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forêt noire

  • automn leaves (quits? )

    La forêt, le front bleu et les doigts enflammés
    sur un tapis de mousse, pleuvait quelques châtaignes
    que nous préférerons toujours à ces gorets
    tombés, d'on sait bien où, sur nos frêles enseignes

    Où vas-tu marcassin ? Pleurer ta chère laie ?
    L'est pas beau, le destin, bardé de chevrotines...
    Je n'ai d'autre dessein qu'embrasser ma chopine

    Voudras-tu, sâle automne - et pourtant flamboyant !
    fournir une crémone à nos désirs brûlants ?

    Eh, c'est bon, va mourir ! Dardons, là, nos printemps !!

     

    poésie,tiniak,champignon

    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#300 (pour de bon)

     

  • Le rêve de Poucet

    Comment t'appelais-tu, mon rêve sans visage
    qui savais me narrer des contes terrifiants
    la puissante sentence et le primal élan
    en leur donnant l'aspect d'une parole sage ?

    J'allais, le pied chaussé de bottes de géant
    parcourant des allées aux troncs rédhibitoires
    dressés vers des sommets d'improbables histoires
    d'où pleuvait le mystère aigu d'un faste chant

    Tu connaissais mon nom, je murmurais le tien
    Nous savions nous répondre et nous dire nos faits
    Je pleurais bien un peu, et tu le tolérais
    comme, à ses yeux mielleux, on caresse le chien

    Je t'écoutais siffler le rappel de tes ombres
    et le vent s'éteignait, stupéfaite ! l'horloge
    Il était entendu que jamais ne dérogent
    à ta règle connue, le verbe ni le nombre

    Ainsi, tout était dit du monde et de son terme
    d'un souffle sans odeur, mais plein du souvenir
    vivace et animal comme aucun doux zéphyr
    et portant le frisson à tout mon épiderme

    J'ai désiré ma mère et mangé mon égal
    dans la bénédiction de ton rire enfantin
    conduit mon paternel vers mon piège assassin
    et délivré ma soeur de son leg ancestral

    M'auras-tu oublié avec d'autres bagages
    sur le quai d'un voyage à faire en d'autres lieux ?
    Est-ce que, satisfait de ne pas trouver mieux
    je me sois résigné à longer tes rivages ?

    Ô rêve sépulcral au charnel idéat !
    Que ne puis-je verser sur ton ventre abyssal
    un pleur qui me serait un foyer amical
    autant que l'abandon de tous mes agrégats ?!

    Je suis la bête humaine et sa piste et son fouet
    qui regarde passer les muets météores
    et, n'ayant pas cédé à ses pulsions de mort
    doit mourir en sachant qu'elle en est le jouet !

     

    Life is pain

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK