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strabismes - Page 4

  • Jugement de pâle heure

    Je te prends par la main, belle nuit sans sommeil
    où Nulle Autre Pareille est encore à venir
    elle est humide, fraîche et me garde un soupir
    pour l'heure avant que l'aube assoiffée n'appareille
     
    Un message est figé dans le suspens des astres
    à l'infini cadastre où tracent les pensées
    leur proprette Qabale au membre délabré
    sans même avoir idée du Songe qui le castre
     
    « Gagne-moi l'âme entière ! Absorbe mon regard !
    Il n'est jamais trop tard pour mériter l'Oubli
    Nocturne Suffisance, en ton secret abri
    je renoue avec l'or de mon premier hasard »
     
    Eh, quoi ? J'entends un pleur, une larme - sans feint !
    le terrible festin d'être seul en conscience...
    Ah, mais ! tu m'as rejoint, ma chère Obsolescence
    et sens battre ton pouls, juste là, sous le sein
     
    Mésange sans souci qui dors sur ta nichée
    que n'as-tu rapporté sur tes ailes agiles
    un parfum d'outre-cœur à l'ombre malhabile
    à lire dans le ciel où ses pas l'ont portée ?
     
    « Érige mes transports où nul n'y peut contraindre
    un désir que l'Âme-hors soit la révélation
    que la peine s'abreuve où règne l'abandon
    mais qu'il n'est de raison aucune de s'en plaindre »
     
    Nous voici sur le seuil de nos grands tralalas
    toi, mon Petit Émoi et toi, mon Juste Rire
    avec le ciel pour dais, la terre pour mourir
    et le temps méconnu pour y livrer combat
     
    Tout finira soudain - comme chaque aventure !
    par une autre ouverture au capiteux parfum
    qui nous ferait passer la nuit dans l'autre main
    alors qu'elle nous tient, jusqu'au bout; ça, c'est sûr !
     
    D'où que vienne leçon, par foi ou d'expérience
    une intime évidence accuse la passion
    sur le trait vaporeux des lointains horizons
    comme au douillet giron des sourdes appétences
     
    « Eh, là-haut, mes transports ! Avez-vous fait le tour ?
    Il n'est plus loin le jour et je me refroidis…
    Ramenez à bon port quelque nouvel ami
    qui sache mieux que moi vanter le frêle amour »
     
    Pourtant que passe l'heure à son rythme intrinsèque
    l'instant que je dissèque au gré du sentiment
    semble d'éternité prolonger le plain-chant
    et sur l'orgue du temps lever toute hypothèque
     
    Âme, corps et sang frais, dans une chorégie
    s'accordent à la nuit, à son vaste bourdon
    En résultent l'esprit et le lent diapason
    de la contemplation dont j'énonce le prix
     
    Lors, c'est déjà Demain qui frappe sa monnaie
    sur le dernier pavé dans la mare des rêves
    car le Grand Passager n'observe aucune trêve
    Un vol d'oiseaux s'élève et va le célébrer
     
    « Encore une minute, allez ! pour le rappel
    que me réclame un cent de mes songes en lice
    et lever mes filets des nocturnes abysses
    où se sont abîmés tant de noms fraternels »
     
    Hospitalière nuit, tu me lâches la main…
    Aux signaux quotidiens, perle par tous les pores
    une suée de chagrin aux laborieux essors
    couvrant de ses débords l'ample épiderme urbain
     
    Et le jour a troussé son jupon sur les cimes
    Sa lumière m'intime à nouveau d'avancer
    à l'aveugle - tant pis ! mais au coup de sifflet
    avec le pas réglé sur son seul paradigme
     
    Un Autre, près de moi, a-t-il cette impression ?
    Que peut-il bien jauger de ma propre existence ?
    Est-il trop occupé à tenir la cadence ?
    …Tant de possibles sens, qu'une destination !
     
    « Rangés tous les transports, allons ! dans le barnum...
    Il se pourrait que Pomme (à nulle autre pareille)
    après avoir soldé son bon peu de sommeil
    soit prête à partager son singulier pensum »
     
    Et quand la nuit viendra, nous lui tendrons l'âme, hein ?
     

    mug me

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • Square transe

    Sang nocturne d'orange amère
    de chaque pas noie les échos
    dans la craie teintée d'abricot
    qui m'a forcé le caractère
     
    Quoique né sur la brique rouge
    et le pied cambré au silex
    je n'aime tant lécher le blues
    qu'à-même un fleuve sans complexe
     
    Un pied devant l'autre et l'aurore
    à m'attendre sur la Prairie
    sans entendre ce que j'en dis
    à l'ombre avachie sur le port
     
    Au vrai, c'est encore un mirage...
    Vers qui, quoi, comment avancer ?
    Vers l'Antinomique Corps Sage ?
    Vers l'oubli d'avoir existé ?
     
    Rouler ? Pour quel triste tabac ?
    S'arrêter, mais sur quelle histoire ?
    A quelle distance du soir
    et dans quel obscur agrégat ?
     
    Eh, c'est déjà matin, l'Oiseau !
    Au gris se mêle un nouveau sort...
    Au fond des poches de Godot
    me faut en nicher le trésor
     
    Tout fout le camp, sinon, sans thème...:
    et la gloire des quotidiens
    poussant des hurlements de chien
    et celle à qui dire "je t'aime"
     
    Rêves... désirs... aspirations...
    C'est trop de nœuds pour un mouchoir
    Monotone ! révolution
    qui rechigne sur le pourboire
     
    Ah, le thème... il est méconnu
    comme de Mozart l'assassin
    comme un pli sous le maroquin
    comme sur le nez la verrue
     
    Notification sans appel
    vite glissée dessous le seuil
    raclé le cul de la gamelle
    c'en est fini du Mille-Feuilles
     
    Sinusoïdale tangente
    la trajectoire est sans retour :
    à la nuit succède le jour
    au reflux, la marée montante
     
    Et voici des oranges rais
    les fruits juteux aux songes sûrs
    noyant les échos passagers
    de ma dernière quadrature
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • plante à jeûner


    Me suis laissé guider par un œil effronté
    jusqu'au bout de son champ de vision cathartique
    flairer les rudiments d'une autre vérité
    et verser à leurs pieds mes fièvres ataviques
     
    Je suis seul - à présent, loin le dernier regard...
    Je l'aurai bien cherchée, cette frontière intime !
    Je recouds des soleils aux vieux pans du hasard
    et referme après moi quelque porte sublime
     
    Ça grince bien un peu, mais c'est de la musique
    et ça pleut de mes yeux à m'en dorer le cuir
    Cette faim à nouveau, j'en connais la métrique
    et me plante parmi tant d'autres à cueillir
     
     

    fleur

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#210
    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus, strabismes 0 commentaire
  • Au goût de Reviens-Y

    Le pas aimé sonne or
    engendre au sol un bel accord
    À sa modulation
    la fièvre arpente la maison
    où les rideaux respirent
    à la fenêtre tout sourire
     
    Il était donc parti
    pas bien loin, mais assez quand même
    pour me suspendre à son poème
    et m'arrêter la vie
    au plain-chant de ses ralentis
     
    Mélodie sur le tard
    j'aime ton retour en fanfare
    Le chœur est au complet
    Feule, placard ! Tinte, buffet !
    Sonore, cher Empire
    vers qui rêvait de te sourire
     
     

    poésie,retour,inanité sonore,sourire

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire  - tiki#208
    (la 207ème, texte en prose, se trouve en exclu,
  • Toi, émoi !

    A la deuxième personne du singulier...
     
    Je me rappelle à ton émoi
    (le premier entier sous le ciel)
    les vents ouvraient là-haut des voies
    vers quoi tu lançais des appels
     
    Le nez collé à la fenêtre
    à genou sur le coffre plein
    d'un fatras prodiguant peut-être
    un hier plus doux à deux mains
     
    Tu fredonnais des mélodies
    rameutées d'archaïques âges
    Un lent remède à ton ennui
    à défaut de plus sûr courage
     
    Tu savais n'avoir pas les mots
    (mais tu les trouverais plus tard)
    pour orner de coquelicots
    l'alcyon niché dans ton regard
     
    Si souvent le fleuve a mué
    de l'or au brun sa course lente
    Lui as-tu, par foi, murmuré
    le secret de ta peine aimante !
     
    Des martinets la virevolte
    un temps, ne te parut pas digne
    de la nébuleuse révolte
    où s'abreuvait ton Chant du Cygne
     
    Tu es sorti du long silence
    qui t'aura saisi à la gorge
    peut-être par inadvertance
    par le désir qu'un songe forge
     
    Un soleil nu à chaque bras
    flanqué de matins prometteurs
    est-ce toi que je remets, là
    où cessent ta fièvre et tes peurs ?
     
    Tes yeux sont les miens désormais
    Tu m'as mis tes mots dans la bouche
    Et par ta malice, Poucet
    m'enhardit l'ombre que je touche
     
    Tu me raccordes cet émoi
    jadis éprouvé sous le ciel
    Et que je m'en morde les doigts
    si j'oublie jamais ton appel !
     
     
    deuxième personne du singuliertiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire  - tiki#205