Ataviques soleils couchants,
 couchez-vous une fois pour toutes !
 Que le sommeil balaie nos doutes
 au règne du Rêve ascendant
 
 Affleurez, bulbes rachidiens !
 Dardez votre face insomniaque
 contre les nuées qu'un Zodiaque
 amoncèle aux ciels quotidiens
 
 Allez, allez, fronts sirupeux !
 Ne faites donc pas tant d'Histoire;
 vos mesures conservatoires
 gardez-les pour de tristes vœux
 
 Nous venons fêter l'ascension
 du Rêve et de sa bacchanale
 où le sang que la carne avale
 est source de nos rémissions
 
 La queue en l'air comme le chien
 manifeste son enthousiasme
 vidant de nos peines les miasmes
 et nous défaisant de nos biens
 
 Voici notre cortège fou;
 à son allure somnambule
 imprime l'ordre noctambule
 un allant que rien n'amadoue
 
 Ni le pavot du pénitent
 en robe noire, grise ou bure
 ni des jeux la déconfiture
 en écharpes s'effilochant
 
 Pas de pause à nos francs sommeils !
 Que la station vertigineuse
 après l'autre - libidineuse !
 où ne brillent phares ni veilles
 
 Sous le duvet de la nuit court
 la farandole serpentaire
 d'une main l'autre à son affaire
 et ne sachant plus rien du jour
 
 Quand viendront poindre sous le rais
 d'horizontales métaphores
 l'horreur aura pour nom Aurore
 appelant sa sœur Hêmérê
 
 L'heure à demeure aux bras de Nyx
 est encore à l'heur d'apparaître
 fantômes narguant la fenêtre
 aux yeux vitreux, mornes et fixes
 
 Nous venons du Rêve où le sang
 fut contraint d'abandonner l'Œuf
 et n'aurons de cesse qu'à neuf
 renaisse l'unité du temps
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK