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>imPrOmpTus - Page 67

  • dits de chute

    à Toncrate, pour une part ; à Tisseuse et Cacoune, pour beaucoup ; à Lily, aussi, Mon Petit Ailleurs ; à celles et à ceux qui, des failles, roulent les yeux, fument la paille...

    chat, non

    chat va ?je ne suis pas chat
    quand je tombe
    je me casse la gueule

    je ne suis pas un chat,
    moi

    je ne suis pas un chamois
    en montagne
    j'ai le vertige
    je tiens à peine sur mes tiges

    je ne suis pas chamois,
    quoi

    chamois, non pas

    boum
    patatras

    c'est quoi le fond, au fond ?

    chute!
    c'est le choir, brut.

    sauter en parachute
    gavé, le rêve !

    mais la nuit est trop brève
    un matin l'exécute
    et sur le sol s'écoule un rêve inachevé
    qui ne l'aura pas volée

    - T'as rien de mieux à faire
    que te rouler par terre ?

    - Si, mais j'ai pas d'elle

    ceci n'est pas un entonnoirau fond de l'entonnoir
    un corps étanger
    il fait bouchon
    il est coincé.

    exhalaison
    venue du fond
    des parfums de vin d'épices
    viennent lui picoter les cuisses.

    il porte son regard
    vers le bord évasé.

    un renversement de la situation
    me serait salutaire, pense-t-il.

    un oeil ? une narine ?
    ... font leur apparition
    au sommet de l'ustensile.

    ah, c'est bouché, dit-on.
    l'étranger reprend espoir
    et fait déjà meilleure mine à voir.

    quand soudain, la question :

    que vaut-il mieux au fond ?

    que pour de bon
    j'aille jusqu'au tréfond
    me noyer enivré de délices ?

    ou tourbillon
    vriller vers le plafond
    si tant est que jamais j'en finisse ?

    la question le met au supplice
    bien moins que la solution qui s'immisce
    à la pointe du tire-bouchon.

    !splash!falaise vue d'en bas
    écho des échos
    le monde sur moi
    qui me tiens, les bras en croix
    debout, face à la paroi

    mais qu'alors je me retourne
    et j'obtiens du destin une autre ristourne

    falaise vue d'en haut
    ma vie sur le dos
    et l'onde à mes pieds
    l'invisible à embrasser
    à genou devant la baie

    mais qu'alors je me retourne
    et j'obtiens du monde une autre ristourne

    attends-moi, la main
    à bras! à bras!
    attends-moi là, vie qui va

    la vie qui s'en vient
    la vie qui s'en va
    la vie qui ne s'arrête pas

    tant pis, allez
    j'aime mieux tomber
    et tomber encore et encore

    et tomber tomber
    et tomber encore
    tomber dans tes bras corridor

    amoureusement mise à mort

    pour dix de chute,
    c'est excessif
    garde ton calebute,
    range ton canif

    calecif.jpg

     - quand gourou fâché, lui toujours faire un slip! -

     

     

    - Pierre tombe, Al !
    - et alors! 'fallait pas pousser non plus !

    (voyons ce que là-contre Pétri fit)

    - comment ça, au ciel ? il est même pas mort !
    - ah ça nan, mais qu'il a eu chaud !
    - tu veux dire qu'il a chu haut.

    ... mêmpômôl...
    (dit la veste)

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • mignonne est autre chose

    mignonne, allons voir autre chosemerde rose !
    je chie des boutons d'or
    et dégueule en osmose un reliquat de flore
    que l'infâme hellébore et l'idiot pissenlit
    répandent en lisier sur mon bel aujourd'hui
    et ça sent pas la rose, j'te l'dis !

    pute serge !
    je t'en foutrais des fleurs
    dansant la capucine au banquet des chasseurs
    attendant à l'affût que viennent porter plainte
    de pauvres petits culs défoncés à l'absinthe,
    le nez dans les crocus !

    con d'iris !
    mets l'ancolie au frais
    ce triste bégonia que chérissait l'aïeule
    n'aura jamais l'attrait des plis de ces glaïeuls
    qu'on goûtait sous la meule à l'été finissant
    à l'heure où le lin seul feule dans le couchant
    et qu'on allait glaner au champ...

    'tain, chui verte!mer de roses ? vaste blague !
    couronne-la si tu l'oses, ma dague !

    mer de roses ? foutoir !
    parle-moi donc de ta tulipe noire !

    mignonne, allons voir autre chose...

    et viens-t'en ça, coquine
    pisser dans la glycine.

    tiniak Le niak(ouèèè) © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    supplément au thème floral des Impromptus Littéraires,
    ceci dit pour faire taire les malins qui m'auraient dit fénéant, noooon mais !

  • rêve incongru avec jardin

    toulouliteSuis-je cet incongru dans un jardin secret
    où le ciel a saigné avant de disparaître ?

    Je ne me connais plus que des idées fantasques.

    Ai-je bien entendu rugir une Tarasque
    ou, la gorge encombrée de nuées de pollens
    un vent de ce pays aura éternué ?

    Douce à la berge rit l’eau de cette rivière
    qui roule devant elle une vague salée ;
    il ne m’a pas semblé qu’on soit près de la mer,
    si fait ?

    Un bouquet coloré d’adorables pimbêches
    se décide à baigner de ses fleurs improbables
    les tiges dessinées auprès de l’onde fraîche ;
    je leur frotte les pieds pour en laver le sable.

    Dans ce cas, l’océan n’est plus très loin d’ici...
    Aussi bien je devrais abandonner ce rêve
    Et t’aller sur la grève attendre, mon amie

    pour tout rendre à la vie
    et te prendre, ma vie
    dans le bel aujourd'hui
    sitôt que cette nuit s'achève.

    !mêmpômôl!
    rêve incongru avec jardin secret - tiniak
    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK / tiki#26

    un effet du hasard a fait coïncider l'édition de ce texte avec le thème hebdomadaire des Impromptus Littéraires, où je vous recommande aussi la lecture des textes de...

    Bric ; Joe Krapov

    Martine 27 ; Saraline

  • à l'échelle

    est-ce cabot ?fais-moi la courte échelle au pied de l’arbre à pain
    que j’en tâte le fruit quand le géant sommeille
    il s’est gavé de rhum, d’acras et de boudin
    et ne voit pas sa fille avancer sous la treille
    pour échanger son sein contre un jus de groseille.

    fais-moi la courte échelle et lance-moi nos sacs
    nous serons déjà loin quand ils auront compris
    les vents de la marée répandent du ressac
    le fracas impétueux de vagues en furie
    adieu, coups et matraques ; liberté, nous voici !

    fais-moi la courte échelle, un nouvel horizon
    a déchiré le ciel où sont les disparus
    cette aube généreuse en veut à ma raison
    et me crève les yeux ce que je n’ai pas su
    il est dans Sa maison - je ne l’aurais pas cru.

    fais-moi la courte, échelle ! et laisse-moi encore
    écouter ma sirène et son chant de velours
    il y brûle une fièvre inconnue sur le port ;
    allons, ma vie, mon rêve, aide-moi bel amour
    je veux avant le jour sauter par-dessus bord…

    enfantine, rebelle, énigme pour les yeux
    dans le creux de la paume, en cœur, au bout des doigts
    plus que bouts de ficelle et mieux que corde à nœuds
    ressource nécessaire et neuve chaque fois
    là, tout contre le mur, c’est l’échelle de soi, pure.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    tiki#25 - paru chez les Impromptus Littéraires
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Hugues

    Vegas-sur-Sarthe ; soleildebrousse

    et Pandora

  • Pat!

    Ferdinand Hodler

    Thiepat, un patelin paumé, plus paumé que nulle part, avec la campagne autour, brumeuse.
    La campagne autour d'une ferme, serrant ses bosquets contre un lopin de terre en friche. Dans la ferme, une poignée de personnes autour d'une partie d'échecs. Autour du plateau, deux fronts : l'un moite et dégarni, l'autre couvert d'une broussaille rousse émergeant de la fumée dense d'une bouffarde. Autour de tout ce monde, l'ambiance tendue vers un dénouement très attendu.

    Les rares pièces à jouer témoignent de l'issue prochaine, imminente même, à en croire le regard paisible du rouquin et le trouble de son adversaire.
    - Je n'en puis plus, soupire la maîtresse de maison. Je vais faire du thé.
    Sans quitter son jeu des yeux, le rouquin dit d'un ton à la fois calme et ferme :
    - C'est tout à fait hors de question, Mrs Plee... Je dirais même : fort peu recommandé. Deux morts sous ce toit, dont l'un pas plus tard qu'hier au soir... à votre place, je me contenterais plutôt d'un Brandy. Qu'en dîtes-vous Bishop ?
    Le front moite s'épongea un peu avant d'acquiescer :
    - Au point où j'en suis, je crois même que cela s'impose. Voulez-vous être assez aimable pour nous servir, Mary ?
    L'employée de maison s'exécuta sans mot dire. Et fit bientôt la tournée des convives. Personne ne lui opposa de refus, pas même Mrs Plee.
    Le colonel Chandler, n'y tenant plus, eut toutes les peines du monde à conserver un semblant de flegme quand il s'enquit de la situation en ces termes mesurés :
    - Tout de même Cole, vous allez finir par nous dire où vous voulez en venir, n'est-ce pas ?
    Le rouquin, avançant son pion, annonça :
    - Échec... certes, Colonel, certes. Mais ne vous ai-je pas dit que de l'issue de cette partie dépendrait la résolution de notre sombre affaire ?

    - Ecoutez, Cole! fulmina le grand échalas accoudé au manteau de la cheminée, cessez donc ces enfantillages et venez-en au fait.
    - Tout au contraire, mon cher docteur. En l'occurrence, ce sont les faits qui doivent venir à nous.
    - Vous ne voulez pas dire ... ? s'inquiéta John, le métayer aux yeux charmeurs.
    Cole s'adossa, tira une bouffée, la libéra à la commissure de ses lèvres en disant avec quelque ironie:
    - Qu'un autre meurtre sera commis ? Non, j'ai tout fait pour le prévenir. Que l'assassin est dans cette pièce ? Oui, c'était bien le moins que l'on puisse attendre de ce personnage. Qu'il y en a encore pour longtemps ? Non, et c'est à vous de jouer, Bishop.

    Mais Bishop ne jouait plus.
    Il regardait fixement par-dessus l'épaule de Cole, la main suspendue au-dessus de son roi blanc. Il parvint cependant à dire ce seul mot :
    - Pat!
    - Ce serait une sortie honorable, en effet, commenta Cole, mais il vous faudrait jouer d'abord.
    - Non, là : Pat! s'écria Bishop dans un souffle interloqué.
    Sur le seuil du salon, le mort de la veille venait de faire son apparition, des chaussures de belle facture à la main :
    - Vous aviez raison, Cole, dit-il. La poussière était rouge.

     

    rouge, rien ne bouge

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    tiki#24 - paru chez les Impromptus Littéraires sur le thème du "polar",
    où je vous recommande aussi la lecture des textes de

    Poupoune

    Saraline, Minimifa, Mapie, Toncrate