Avalée par le mur se tient la porte close
Au pied de l'arbre un fruit tombé depuis hier
Une étoile accusée par quelques nuées roses
Le ciel tend son miroir à l'océan, la mer
Dans un oubli malingre une idée s'est perdue
Sur la page aucun mot ne vient lécher la ligne
Des yeux abandonnés à jamais par la vue
dont nul ne lira plus comme la vie fut digne
L'avortement d'un cri n'inquiète pas le jour
pas plus que sur l'épaule un geste qui renonce
ni la question posée demeurée sans réponse
ni la mélancolie d'un trop ancien amour
Et pourtant, je le sens, le bruit va me surgir
quand j'en aurai assez de contraindre mon cœur
Je serai le vacarme neuf de mes ardeurs
dans un monde étonné par mes éclats de rire !