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>imPrOmpTus - Page 68

  • soli

    zdrass'P'tomou chto mnié nravouitsa, sistra moia...

    je soliloque
    tu sollicites
    elle solidaire

    nous solivons
    vous solidifiez
    ils sot-l'y-laissent

    j'ai bon, dis mécresse ? j'ai bondi.
    elle a dit, oui.

     

    tiniak, en prolongement des dernières lignes de l'Impromptu de Cacoune ; pour le plaisir, oui.

    ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • miracle

    L'adieu m'est trop...

    Était-ce
    l’éclat de ce regard perçant l’allée du bus
    perçant les corps des laborieux
    des étudiants, de ces deux vieux
    et au-delà jusque dans mon œil amoureux ?

    Était-ce

    le pli de cette lèvre, ourlet de fraise, humus

    murmurant des perles d’envie

    sur la banquette d’un taxi

    et communiquant cette fièvre à tout Paris ?

     

    Était-ce

    la tension de ce corps dans la danse nouvelle

    livrant sa ferveur sous la douche

    après ce tour en bateau-mouche

    où nous nous étions visités de bouche à bouche ?

     

    Était-ce

    la vigueur de ce chant, mon nom que tu appelles

    clameur venue du bout du quai

    où je pars sans me retourner

    pour embrasser ton souvenir et l’emporter ?

     

    Je ne sais plus par quel miracle

    je suis encore ici

     

    Longeant les bords de Seine

    au bras de ma sirène

     

    L’adieu m'est trop odieux spectacle

    à nous, Paris !

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    pour les "Impromptus littéraires" - tiki#23
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Gino Gordon,

    L'Arpenteur d'étoiles, Poupoune, Minimifa.

     

  • Que vous sers-je, Lama ?

    Marcel et le Dalaï Lama sont dans un bateau.

     

    Un certain Joe K. que pour des raisons de discrétion évidentes nous appellerons Marcel est, à sa manière, un de ces quidams que la bonne fortune a gratifié. Tel que nous le découvrons, Marcel est reçu par le Dalaï Lama en villégiature sur le lac d’Annecy - lieu où il a coutume de modérer les effets du décalage horaire.

    C’est dimanche. Tous deux s’entendent comme larrons en foire. Le caractère goguenard de Marcel a séduit l’éminence tibétaine qui lui prodigue naturellement sa tranquillité d’esprit.

    Ils aiment se retrouver dans ce cadre pour s’adonner à leurs deux loisirs favoris : la bataille navale et la pêche.

     

    Depuis quelques minutes, dans leur petite embarcation, la partie bat son plein. Elle touche même à sa fin.

    «  - B2, annonce Marcel.

    -          Touché ! dit le Dalaï Lama.

    -          Ha ! Haaa ! fait Marcel, qui a déjà pillé l’armada du saint homme, et part à la recherche de son dernier navire.

    -          B3 ?

    -          Encore touché ! grogne le Dalaï Lama pour qui l’issue de la joute ne fait plus de doute.

    -          Et bien B4, alors déclare Marcel, avec une certaine retenue dans le triomphe.

    -          Coulé ! capitule le Dalaï Lama. Mon cher Marcel, je te félicite pour cette partie menée de main de maître. Allons, viens là que je te donne l’accolade. »

    Ce disant, le saint homme se dresse dans la frêle embarcation. Dans ce mouvement, les plis de son vêtement se prennent dans la canne accotée près de lui. Marcel s’en aperçoit, tente de l’en avertir d’un geste. Mais le Dalaï Lama se méprenant sur la signification du bras tendu vers lui s’avance davantage, vacille et bascule dans les eaux du Lac.

     

    LAMA.JPGDe retour à son travail, Marcel entreprend un de ses collègues (et ami) sur le contenu de son  dernier Week-End. Celui-ci lui répond :

    « - Mwof ! On est allé à la campagne, chez mes beaux-parents. Me suis fait chier… Et toi ?

    -          - Bah moi, j’ai coulé un bonze. »

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    pour les "Impromptus littéraires" - tiki#22
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Gino Gordon

  • ...ni vos cm2 !

    Thieeerry La Fronde est un imbécile!!

    « Apeu tiprinceujé compri peua peu ainsitapetite vie mmé mécan mélan coli que. »

    Oh putain naaan !
    au nom de la loi des séries14h15, heure mortelle en CM2. La récré est encore loin. Le repas du midi fait une boule dans l’estomac qui veut pas descendre plus bas. Mon voisin pue la sueur - il sort son ballon de foot à chaque récré, et la récré du midi, elle est loooongue ! Et, souffrance, la séance de lecture à voix haute commence par Fostino, arrivé d’Espagne il y a deux ans du haut de ses douze-ans-bientôt-treize-et-soixante-kilos-pour-un-mètre-quarante.
    Pour mon voisin, Steve – qui n’a rien de Joss Randall ! l’est bien pratique Fostino. Assis devant nous, sa masse lui permet de copier méthodiquement et sans vergogne sur mes propres interrogations écrites. Souffrance accrue.

    « Tuahulair très… très… surprida boré puitua rideu toim… rideu… toi-même. »

    Et merde !

    Il n’y a pas que la récré qui est encore loin. Les vacances de février sont tout juste derrière nous, alors celles de printemps… un rêve de chocolat blanc, de peinture sur coquille d’œuf et de chasse dans les terrasses de la maison de Bandol. Un rêve qui a bien du mal à se frayer un chemin dans le brouillard normand, brouillard givrant qui s’insinue en frissonnant sous les vêtements et vous poursuit la vie jusqu’au bain du soir.
    Les radiateurs aussi sont bien loin. On repeint nos classes. Du coup, nous sommes installés en transit dans un baraquement. L’infâme baraquement des CPPN, ces nuls, ces pirates de la récré qui ont eu droit à un séjour en classe de neige, eux, les salauds.

    Février, c’est le mois de ma moitié.
    J’ai ma demie passée. La demie de mes neuf ans. Je suis le plus petit de la classe, en taille, en âge et en attitude. Bon élève binoclard, fils de parents divorcés, fils de parents enseignants, métissé d’antillais qu’on dirait maghrébin, j’ai le profil bas chevillé au cartable. Alors je traîne pas trop dans la zone investie par les garçons, les vrais, à la récré.

    « Maissur tassipeu titeu pla nèteu, ilteu su… il teu suffi zèdeu tiréta chaizeu dede quelques… pas »

    Mais il y a les filles du préau !
    Et ça, les filles du préau, c’est du soleil sous la cagoule.
    J’aime leurs jeux : la corde, le foulard, les jeux de mains… Ah, les jeux de mains et leurs comptines ! Je les défie à l’élastique. Je suis très bon à ce jeu. Même, je les laisse pas gagner à tous les coups. Juste quand il y a Mon Isabelle, avec ses cheveux d’automne flamboyant, ses yeux vert d’eau, ses joues picorées de rousseurs sous les lunettes à écailles marrons et ses jupes quoiqu’il arrive – sur d’épais collants de saison, roses évidemment. Mon Isabelle, je la laisse toujours gagner.
    On habite la même résidence, mais elle, deux blocs plus loin.
    On rentre ensemble. On parle de tout. Et ça commence toujours, au petit matin, par le dernier épisode de Quentin Durward. C’est pour ça que c’est Mon Isabelle, alors que Myriam, elle s’appelle. Moi, je suis Son Bon Quentin. Je la défends, des fois, sur le chemin de l’école, quand des brigands surgissent d’une haie, quand des vilains assaillent notre cage-à-poule carrée. J’en oublierais presque mes petits frères et sœurs, et la sienne de sœur, s’ils n'étaient pas bien commodes pour prétexter de longues après-midi de samedi partagées, placées sous la responsabilité des deux aînés que nous sommes, pour le plus grand bonheur (économique ?) de nos parents respectifs.

    Le mieux, à cette époque, c’est les couchers de soleils à portée de regard.
    Ils tombent juste à point avant de rentrer pour le repas du soir. Et ça nous fait des pauses mélancoliques au sommet de notre cage-à-poule-donjon.

    Et merde, à moi déjà ! Putain merde, on en est où ? Vite ! Ma mémoire auditive… Vite la ligne… Oui oui, m’sieu, voilà :

    « - Tu sais… quand on est tellement triste, on aime les couchers de soleil… »

    T-puni!

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    paru chez les "Impromptus littéraires" - tiki#21
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Basdecasse et L'Arpenteur d'étoile ;
    Toncrate ; SaraLine et Jimi Mumei.

  • un déjeuner dans les étoiles

    not' ?

    j’ai décidé

    dans les étoiles

    chaque jour de mettre les voiles

     

    pour te retrouver, ma si reine

    je m’y élance à perdre haleine

    avant que la nuit soit complète

    j’y vole à en perdre la tête

    et chevauchant le Sagittaire

    je prends congé de notre Terre

     

    j’ai dessiné

    dans les étoiles

    un grand plumeau-bateau à voiles

     

    pour t’y promener, ma si reine

    le bois de santal et l’ébène

    assureront notre confort

    nous cueillerons des bulles d’or

    accrochées à la Voie Lactée

    pour notre petit-déjeuner

     

    avec le ciel pour couverture

    notre lit est une aventure

    qui s’étend jusqu’à l’infini

    de nos nuits

     

    quand, sous cette voûte céleste

    notre vaisseau lâche du lest

    c’est pour embarquer avec lui

    l’aujourd’hui

     

    dans l’obscurité chaleureuse

    j’embrasse ta bouche rieuse

    ainsi renaît de nos amours

    chaque jour

     

    et vous, qui regardez le ciel

    toi pour qui la nuit est si belle

    toi qui va poursuivre sa route

    toi qui voudrais t’ôter d’un doute

     

    avez-vous choisi quelle étoile

    éclat brillant sur la Grand Voile

    donne le cap à vos désirs

    largue l’amarre du plaisir

    et vous offre un monde à délire ?

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration composée d'après

    une photographie de Gaëna Da Sylva 

     

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    paru chez les Impromptus Littéraires - tiki#20

    où vous pourrez apprécier aussi les textes de :

    Joe Krapov

    et Toncrate

    et puis, il y a l'Arpenteur d'Etoile qui s'imposerait de soi

    pour le thème en cours ("dans les étoiles")

    mais il m'a vraiment fait un coup que bon... 'vous laisse découvrir.