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°ruades° - Page 8

  • marcastique

     

    marcassin-right.jpg

    Ai troqué mon chien
    anacréontique
    contre un marcassin
    moins pancréatique

    (sous ses airs chafouins
    loge un orphelin
    qu'un déni de laie
    confit de chagrin

    pour un bout de pain
    et quelques caresses
    ai rongé mon frein
    lui passai la laisse

    touchant aux confins
    de rêves étranges
    son groin me démange
    et comble mes faims)

    Allant notre train
    bête allégorique
    semons l'opportun
    d'emphase ironique

    A brûle-pourpoint
    donnons la réplique
    à l'endocrinien
    comme au lymphatique

    Qu'à l'horizon ceint
    de rages éthiques
    fuient dans son lointain
    affres et suppliques

    marcassin-bronze.jpg

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • trésorier

    Allez, une dernière !

    Domaines du possible aux songes improbables
      je suis le fantassin de vos larges cohortes
    Ordonnez « larme, au pied » que mon chien vous rapporte
      son dû
    - et que s'en soit fini de pleurer cette glue

    « ... mais c'est beau ce qui sourd de tes failles !
    « Reviens m'en fusiller la poitrine, mitraille !
    « Massacre-moi que je succombe
    « et soyons assurés d'entrer nus dans la tombe »

    Ah non ! Pas de ce rêve éprouvé maintes fois
      d'une passion traînée sur son chemin de croix
    Je vous dis que je veux du possible
      toutes les ouvertures offertes pour cible

    Le pavé s'en souvient : Mathilde eut son Guillaume
    - je préfère mon chien, sa queue et ses abois
      ne me réclame en rien de cette façon d'homme

    Cependant :
    ce roman pré-courtois, inconnu de mes yeux
    me plaît d'autant qu'il est tiré par les cheveux
    et traverse à présent, depuis son millénaire
    combien de parités, combien d'imaginaires !

    « ... et ce drame
     aura pourvu Albion d'une maîtresse femme »

    Ah non ! Pas cette Histoire...
    Oh, Civilisations !
      Passées, vos gloires
      laissent à vos frontons
      quelques pourboires
      et ce n'est que l'Art, donc !
    (pour le plaisir des yeux
     présents, passés, futurs : l'instant vertigineux)

    L'image viole (ou tue !) l'espace, le concentre
    S'il se peut que j'y entre
      où poser mon barda ?
    Ce qu'elle me présente
      engage le combat
      entre le Vrai, le Ça, cette poudre apparente
      et l'or qui me perdra, pour peu que j'en arpente le là

    « Ô mon visage aimé ! Ô mon tendre miroir,
    « comme j'ai du chagrin de te voir disparaître
    « Vois, je t'ai attendu longtemps à ma fenêtre
    « priant à l'horizon ta silhouette noire »

    Mirages caverneux ! Fantômes de lucioles !
      Fumerolles !!
    Plutôt crever des yeux qu'admirer vos gorgones
    Oui, crever d'un œil fou de spectacles intimes
    pour leur théâtre seul et sa mise en abyme
      des soleils
    crucifiant de mon rang les ombres qui s'étonnent
      de se trouver au sol, pareilles

    À moi, légions, cohortes !
    Ce monde est à deux doigts de me foutre à la porte
      en V !
      se croyant victorieux sitôt que je me vais ruer

    Sur ma route
    - que n'encombre pas tant le doute,
    je ne croise les miens que pour écrire encore :
    la vie est un chemin dont je suis le trésor

    Ah, mais que fait mon corps ?
      Il est temps
      Il est temps
      d'aller tomber au champ
    sans pourboire et sans arrhes
    C'est bon ! vider la caisse
    et s'en remettre au Génie Pataquès

    FIN

    Au Poilu qu'il fut peut-être
    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
      

     RABIOT !!
     

    Il s'en était fallu de pas grand chose.
    Tu sais pas. C'est après, comme rater une marche et plus savoir quel jour on est, ce que tu faisais, que tu y allais à l'aveugle, et s'entendre la poitrine qui meugle.

    Avant, c'était comme d'habitude : le froid, les pieds dedans, le nez pris, les pensées qui se cherchent un trou de souris. Et puis, la danse horrible de la terre qui s'en prend une sévère, de tansée ! Que sa peau en éclate et crache tous ses composites, déjà bien amochés, - tu penses ! Et toi, t'en fais partie, saisi, attends que ça passe, ramassé sur ton ventre ; que si dedans se pouvait qu'elle y rentre, t'aurais déjà la tête dans le cul.

    Quand ça, c'est fini, tu te recomptes ; et si y a tout, tu dis "présent", avec la peur qui mange encore, la joie, la rage, la honte. Alors, de deux choses l'une  : t'es pétrifié ou te prends l'envie de courir, que tu pourrais faire trois fois le tour du monde.

    C'est ce moment que choisit le coup de sifflet. Tu sais pas. T'as obéi. Tu t'es rangé. T'as mis baïonnette au canon et tu t'élances, comme un con, avec les autres viandes, furoncles, furies ; la chiasse au cul pour la curie.
    Et là, paf ! c'est ton tour.
    Le nez dedans, les pieds pris de folie, le coffrage en laiton, et puis, au bout des bras, des papillons : tes mains qui demandent pardon, s'insurgent, tirent des bords, rembobinent, te tâtent sans comprendre ce qu'elles touchent, couvrent ta bouche où même un cri préfère encore ne pas se risquer au-dehors.

    Alors, tu réalises.
    C'est pas à toi toute cette chair. T'as juste fait un saut en l'air - du coup, tu sais qu'il est vide, le ciel ! Alors ça vient, crier, tu oses.
    Il s'en sera fallu de pas grand chose.

     

    Au poilu qu'il fut peut-être, lui aussi.
    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
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  • Du rire

     

    le rire de Gouarch

    Rire, alors... oui, bien sûr... bien sûr

    Dites voir quelque chose de drôle
    que je m'en masse un peu l'épaule nouée
    où restent des griffes de perroquet
    plantées
    comme les femmes sur les vieux ports
    qui maintenant s'en retournent
    tandis que l'autre là-bas séjourne
    leur croupe grassement ignore
    le sillage des météores
    mais entre elles - je le vois bien
    clair et léger, le rire vient
    (des aveux, peccadilles et détails
     par quoi régner sur leurs bercails)

    Vous allez rire, moi
    plutôt je reste, quoi
    figé dans la levée du soir
    cette lèvre
    que le ciel nous ferait une mauvaise fièvre
    il me semble
    qu'avant de nous vomir la nuit
    elle tremble

    C'te blague !
    j'aime entendre celui des vagues
    de rire
    au passage de nos navires
    et puis de s'empresser d'aller tout raconter
    à Neptune
    au reflet d'un faisceau de lune
    et, s'il s'en trouve encore, à la sirène
    sur les longues fréquences des baleines

    Ah, combien de marrants, combien d'énergumènes
    partis le rire aux dents débourser la semaine
    - dites voir...
    se sont tordus comme algues dans un jus noir ?

    Ah, mais là, je rigole
    (d'où, que nous n'aurions pas été à même école ?)
    Si, si... je me sens bien

    Rire... ben tiens !

    nerver serious, createur demotions

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

    Illustration ci-dessus extraite de Créateur d'Emotions
    Illustration d'entête : Anthony Le Gouarch, peintre.

     

  • Glorioles

    gouttes-or.jpg

    Et cet or qui m'appelle !
    Il susurre mon nom, en tire les ficelles
    que j'entre en pantomime
    avec, au pied, ce chien familier, mon intime
    et vilain compagnon
    l'œil et la queue dressés, marchant sur mes talons
    pour la gloire
    d'être à catastropher une prochaine histoire

    Oh, tremper dans le vide
    et n'avoir pour plancher plus que cet or liquide !

    Viens-t'en, pâle gigogne
    monter un castelet pour m'en carrer la trogne
    que j'aie l'air de ce veau
    qui crache dans la soupe avant d'y fair' chabrot
    que j'épouse ta forme
    avec, en espaliers, ma nature hors la norme
    l'œil et la queue pressés
    d'aller goûter au fût d'une autre énamourée
    pour la gloire
    d'être à catastropher une migraine poire

    Oh, moucher cette emprise
    où s'animent du jour tous les "qu'on se le dise" !

    Et cet or qui me noie !
    que j'en ai le carné tout vaporeux d'effroi
    pour la gloire
    d'être à ne pas céder mon secret territoire

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • peau de singe

    SINGE.JPGContempler... oui, d'accord
    mais, de là, que penser en soit le doux décor...
    Oh, méninges !
    je sais ne pas pouvoir quitter ma peau de singe

    Mes yeux brûlent, lumière !
    car la joie est ailleurs : mystère
    (pourquoi j'aime autant voir avec les doigts
     comme ton corps est fait de terre et non de bois)

    Et quoi ! servir ?
    Au Monstre cette idée que rien ne peut finir
    A moi la certitude
    qu'il n'est de servitude autre que celle
    qui conduit à s'en remettre aux missels,
    grimoires...
      foutaises !
      histoires !
    dès lors qu'on n'y est pas
    à contempler à son aise
    le monde, son Chaos
    et ses flagorneries de renouveau

    Alors, lutter ?
    Pour aboutir au même endroit où se raser ?
    La barbe !
    Dis-moi plutôt comme il se fait
    que ton baiser soit goûteux comme la rhubarbe

    Pensers ! Pensers ! Oh, ces douleurs !!
    Laissez-moi plutôt profiter d'autres saveurs
    et contempler
    de leur évidence l'effet
      sur ma peau
      sur mon poil
    et donnent à rêver qu'enfin je mets les voiles
    quitte ma peau de singe
    et me réconcilie
    toutes les facultés de ces méninges
    ici

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK