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Eden malade

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I

Calamités indéfalquables
de nos impôts - l'impondérable
et souverain prélèvement
à la source du Bon Vivant !
acquittez vos orphelinats
au moyen de nos reliquats
plutôt qu'à vider de substance
notre terrienne et bonne chère
aux tendres bienfaisances

II

Mystère que c'est, maladie...
Quoiqu'en pût distraire l'oubli
quand la piqûre de rappel
nous ôta soudain beurre et miel
alors, aux rages des espoirs
perdus - sans lutte et donc sans gloire !
s'ajouta la triste nouvelle :
amour, tu n'es pas éternel

Mais si ! (hauts cris, indignations
surabondance d'afflictions)
Messie : - Mais si !
Ménon : - Mais non !
Et puis, conflit des doctorances
et autres avis d'importance...
Mais là, tout à soi, au milieu
sachant que l'on n'ira pas mieux
s'impose l'idée que la paix
viendra son temps (ce qu'On Dort sait)

Vie rêvée sans conflit majeur
(des microbes tous les quarts d'heure)
s'autorisant des alchimies
loin des lamasabaktani
(avec tes plantes, Notre Terre)
pour nos très plantureuses Chères
débarrassées de leur bagage
(incompressibles bavardages !)
qui, voyageant sur nos genoux
soufflent à notre âme leur coût
(d'ici, où nous sommes connus
 jusqu'à hors de portée de vue)
m'accorde enfin - et sans douleur,
gratuité de médication
et cure du malheur

III

Pinailleries de Supplicié
(pour qui souffrance à l'Homme sied)...
Plutôt, mourons de nos agapes
Jouons à "chiche, tu m'attrapes"
chaque fois quand, sonnée l'alerte
professant un débours à perte
il aura fallu s'éclipser
devant ses chantres cavaliers d'apocalypse
en recourant in extremis
au truchement d'une... asyndète ?
pirouette ?
cacahuète ?
(pieds de nez !
 stratagèmes chers à Poucet)
nulle autre occasion à saisir
puisqu'en la matière n'est pire
et brute et pâle épiphanie
que celle où nous plonge à la fin la maladie

IV

Orphelines de guérison
(métaphoriques « à quoi bon »)
à d'autres servez vos comptines;
je n'en connais pas de bénignes
Chaque assaut conduit à trépas
(également, goûtez l'astuce :
 irreparabile tempus)
le plus humble des cas sans drap
le potentat des Hauts Nanismes
le plus serein métabolisme
aussi le plus chiche des corps;
tous verront le rideau de mort
tomber de haut sur leur théâtre
dont le Très Averti remit la clé au pâtre
(lequel, troupier !
 mène cheptel au cordeau saluer)

En rang d'oignons
nous saluerons
Maladreries et Dispensaires
En rang d'oignons
nous saluerons
Petit's Misères z'et Moignons

Oui, mais ripailles ! foutre ! joie !
infantiles sabres de bois !
carnages crus, à ciel ouvert
et rire aux portes de lents vers !
Ô hédonismes forcenés…
Renvoyez tous les accusés
de déception
au bureau des ordonnances sans rémission
Gardez-nous meilleur appétit
pour d'opulentes prophéties
Rapprochez votre naturel
de nos tablées confraternelles
et  prenez soin, dans vos maximes
de nos amitiés anonymes
qu'auront privées - trop tôt, toujours !
 Qu’à chères,
 périssables amours…
de Partage
d'obscures cimes de fer dont c’est l’apanage

J'y connais quelques contrepoints
Contrepétons à leur tintouin:

"Comme on tait sa lie on se mouche"
"Bière qui roule a clos les bouches"
"Bien mal appris qui manigance"
Ah, délictueuses contredanses
que brailleront aux maladies
nos spirituelles compagnies

Il peut bien sonner, le tocsin
Révisons notre libertin !

Grand bien nous fassent maladies
Ne succomberons qu'à la vie !

V

Haro ! Haro, sur nos avoirs
tout englués du mésespoir
de n’être pas propriétaires
de ce caillou dans l'atmosphère

La vie se prend; la vie se donne
La mort ne distingue personne

Le bien passe de main en main
Et quand il faut sortir le chien
alors, surprise !
il y manque une friandise

Soudain, la jambe fait défaut
(qu'on avait pourtant levée haut)
et ce manteau baille à l'épaule
(qu'on se prêtait à tour de rôle)

Le loyer qu'il reste à solder
hypothèque notre santé
squelette_lady.gif(oui, ne sommes que locataires
 sur ce caillou dans l'atmosphère)

VI

Pendulant à sa crémaillère
voyez le chaudron ! Y bouillonnent
des médications polissonnes;
dans leur jus
le carnassier détachement de nos bons crus

Invisible à nos yeux troublés
voici que vient à s’y pencher
la lippe replète et gourmande
la Preneuse de Dividendes

Elle fredonne :
« La mort ne distingue personne …»
et fait bonne chère, pardi !
(ah, vanité des arguties)
pareillement (le reste, au pluc !)
de la cuisse fripponne et du gras de l’eunuque

VII

Allons, amour, passe-moi l’sel
et finissons l’ensemble d’une ritournelle :

Mon âme, mon âme
a bien mal à sa fête
La Dam' lui a fait faire
sa dernière pirouette
sa dernière pirouette
et lui donnai le bras, la la
et lui donnai le bras

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tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
 

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