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°ruades° - Page 9

  • Liberté, Satiété, Vérole

    Orage, merde noire et vieillesse à l'appui
    ai-je tant de verrues que tu ne m'aies compris
     - ou est-ce d'avoir contracté
    quelque mal encore ignoré des doctorances
    que j'aurais couvé à l'insu - depuis l'enfance !
     de tout mon corps
    que j'en ai des démangeaisons
    tout le long de son corridor  ?

    Je ne suis pas si fatigué
    que tu ne m'agrées le carné
    - viens-t'en, Jouissive !
    ne suis las que des sobriétés maladives

    Libertinons-nous l'entre-temps
    Donnons-nous en nôtre content
     et qu'allez, fuit' !
    frontispice.jpgOrage et Astre-Seul auront passé bien vite
    aussi les autres...
    avec leurs stalactites sourires d'apôtres

    Ah, c'est vérole, ces verrues !
    Mais voilà : tu souffles dessus
    et j'en ai plus...
     c'te chance !!
    Allons, secoue-moi d'une autre évidence...

     tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

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  • Rassemblement !

    solitaire-geant.jpg

    (need a cure?)

     

    Comme un seul homme
    ...mais qui ramasse
    des bouts, des bras éparpillés
    l'agglomérat sous les godasses
    des feuillages de fin d'été

    des pâles amours matinales
    la robe et le bas effilé
    quand des cloches dominicales
    sonnent midi à la volée

    des sourires venus trop tard
    sur des lèvres évaporées
    dans le chant gouailleur et braillard
    d'un cœur qui reste invalidé

    des équipées, la débandade
    en quotidiens razimutés
    aux régaliennes promenades
    que recommande la Santé

    des rêveries inénarrables
    gâchées dans de froides suées
    agrégeant, miettes sur la table
    la fragmentation de l'idée

    des comédies de sèche-larmes
    que rançonne un pauvre baiser
    sur le pont d'un bateau qui s'arme
    pour une obscure destinée

    des chiffons embués déclament
    de longs adieux sans crudité
    dans un simulacre de brame
    aux accents de cor fatigué :

    des conversations de poulardes
    aux roucoulements remplumés
    que lâchent des gorges vantardes
    aux ruineuses plasticités

    des couleurs fauves sur l'Estaque
    la réplique en bâtons glacés
    que lèchent des mômes patraques
    plus friands de virtualités

    des scories dans une bourrasque
    la féérie désenchantée
    qu'un lent gémissement de masque
    gyrophare d'autorité

    Quand me rameuteront sous l'arbre
    des harmonies déconcertées
    plus solidaires que le marbre
    au temps des premières gelées

    Serai-je comme
    cette foule de s'écrier, comme un seul homme :
    « Tous ensemble ! Tous ensemble, ouais ! Ouais ! »

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • arnaque

    campagnard !

    Poignées, gorgeons, salade
    coquelicots à la parade
    et rires entendus en fin de promenade

    C'est l'heure où le ciel fuit sa propre dérobade
    en feignant d'avoir l'œil rougi de compassion
    mais c'est poussière, allez ! que cette irritation
    - les derniers disparus en savent quelque chose !
    quand nous restons, benêts, malades, sous hypnose
    le regard ébahi devant tout ce désastre

    Et puis, il faut déjà s'envisager matin
    la veille en gargouillis dans le siphon de douche
    ou l'estomac monté des talons à la bouche
    tandis que la rue clame un laborieux refrain,
    aligne son cadastre...

    Poignées ? Poignées ? Que dalle !
    Et un gorgeon de plus - ça peut pas fair' de mal...
    Qui donnerait son monde, allez, pour un cheval !?

    C'est l'heure où vont s'ouvrir tous les livres de compte
    ceux, vides ! que l'ont tait, puis ceux qui se racontent
    leurs vacances, voyages, rencontres fortuites
    - dont le premier venu n'aurait pas idée... dites !
    Évidemment : parade, bon... coquelicots (?)...
    "Merci, pas de salade dans mon tournedos"

    Alors c'est reparti - la rançon de l'An Pire !
    à se rêver jambon à ce mât de cocagne
    pour n'être qu'un crouton à nos pains de campagne ;
    finie la promenade, il ne reste qu'en rire

    et regarder, là-haut, comme l'oubli s'encastre


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • patines

    (ex-statique)

    MARGELLE.JPG

    Tous les feux sont au rouge (et l'histoire attendra)
    plus rien en moi ne bouge et ne souhaite éprouver
    que l'absolu vertige où peuvent s'engouffrer
    le déni du Grand Ordre et la fin des constats

    Je ne veux contempler que l'espace intérieur
    où bercer de mes peurs les fronts désemparés
    qui m'auront démembré plus souvent qu'à mon heure
    quand je m'y commettais à feindre d'ignorer

    Venez donc, lumignons, simulacres de rire
    me reprocher encore une orgie d'impudences
    je vous enfilerai à mon doigt, sans frémir
    puisqu'en dehors de Ça, il n'est aucune offense

    Je suis là, comme un fleuve inerte à la marée
    dont les chevaux patinent à forcer l'allure
    et brisent leurs jarrets dans cette chevelure
    où le saule incompris fait mine de sombrer

    Impassibles, mon sang, mon souffle, ma passion
    je puis enfin sourire au désert, à la pluie
    et me laisser au cœur surgir une affliction
    qui n'a d'autre dessein que se mirer au puits

    Maintenant que tout meurt en ayant tout soldé
    des pamphlets, des humeurs et des vieilles rengaines
    j'accueille en ma demeure une hargne vilaine
    en caresse les flancs pour mieux la patiner


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Street Tango (rue froide)

    Caen, Rue froide

    Le pas mal assuré
    dégoutte, tapote
    la rue au ventre froid
    lui écarte les jambes, va
    son mode automatique
    sous la Grande Nordique
    aux milliers de répliques
    audibles sous les toits
    qui boivent leur colloque
    sans même réfléchir
    sans processus ad hoc
    (ils ne frémissent pas)
    mer morte
    étendue par les rues
    endémique cohorte
    dont il faut, pas à pas
    que l'on sorte
    ou qu'on en reste là, en bas
    le pas mal assuré
    la vue troublée de vains
    tristes et carnassiers
    festins
    des p'tits bonheurs la chance
    à se frapper la panse
    en y laissant les doigts
    le pas mal assuré qui va
    se frotter l'importance
    entre les jambes sales
    d'autres exubérances
    qui cèdent leurs appâts
    vénales, sans combat
    à leur suite, à la traîne
    une pâle rengaine
    à bout de rêve murmurée
    comme coulant de source
    un à un les nœuds de la bourse
    défaits sur les genoux
    anguleux, ridicules
    de ne pouvoir fléchir
    au risque de tomber, ou pire
    de finir comme un chien
    papatte au lieu de main
    babines salivantes
    à dévaler la pente
    à flairer la piste odorante
    jusqu'au bout de la rue
    et n'y connaître plus
    que l'ombre fatiguée
    qui va son train d'oubli
    du matin à l'ennui
    vers sa mortalité
    certaine d'y passer
    le pas mal assuré
    dont les échos s'entêtent
    claquent et ricochètent
    sur les parois géantes
    de la ville désobligeante
    et gourde sous la pluie
    sa lourde compagnie
    sa flotte
    lâchée par vagues, qui mégotte
    achève d'égarer
    vers les eaux du fleuve cendré
    le pas mal assuré

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    And a fall from you
    is a long way down
    I've found a better way
    out

    Well, it's been a long time
    since I've seen you smile

    Beirut - Cherbourg, The Flying Club Cup

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