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>imPrOmpTus - Page 69

  • Quand les murs m'eurent

    ah, dure! dure...

    Aurais-je la tête aussi mur que ce rude en-tête, je ne serais pas encore assez mûr à la douleur qui perdure et reflète nos tristes mirettes.

     

    J’en vois la mousse tachue baver sur nos emplettes, tandis qu’un mousse-tâcheron s’en va conter buvette en rade de Bluette ;

    et là, je dis : mon cul !

    et ne vois déjà plus que poudre d’escampette !

     

    Mais, liesse impromptue, l’une ou l’autre sauvage

    s’arrache des vertus comme on perdra courage

    à dire la détresse que pierre porte aux nues.

     

    Farce de l'une ! Dépit de l'autre ! 

    Les murs ont des oreilles… qui en salvent bien plus.

     

    Et tandis qu'on se vautre

    j’envoie le moustachu chercher des noisillons

    il n’en reviendra pas, Médor !

    Le mur a déraison pour unique trésor.

     

    Et c’est le carnaval qui pleut ses rires gras

    et c’est la ville entière qui veut marquer le pas

    sans connaître l’effort

    de ce Maître d’Accord qui la regarde, allez

    pour cette fois encore

    menée à la braguette

    suivre sa démesure

    descendre vers le port.

     

    Ils sont beaux, les mouvants !

    On dirait des corbeaux qui jouent les cormorans.

    Et ça cause et ça braille

    ça claque des marmailles qu’on avait crues couchées

    mais ça piaille et ça glose et ça court dans les rues

    et plaide ses lauriers aux frais de plus ventrus !

     

    Et puis, quand tout s’étiole

    c’est le joug qui rigole

    engageant sa partie

    les machines de fer aux sinistres machoires

    s’en vont casser des pierres l'impertinent miroir.

     

    Les murs qui ont parlé se font tirer l’oreille

    et ceux qui se sont tu seront brisés pareil.

     

    Alors, à cet endroit ou la bouche mollasse

    a fait la fine bouche ignorant la menace

    un œil aura suffi pour en garder vivace

    la trace tenace.

     

    Que semblait donc nous dire ce dur-en-tête-à-cuire ?

    «  Mettez les mains au mur pour mieux les soutenir

    mais pour ne pas tomber, n’écartez pas les jambes ! »

     

    A grandes enjambées s’avance en dithyrambe

    la sentence annoncée de la partie adverse :

    «  Défense d’afficher aucune controverse »

     

    Si j’avais de l’enduit…

     

    Voici qu’un frais janvier annule un doux décembre

    et ce n’est pas du miel que l’on boit, c’est de l’ambre

    et du plus bel encore

    de ceux qui ont fiché dans leurs gouttes dorées

    les restes pétrifiés de monstres du passé.

    Boirez-vous la tisane ?

     

    Et là, je dis : mon œil !

    Je ramasse une pierre

    et regarde alentour pour la jeter en l’air.

     

    Elle ne tombera pas, couillon !

    C’est un mystère.

     

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    saisi au collet par l'oeil de Joe Krapov

    promenant sur la ville de Rennes.

  • les temps : traces

    tic...j'ai tout bien tué le temps
    d'hier jusqu'à maintenant
    oui, mais il m'aura suivi jusqu'ici

    près de m'entraîner au loin
    au moins jusqu'au lendemain
    et c'est déjà le petit matin qui vient

     

    dans le jardin laissé en friche
    catastrophée, prise de tocs
    amassant des débris d'époque
    l'horloge recompte ses fiches
    et soliloque
    et l'on s'en moque

    ...tac...(c'est le bordel dans l'acrostiche !) 

     

    quelle heure ?... bon, tant pis pour elle.
    quel heur! ah, remercie l'an.

     

    lent, moi ? pardon, le temps ne se mène pas en un jour. 

     

    le sable y est pour beaucoup, c'est certain
    quand on y regarde bien
    droit dans l'Euphrate
    la trace est d'évidence
    originelle
    prégnance d'éternel

    je me retourne sur mes pas
    m'y suis tout entier reconnu
    là, dans l'empreinte de mon pied nu

    ◊◊ 

    figure aimée pour sa pâleur, sa mine eut une seconde peau.

    ◊◊ 

    j'arrive au port - tic déposant laisse - tac je fais cinq pas - tic déjà tu m'as - tac tout couvert des - tic baisers doux et lents qui me manquaient tant 

    j'peux bien t'le dire : le temps peut mourir !

    ... toc!

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tk#390

    woup!

     

     

     

      

     "...le temps! le temps! ... qu'est-ce que le temps ?..."

  • l'enfer du miroir

    hublot ?I

    tiens-le bien droit que je regarde, voir...

    je regarde, hein... mais je ne vois rien
    ça doit être ça l'enfer, tiens.

    II

    Je te préfèrais, onde lisse
    à peine troublée par le vent,
    que vitrine où soudain s'immisce
    l'ombre furtive d'un passant.

    Comme j'aimais le précipice
    où tu m'accueillais chaque fois.
    Ah, le doux temps des interstices
    dans mon calendrier de roi !

    Vois maintenant, comme je glisse
    confondu par ton oeil sévère ;
    il fallait que cela finisse
    voici mon âme, Lucifer. 

    miroir ?III

    " - Diable! Diable!
    Que ce reflet est donc flatteur.
    Il me fait la taille admirable
    et le teint de fort belle humeur."

    Ainsi, devant ses connetables
    qui n'osaient pas le contredire
    finit, cul nu, son tour de table
    le souverain d'un vieil empire.

    IV

    Qui des deux voit l'un et l'autre que voit-il ?

    V

    miroir, miroir, quitte ce territoire !

    ...rimoir, mon beau rimoir
    revient à l'écritoire
    que de la Chambre Noire
    jaillissent, pages blanches
    ces reflets de pensée délurée qui m'épanche

    VI

    réflections

    si le ferry coule, lucifer n'est pas loin
    regarde bien...

     

    ma pomm-meu, c'est mwaAa
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    _________________________________________
    à lire aussi, chez Les Impromptus Littéraires :
  • mon amie pseudo

    MU.JPGau flair de ta prune
    mon amie pseudo
    arrime ta plume
    à mon pas, que beau
    ce babil conforte
    l'exergue audacieux :
    " après nous qu'importe
    qu'on soit amoureux "

    auprès de la dune
    tu me répondis :
    " chacun sa chacune
    ainsi va la vie
    je suis ta voisine
    pendant qu'on y est
    viens, je te cuisine
    un doux sobriquet "

    déchiffrant ces runes
    l'aimable lutin
    rappelle à la brune
    " je viens dès demain
    il faut que ça sorte
    j'en ai fait le tour
    ma fièvre est trop forte
    je suis plein d'amour "

    au gré d'une lume
    les voici tous deux
    dégustant la prune
    les yeux dans les yeux
    la lumelle morte
    on ne dira pas
    derrière la porte
    ce qu'il arriva

    tiniak le niak(oué!)
    -polemza'µ-

    ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ah, liances...

    je suis très nécessaire, 'savez ?

    I

    d'où viens-tu déjà ?
    de chez La Tisseuse

    que vis-tu là-bas ?
    j'y vis la fileuse
    tisser au cordeau
    liant les anciens
    avec les nouveaux
    des liens, des liens
    des liens au kilo

    et là, tu fais quoi ?
    je ne reste pas
    je file, je file
    ne me retiens pas

     

    II

    cesse de t'agiter, moucheron, moucheron!
    car si tu veux trouver réponse à tes questions
    il faudra te poser un moment quelque part

    as-tu vu au plafond, vibrante, cette toile ?
    la vois-tu seulement briller comme l'étoile
    ou n'y vois-tu jamais que stérile abandon ?

    approche, approche donc, moucheron! et regarde :

    multiazimutée, sa trame en extension
    prolonge l'existence ; mais les adéquations
    qu'y composent les sens en cercles concentriques
    assurant sa portance aérodynamique
    ne pourraient résister au moindre courant d'air
    sans le don singulier, ce talent de l'épeire :

    créer l'éternité au coeur de l'éphémère.

    moucheron, mon ami, tu chercherais en vain
    la clé de la figure au centre de l'ouvrage
    observe bien ces liens, vois comme le tissage
    subtil et magistral, à peu de choses tient
    dans la fragilité de tous ces filaments
    la transversalité de son rayonnement

    la solidarité née de la concordance.

    tu es bien agité, moucheron, moucheron!
    et tes forces déclinent
    quitte ce tourbillon, rejoins la cristalline

    de toutes les façons que tu puisses t'y prendre
    il faudra te poser un moment et entendre
    où choisir de tomber, épuisé, sans comprendre.

     

    ah ça c'est bien, mon lapin

    III

     

    - et s'il me prenait à moi une soudaine envie de désert ?
      ça vous ferait un choc, oh là!

    - oh non, dis, bonne mère, tu n'y penses pas ?! 

    maman est folle

    IV

     

    - qu'une m'aille à l'endroit et l'autre à l'envers...
      oh, pauvre, si tu savais!
      je m'en badigeonne le coquillart
      avec le pinceau de la plus grande indéférence

    - tu veux dire quoi au juste :
      ...indifférence ? ...irrévérence ?

    - mais les deux, mon couillon!
      qu'importe, mon couillon!
      pourvu que l'on y danse

      les pieds nus sur le pont
      ou bardé d'élégance
      crasse dans ses haillons

      qu'importe, allons
      qu'importe le jupon.

    tu fais le pont, dis, chéri ?
    V

    comme un filet d'eau
    s'écoule
    ta langue ficelle
    déroule
    longs et volubiles
    du verbe les fils
    et ce long filin
    s'arrime
    à mon oeil marin
    lui prend une larme
    et reporte au loin
    sa trame

    roulez, jeunesse!

    VI

     

    t'eussé-je alors moins aimée
    si tu ne m'avais pas dit
    qu'un jour tu disparaîtrais
    que t'emporterait la vie ?

    ne t'aimerai-je pas mieux
    dorénavant loin des yeux
    mais fort de ce lien au coeur ?
    lui jamais, jamais ne meurt !

     

     

    VII

    quand je te lis ça
    je te lie là :

    sur moi,

    quand t'auras lu ça
    jette un lilas

     tu lis, là ?

    VIII

    plus aucun oubli de l'aube
    des liens! des liens! des liens!

    et de huit le neuvième
    porte, j'y viens
    et m'y tiens à l'extrême

    du bruissement de l'air
    un reste de soupir
    suffit et veut tout dire

    à nouveau tout de toi

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    aux trésors de MissTiss

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    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à MissTiss
    La Tisseuse Impromptue