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caillou

  • pierrade

    Dans le sable des mots que ne filtre pas l'œil
    mais la main, le cheveu, l'algue élimant le seuil
    comme j'envie la pierre et sa tranquillité
    rugueuse, concise,
    qu'un mouvement précise
    en devant contourner, l'assise ramassée;
    dessus pointe l'orgueil reçu en héritage
    d'une calamité qui ne sait plus son âge
    et ne fuit qu'elle-même aux confins de... l'ailleurs ?

    Je ne suis pas la pierre
    je suis à l'opposé
    cette main qui, peut-être, saisit pour jeter
    c'est la mienne
    ce pied n'y prenant garde et l'enfouit du talon
    c'est le mien
    (quoi, j'ai ce côté chien, mais pas que...)
    et puis, j'ai des cheveux, des jambes,
    le goût à peine modéré des dithyrambes,
    des fauves plutôt grands (pour ne pas dire maîtres)
    et me surprends parfois songeant "je crois en naître"
    mais sitôt je me couche
    et découvre que j'ai du sable plein la bouche

    Vous mangez des cailloux ?
    Oui, non... ben, moi non plus
    Par contre, ce chemin ne me dit rien qui vaille
    tandis que ces cailloux respirent la trouvaille
    Ho ! Ho! Voyez l'astuce :
    nous serons tous rentrés pour le bel angélus

     

    cailloux zen.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • mot-dit caillou

    Ah ! bien qu'il faille en finir
    j'ai tant de mal à vous fuir
    vous qui fûtes mes amours
    même maigres chaque jour

    Ah ! vous me saignez les pieds
    comme ce petit caillou
    resté pris dans ma chaussure
    sur la route longue et dure

    où je ne puis m'arrêter
    sans risquer de renoncer
    à cet élan qui me porte
    loin de vous, mes amours mortes

    Ouh ! cette chaleur m'accable
    quoiqu'elle soit véritable
    dans mon dos l'on crie : "bandit !
    fumier ! salaud ! malappris !"

    Et n'étant ni sot ni sourd
    j'entends tous les "au-secours !"
    dans les vilipenderies
    aboyant après ma vie

    Eh ! c'est bon, je suis en route
    avec mes pleurs et mes doutes
    car il n'est de vérité
    qui ne soit chère à payer

    Oh, ça va ! j'ai mon content
    de peine au cœur, cependant
    que je prends la liberté
    maintenant de vous quitter

    Au moment de vous le dire
    ai pensé "allons mourir"
    mais un autre franc soleil
    m'a sitôt tiré l'oreille

    Ici la douleur encore
    nous faisait un même sort
    chacun dans ses murs dressés
    sur leur socle de fierté

    Ih ! douleur aigüe, tu ronges
    l'instant, le passé, les songes
    de quoi naît une évidence :
    elle est finie la romance

    Une histoire finit là
    chacun debout sur son pas
    et chacun sur le départ
    - comme en un roman de gare ?

    Hue, folies des "malgré tout" !
    Hue, passion des orgues, fiou !
    Offrez-moi votre charrette
    j'ai ce caillou qui m'entête.

    Ah ! Ouh ! Eh ! Oh ! Ih ! Hue, hue !
    du caillou je ne veux plus !
    Ah ! Ouh ! Oh ! Hi hi ! Hé hé !
    je préfère les galets.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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