J'aurai vu des maisons s'affaler sur le ventre
au point que rien n'y entre plus des anciens courants d'air
que le soupir au flux saturé de poussières
de qui vient à souffler dessus
parmi les intrus volontaires
acharnés à en restaurer
- fût-ce à seule fin d'inventaire,
le prestige qui prévalut
à leur charme, naguère
J'aurai tendu l'oreille aux orgues sidérales
et leur verve orchestrale aux cycles chaotiques
sur les mers en sommeil, vides palais antiques
avec, aux plafonds mis à mal,
le désastre des céramiques
où ne se peut plus déchiffrer
de l'ample partition lyrique
toute la puissance animale
dans le concert mythique
J'aurai flairé le sang des virulents carnages
qui fondent sur les âges sourds aux avertissements
que leur donne à connaître le rêve béant
où s'est engouffré tout de l'être
et tout de l'être en résultant
qu'une intuition de la beauté
exonérée du cours de temps
s'offre et se refuse à paraître
autre que librement
J'aurai caressé l'or des fortes alchimies
qui décantent les fruits des corps ivres de fulgurance
quand désir et amour disputent la balance
et se découvrent au détour
d'une soudaine et vive danse
parvenue à en allier
dans un vertige de jouissances
la brutalité, le velours
par égale incidence
J'aurai pris à mon compte une saveur de l'ombre
où s'amoindrit le nombre de passes jusqu'à sa rive
et la fraîcheur du temps brunit comme l'olive
où je déguste mon content
économisant ma salive
en ayant à cœur de conter
mes contemplations électives
à ce lot d'arbres bien vivants
plutôt qu'à la solive
Pour la ruine d'un siècle
à nouveau le spectacle
À l'œuvre magicienne
l'écho des profondeurs
À l'homme et sa folie
l'essence des profondeurs
Aux impétueux élans
l'amour en élixir
Pour finir en beauté
la poésie encore
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Commentaires
Et moi j'aurai
pour l'aventure
roulé à belle allure ...