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°ruades° - Page 7

  • Grandeur, dame !

    on s'accroche ! on s'accroche !Elle nous sert
    pour le dessert
    des gentillesses fatiguées
    du bout de son regard navré
    d'avoir encore à compatir
    quand elle avait prévu le pire
    et tout fait pour nous en garder

    Elle se signe
    contre la guigne
    agitant tous les moulinets
    de sa langue mieux calibrée
    qu'un fusil sur le pas de tir
    arme, pour sauver son empire
    une levée de boucliers

    Elle déploie
    son Quant-à-Soi
    quand les appétits médullaires
    viennent perturber l'ordinaire
    ordonnance de son corral
    - pis que malaise puerpéral !
    et lui gâchent le scapulaire

    Elle devance
    les connivences
    les velléités de complot
    dit le vrai pour prêcher le faux
    et réfute d'un "nananère"
    méééévouicheles aspirations libertaires
    pour leurs fantasques idéaux

    Elle se drape
    de pied en cap
    en virginale autorité
    avec la grande et son puîné
    tenus de flanquer sa posture
    quel que soit le tapis d'ordures
    d'où s'élève sa dignité

    Anathème des aléas
    Souveraine maestria
    Elle professe l'ingérence
    se targue de toute évidence
    et, prétextant de son bon droit
    propage ses crises de foi
    L'Hypocrite !
    que rêve ni doute n'habitent

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • balconite

    m'dégoutte

    Vienne le soir
    et de la voir,
    la fleur sans tain à son balcon
    et de n’en plus savoir le nom
    ça me désole des histoires

    Epistolaire
    poignée de terre,
    essaime des séjours perdus
    les mots désormais inconnus
    par manque de vocabulaire

    Riants bonheurs
    liant les cœurs,
    vous courez toujours au-devant
    de vos offrandes au levant
    ivres de vous-mêmes, d’ardeurs…

    Oh, c’en est trop
    des braséros !
    Viens, mon chien, battons le pavé
    À d’autres, les chants d’Élisée
    À nous, Pléthore et Caniveau !

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ça coule

  • hivernales

    flocons-seats.jpg

    Donc, les frimas taraudent :
    "Cette âme est par trop féérique
    "et se pâme et minaude
    "aux frais de soleils emphatiques

    "sans plus d'égards pour ses coturnes
    "se paie des queues de météore
    "en rehausse tout son décor
    "de dramaturgiques nocturnes
    "pour satisfaire
    "d'hypothétiques suprématies corollaires"

    Hors cet Ici et Maintenant
    rien de probable, cependant
    que balance entre chaud effroi
    et brutalité d'être à soi
    collé au centre, mais pas mièvre
    ni fard à se rosir la lèvre
    que le sang
    qui charrie sans juger humeur et sentiment

    Mais d'insister encore
    Et de faire le compte :
    "À l'an, sachant quatre saisons
    "- pas comme la pizza ; chacune sa façon !
    "Ce monde...
    "une vue de l'esprit les conçoit à la suite
    "une autre objectera qu'au cercle, point de fuite
    "que la révolution, avec, en son milieu
    "une pondération de qui-mieux-mieux ;
    "choisirez votre cours...
    "aucune solution de voyage à rebours !
    "Alors, ces nostalgies..."

    Hiver est à la fête, il sucre sa campagne
    offre des promotions sur les béatitudes
    tire des afflictions son lot de servitudes
    partage les regards vers le fleuve ou le bagne
    (de piétiner après nos Petites Compagnes)
    et s'en fiche...
    Des pieux au fond des yeux, tous les chiens à la niche !

    Langue pendante,
    va l'aberrante
    stupéfaction des âmes charitables

    Désemparée
    de constater
    chaque année les affres impondérables

    Et les frimas de s'indigner
    que mon âme peu saisonnière
    n'ait cure de se conformer
    aux abattements séculaires :
    "Cette âme, dame ! peu lui chaut
    "que d'autres n'aient les pieds au chaud"
    Mais qui triche... ?
    avec de gros sabots et quelques rimes riches !
    Pas mon sang, ni mon œil, ma langue, ni ma main
    Peut-être à mon cerveau le bulbe rachidien
    et encore...
    Mon chien aime jouer avec tous ses ressorts

    Et mon âme ?
    Elle n'a pas tranché
    mad'moiselle ou Madame...

    Convenons, après tout : qu'importe la saison
    il n'est de contempler que des révolutions
    le carnage
    À chacun d'y trouver dommage ou avantage

     

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : °ruades° 2 commentaires
  • Moyenne en treize ors

    (et des Pousse-Hier)

    Louise BOURGEOIS

    C'est pas tout d'être sans figure
    fantôme familier des intimes postures
    - à quoi pourrais-tu ressembler si je devais te peindre
      ou que je veuille étreindre
      ton feu désincarné ?
    Sache au moins être mieux-disant
    que bavards et bons sentiments
    à m'encombrer l'oreille
    à l'orée du sommeil
    et compter que je m'émerveille
    pour une resucée
    de leur triste cuvée
    signée Monts & Parvaux de Pitié

    Par quelle insigne investiture
    te prend-il de coller
    à ma lente aventure ?
    Du calme ! du calme, tout beau...
    C'est bien assez pour mon cerveau
    de femmes, d'enfants - ces héraults
    clamant tout, haut et fort
    de mes inimitiés,
    tandis que j'emploie mon entier
    à tendre le décor
    des ceci, des cela
    nettoyés les et caetera
    pour y trouver à peine
    de quoi redorer la semaine

    L'immeuble est droit sous la toiture
    dedans, la société
      le doigt sur la couture ;
    devant passeront les cabots
      avec leurs colliers de grelots
    braillant des litanies
    aux sournoises hypocrisies bourgeoises,
    gardant sous le couvert de l'heure en leurre ardoise
    le blanc maintien de la tablée
    où siège des promises nées
    le franc port de leurs hautes destinées...
    Louise BOURGEOIS, 1947.si haut et fort portées
    qu'aucun aboi n'en peut jamais troubler
    l'hermétique secret

    Fantôme, alors
    je te vêts comme un gant...
    Flou Carnivore et Piètre en Bâtiment
    allons dehors
    aux chiens prêter main forte
    tirer des bords
    en très sonore et fraternelle escorte

    Nos voix se mêlant au concert
    des arrogants six Pieds Sous Taire
    moyennons, toutefois
    de tendre sur les toits
    notre toile aux treize ors

    prenant à notre compte, celui des météores

     

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Louise BOURGEOIS, Femme-maison, 1946-1947.

  • Lettre aveugle

    watcha waiting 4?

    Le temps m'aura manqué
        peut-être à l'abribus
        peut-être avant la pluie
    peut-être au moment même où, se voyant réduit
    à ce pli cacheté au sceau de l'abandon
    il se préféra lettre
        aveugle, sans fenêtre
    et devoir s'en remettre à plus humble parti
    sans autre garantie que sa destination
    ne déroute un espoir
    et se voie signifier fin de non recevoir
     
    Au retour du courrier - voyez la bell' nature !
    la valse des regrets tourne à l'investiture
    et forme ces projets :

        Si j'avais le temps dans la poche
        je marierais Poucet à la Mouche du Coche
        qu'ils émiettent le mien sur la neige
        au passage fantoche de leur cortège

        Si j'avais le temps pour voyage
        attellerais mon rêve à son fol équipage
        et d'en piétiner les firmaments
        confierais au chaos comme à la nuit je mens

        Si j'avais le temps comme rive
        clapoterais du pied dans sa fraîche salive
        et de humer au vent son haleine
        accorderais mon sang au chant de la sirène

    Mais le temps, je l'ai dit, m'aura manqué ce soir
    et je n'ai qu'une lettre sans nom dans la poche
    Les fenêtres bientôt moucheront leurs encoches
    en tirant sur la rue des plis de velours noir

     

     

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    DDS + Impromptu Littéraire - tiki#95