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Le rêve de Poucet

Comment t'appelais-tu, mon rêve sans visage
qui savais me narrer des contes terrifiants
la puissante sentence et le primal élan
en leur donnant l'aspect d'une parole sage ?

J'allais, le pied chaussé de bottes de géant
parcourant des allées aux troncs rédhibitoires
dressés vers des sommets d'improbables histoires
d'où pleuvait le mystère aigu d'un faste chant

Tu connaissais mon nom, je murmurais le tien
Nous savions nous répondre et nous dire nos faits
Je pleurais bien un peu, et tu le tolérais
comme, à ses yeux mielleux, on caresse le chien

Je t'écoutais siffler le rappel de tes ombres
et le vent s'éteignait, stupéfaite ! l'horloge
Il était entendu que jamais ne dérogent
à ta règle connue, le verbe ni le nombre

Ainsi, tout était dit du monde et de son terme
d'un souffle sans odeur, mais plein du souvenir
vivace et animal comme aucun doux zéphyr
et portant le frisson à tout mon épiderme

J'ai désiré ma mère et mangé mon égal
dans la bénédiction de ton rire enfantin
conduit mon paternel vers mon piège assassin
et délivré ma soeur de son leg ancestral

M'auras-tu oublié avec d'autres bagages
sur le quai d'un voyage à faire en d'autres lieux ?
Est-ce que, satisfait de ne pas trouver mieux
je me sois résigné à longer tes rivages ?

Ô rêve sépulcral au charnel idéat !
Que ne puis-je verser sur ton ventre abyssal
un pleur qui me serait un foyer amical
autant que l'abandon de tous mes agrégats ?!

Je suis la bête humaine et sa piste et son fouet
qui regarde passer les muets météores
et, n'ayant pas cédé à ses pulsions de mort
doit mourir en sachant qu'elle en est le jouet !

 

Life is pain

tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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