupire et se rêve autrement
    une lune a repris ses quartiers haut de gamme
    inflige sa pâleur à de lointaines flammes
    où se perdent les vœux de nubiles amants

    Je suis là, scrutateur, à l'œil un trouble neuf
    moins mobile qu'un œuf aussi plein et entier
    même, je ne crains plus aucun des carnassiers
    dont j'ai pu réchapper après ce coup de bluff

    (quand je verrai Poucet
     lui toucherai deux mots
     de ce moyen nouveau
     qui pourrait l'inspirer)

    Je suis l'as et du ciel et des ombres étranges
    inquiète les esprits comme le campagnol
    réfute du Zodiaque une trop vieille école
    chinoisant pied à pied sur le statut d'Archange

    Des ailes, quoi ! aux pieds ? ça me ferait bien mal…
    Et puis, quoi ! voleter en cherchant des misères
    à des âmes bien nées ou s'allant au contraire
    prôner une espérance en ce règne animal ?

    Lune sale et replète, au visage impassible
    que vais-je t'attribuer un complice regard !
    Aux cimes, tu parais sans arranger ton fard
    et ne peux qu'accuser mon ombre sur ta cible

    (que je trouve mon Jules
     et lui dirai ce fait :
     Pierrot est sourd et niais
     à ce que je hulule)

    J'en ai vu tant passer - à se tordre le cou !
    surpris, désemparés, curieux ou s'affolant
    à mon cri, d'ignorer, quand je fais mouvement
    à qui je vais donner la danse du hibou

     

    hibou_059.giftiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#134 

     

     

     

    si, si... il y eut bien une 133ème participation aux Impromptus Littéraires
    la consigne portait sur un plagiat de chanson... >> tiki#133

  • Eden malade

    squelette_smoke.gif

    I

    Calamités indéfalquables
    de nos impôts - l'impondérable
    et souverain prélèvement
    à la source du Bon Vivant !
    acquittez vos orphelinats
    au moyen de nos reliquats
    plutôt qu'à vider de substance
    notre terrienne et bonne chère
    aux tendres bienfaisances

    II

    Mystère que c'est, maladie...
    Quoiqu'en pût distraire l'oubli
    quand la piqûre de rappel
    nous ôta soudain beurre et miel
    alors, aux rages des espoirs
    perdus - sans lutte et donc sans gloire !
    s'ajouta la triste nouvelle :
    amour, tu n'es pas éternel

    Mais si ! (hauts cris, indignations
    surabondance d'afflictions)
    Messie : - Mais si !
    Ménon : - Mais non !
    Et puis, conflit des doctorances
    et autres avis d'importance...
    Mais là, tout à soi, au milieu
    sachant que l'on n'ira pas mieux
    s'impose l'idée que la paix
    viendra son temps (ce qu'On Dort sait)

    Vie rêvée sans conflit majeur
    (des microbes tous les quarts d'heure)
    s'autorisant des alchimies
    loin des lamasabaktani
    (avec tes plantes, Notre Terre)
    pour nos très plantureuses Chères
    débarrassées de leur bagage
    (incompressibles bavardages !)
    qui, voyageant sur nos genoux
    soufflent à notre âme leur coût
    (d'ici, où nous sommes connus
     jusqu'à hors de portée de vue)
    m'accorde enfin - et sans douleur,
    gratuité de médication
    et cure du malheur

    III

    Pinailleries de Supplicié
    (pour qui souffrance à l'Homme sied)...
    Plutôt, mourons de nos agapes
    Jouons à "chiche, tu m'attrapes"
    chaque fois quand, sonnée l'alerte
    professant un débours à perte
    il aura fallu s'éclipser
    devant ses chantres cavaliers d'apocalypse
    en recourant in extremis
    au truchement d'une... asyndète ?
    pirouette ?
    cacahuète ?
    (pieds de nez !
     stratagèmes chers à Poucet)
    nulle autre occasion à saisir
    puisqu'en la matière n'est pire
    et brute et pâle épiphanie
    que celle où nous plonge à la fin la maladie

    IV

    Orphelines de guérison
    (métaphoriques « à quoi bon »)
    à d'autres servez vos comptines;
    je n'en connais pas de bénignes
    Chaque assaut conduit à trépas
    (également, goûtez l'astuce :
     irreparabile tempus)
    le plus humble des cas sans drap
    le potentat des Hauts Nanismes
    le plus serein métabolisme
    aussi le plus chiche des corps;
    tous verront le rideau de mort
    tomber de haut sur leur théâtre
    dont le Très Averti remit la clé au pâtre
    (lequel, troupier !
     mène cheptel au cordeau saluer)

    En rang d'oignons
    nous saluerons
    Maladreries et Dispensaires
    En rang d'oignons
    nous saluerons
    Petit's Misères z'et Moignons

    Oui, mais ripailles ! foutre ! joie !
    infantiles sabres de bois !
    carnages crus, à ciel ouvert
    et rire aux portes de lents vers !
    Ô hédonismes forcenés…
    Renvoyez tous les accusés
    de déception
    au bureau des ordonnances sans rémission
    Gardez-nous meilleur appétit
    pour d'opulentes prophéties
    Rapprochez votre naturel
    de nos tablées confraternelles
    et  prenez soin, dans vos maximes
    de nos amitiés anonymes
    qu'auront privées - trop tôt, toujours !
     Qu’à chères,
     périssables amours…
    de Partage
    d'obscures cimes de fer dont c’est l’apanage

    J'y connais quelques contrepoints
    Contrepétons à leur tintouin:

    "Comme on tait sa lie on se mouche"
    "Bière qui roule a clos les bouches"
    "Bien mal appris qui manigance"
    Ah, délictueuses contredanses
    que brailleront aux maladies
    nos spirituelles compagnies

    Il peut bien sonner, le tocsin
    Révisons notre libertin !

    Grand bien nous fassent maladies
    Ne succomberons qu'à la vie !

    V

    Haro ! Haro, sur nos avoirs
    tout englués du mésespoir
    de n’être pas propriétaires
    de ce caillou dans l'atmosphère

    La vie se prend; la vie se donne
    La mort ne distingue personne

    Le bien passe de main en main
    Et quand il faut sortir le chien
    alors, surprise !
    il y manque une friandise

    Soudain, la jambe fait défaut
    (qu'on avait pourtant levée haut)
    et ce manteau baille à l'épaule
    (qu'on se prêtait à tour de rôle)

    Le loyer qu'il reste à solder
    hypothèque notre santé
    squelette_lady.gif(oui, ne sommes que locataires
     sur ce caillou dans l'atmosphère)

    VI

    Pendulant à sa crémaillère
    voyez le chaudron ! Y bouillonnent
    des médications polissonnes;
    dans leur jus
    le carnassier détachement de nos bons crus

    Invisible à nos yeux troublés
    voici que vient à s’y pencher
    la lippe replète et gourmande
    la Preneuse de Dividendes

    Elle fredonne :
    « La mort ne distingue personne …»
    et fait bonne chère, pardi !
    (ah, vanité des arguties)
    pareillement (le reste, au pluc !)
    de la cuisse fripponne et du gras de l’eunuque

    VII

    Allons, amour, passe-moi l’sel
    et finissons l’ensemble d’une ritournelle :

    Mon âme, mon âme
    a bien mal à sa fête
    La Dam' lui a fait faire
    sa dernière pirouette
    sa dernière pirouette
    et lui donnai le bras, la la
    et lui donnai le bras

    squelette_kid.gif
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

  • septimes

    lune_004.gifRousse naît l'une
    quand l'autre, brune
    offre à la lune ses serments

    La loi de Mars
    au vent éparse
    couve une farce de géant

    Fine soudure
    or et mercure
    jamais ne dure si longtemps

    Qu'un Jupiter
    atrabilaire
    à son affaire martelant

    Cet angélus
    mulieribus
    au sein de Vénus résonnant

    D'heures nocturnes
    versées dans l'urne
    d'un vieux Saturne évanescent

    Et voici comment, le dimanche
    la messe dite, se ramènent
    au résumé de la semaine
    en songes mes ennuis d'enfant

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#130