oubli
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Chaire au porteur
Chère et périssable chair..Quel étrange abri fais-tuà l'ouvrage universeldes quotidiennes vertusaux vices par trop méconnusautour d'un songe solitaireSingulier foyer de mirageset cannibales foliescomme je t'ai - mal compris !aimé toujours davantageà te caresser la brûlureJe promène ta valiseaux cosmogoniques effetsdans l'atmosphère qui friseau bord de ses longs parapetsjusqu'au terme du voyageTôt viendra le temps de rangerprès du fleuve ta maisonpuisque, déjà, le compte est bonalors, il faudra balayerles moutons si le Conte y esttiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -
Trois pas de plus
Un pas de plus dans la foulée aléatoire...Trop tard t'aurais-je méconnue ?Je viens; tu vas; ils vont et viennent...Ne serai jamais tien, pas plus que ne fus mienneJe vois tes yeux fermés à la vérité nue...Humble dans ce crâne boudoirje fais les cent pas dans le noiren rognant à l'aveugle une amertume inerteDes mélodies charrient des sourires à perteet, sans fin, des silencesamenant la grand voileà ce mât d'acajou cargué devant le sortÀ deux pas du vieux port, tu t'enivres d'oubli...L'ombre à qui tu sourisne me ressemble paspuisque tu n'entends pas mon chant ni ses débordsCette douleur, au vrai, je ne veux rien en perdreet bois son vin de cèdreau goulot, sous le cieloù je sais l'hydromel qui nous a rassemblésTrois derniers pas lancés sur le monde incertainme traversent les mainsde pleurs bien inutilessauf à croire fertile un amour absolu -
pluvieux oubli
Une pluie déliant les ciments sédentairesentraîne dans son jus les pavés de la routeLe pas cherchant dessus l'équilibre sans douteeut tort d'y engager sa démarche trop fièreLa boue qui s'est formée révèle des visagesqui furent davantage à l'hier qu'au présentles puissants frontaliers de vastes océansd'où se levaient au soir les sublimes présagesQuels noms jetés par eux jusques aux dieux ancienspour plaider leur moisson de répit séculierfurent ainsi gobés que le fruit saisonnierdont le noyau craché ne fertilise rien ?Pour eux, j'ai tué mon fils avec la meute au culbraillant je ne sais plus quel air abominablepour n'en tirer parti ni gloire inaliénablesmais le droit d'oublier comme j'ai mal vécuEt me voici, mille ans peut-être après ce jourà contempler le cirque incertain du vivantle pied ferme, serein, et me précipitantvers mon prochain désastre, son dernier amourLe caniveau rempli charrie des flots de bullestandis que la chaussée couve ses vieilles tracesChacun, le pavé nu rivé à la godassenavigue son oubli en maître funambuleLève les bras au ciel, plaide un jour... et sa nuit...Lève les bras au ciel et tombe dans la pluietiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#206 -
Retour en grâce
Avalée par le mur se tient la porte closeAu pied de l'arbre un fruit tombé depuis hierUne étoile accusée par quelques nuées rosesLe ciel tend son miroir à l'océan, la merDans un oubli malingre une idée s'est perdueSur la page aucun mot ne vient lécher la ligneDes yeux abandonnés à jamais par la vuedont nul ne lira plus comme la vie fut digneL'avortement d'un cri n'inquiète pas le jourpas plus que sur l'épaule un geste qui renonceni la question posée demeurée sans réponseni la mélancolie d'un trop ancien amourEt pourtant, je le sens, le bruit va me surgirquand j'en aurai assez de contraindre mon cœurJe serai le vacarme neuf de mes ardeursdans un monde étonné par mes éclats de rire ! -
embrassade
Un bras s'offre, une main s'y pose
L'Ephémère à son musical
enveloppe, sentimental
un mouvement qui, soudain, s'oseTes yeux s'invitent dans mon champ
La beauté veut son résultat
et le tempo qui n'attend pas
nous suggère un nouvel allantJe vais prendre ce que tu donnes
et t'offrirai ce qui me vient
Nous voici rendus, l'un pour l'un
à la vérité qui résonneOh, la vigueur de cet oubli !
Sa musique imprègne le sens
que nous donnons à cette danse
Notre densité s'accomplitAnticipe une exclamation
épouse la charge des corps
repousse l'idée de la mort
dans le claquement des talonsPourtant, c'est une tragédie
que la musique met en place
orchestrant notre face à face
où se lisent nos appétitsOh, fandango ! Brûlant mystère
qui nous raccorde à ce moment
que rien n'épargne du Vivant
ni aucune pensée n'altèreEt nous voici, à notre Dense
à nous embrasser comme rimes
chacun y allant de sa frime
offrir à l'autre son essence
tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#151