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>imPrOmpTus - Page 64

  • trop shoe!

    d_shoe.jpg

    Pris d'un fameux coup de pompe, à l'instant
    même où je posai un cul sur ce banc
    mes yeux perdus quelque part dans la nuit
    s'étonnaient dans le petit matin gris

    Mon regard s'étirant sur le gazon
    du square où je m'offrais une station
    fut capté par cette unique chaussure
    baillant sous mon nez sa belle facture

    Il ferait beau voir que je méritasse
    jamais, au vrai, de si belles godasses
    me dis-je en avisant l'insolite
    objet abandonné à la va-vite

    Précédant cette chose inanimée
    une marque sillonnant le gravier
    témoignait de quelque prompt dérapage
    opéré juste à l'entrée du virage

    Ni chien, ni chat, ni personne alentour
    - la morgue matinale des faubourgs
    gardait pour elle ce qu'il en était
    du qui, du quoi qu'il ait pu arriver

    Moi, je m'interrogeais, je supputais
    j'extrapolais et puis j'échafaudais
    des scenari romanesques, fantasques
    intrigue à l'italienne et... béret basque ?

    Aiguillonné par la curiosité
    je décidai d'aller m'agenouiller
    auprès de l'accessoire de cuir fin
    quoi, je ne resterai pas sur ma faim !

    J'avais tendu la main pour m'en saisir
    je ne l'avais pas entendue bondir
    quand une masse hurlante et en haillons
    m'envoya valdinguer dans les buissons

    Avant de me trouver tout à fait mal
    j'eus le temps d'entrevoir une main sale
    s'emparer de l'objet si délicat
    en grommelant : "Pas touche ! Laisse ça !"

    Je repris mes esprits à l'hôpital
    on me shoota, on me fit la totale
    afin que je réponde aux policiers
    qui enquêtaient, qui me pressaient, qui me pompaient !

    Que voulez-vous, je ne trouvai pas mieux
    que répéter : "... je fais du 42".

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tiki#37
    ______________________________________
    Impromptu Littéraire
    où je vous invite à découvrir les textes de EVPPandoraL'Arpenteur d'étoiles, PhilVegas-sur-sarthe.

  • ... (soleil absent)

    SD, crepuscule

    soleil absent
    brume vierge

    mon âme attend
    sur la berge

    l'ombre s'entend
    dire un mot

    l'océan courbe
    le dos

    l'oreille espère
    un signal

    jailli d'un vert
    abyssal

    à sa lisière
    émouvante

    frissonne l'air
    atlante

    qu'un marin joue
    dans les ris

    à l'infini

    je soupire
    mon désir


    et ne veux
    pas finir


    que tu n'aies
    su venir

    m'entendre te le dire

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ______________________________________
    texte paru et destiné au DEFI DU SAMEDI
    (site d'écriture ludique) 

     SD, mon frère

    illustrations graphiques : Stefan denis

    atteindre...
  • cuisine hier

    Batterie.jpg

    Ça faisait ting bling balang klang

    et puis des frichtis, des glouglous

    ça nous faisait tirer la langue

    on s’asseyait sur ses genoux

    et voici comme on prenait goût

    à la vie

     

    Au matin, pour notre réveil

    le café sentait le soleil

    nous, on buvait du chocolat

    du brassé, du qu’on trouvait pas

    chez les copains

     

    A midi, on jetait nos groles

    avec nos cartables d’école

    on consolait nos théorèmes

    avec l’escalope à la crème

    qu’on mâchait bien

     

    Au souper, les soirées d’hiver

    déclinaient la pomme de terre

    en purée, poêlées croustillantes

    ça nous gaverait la sous-pente

    jusqu’à demain

     

    Ça faisait ting bling balang klang

    et puis des frichtis, des glouglous

     

    On devenait sioux, iroquois

    pour se risquer du bout du doigt

    à chiper de la crème anglaise

    tandis qu’on ramenait les fraises

    de nos jardins

     

    Le doux parfum des madeleines

    sonnait le glas de la semaine

    et les panières soupiraient

    l'amande et la fleur d'oranger

    sous le jasmin

     

    Quand, pour nettoyer nos bêtises

    on roulait nos bras de chemise

    au vrai, la douce punition

    que de pleurer sur un oignon

    avant le bain

     

    Ce matin, un vent a passé

    dans la cuisine désertée

    malgré les gens rassemblés, là

    qui pleurait, qui parlait tout bas

    et dans son coin

     

    Ça faisait ting bling balang klang

    et j’avais son nom sur la langue

    mes deux filles sur les genoux

    grignotaient ; je reprenais goût

    à la vie

     

     

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ______________________________________
    Impromptu Littéraire - tiki#36
    où je vous recommande aussi les excellents textes de Poupoune et Toncrate
    ainsi que (à suivre)...

  • une paille dans l'oeil de ce cher Edouard

    Edward Hopper

    Tôt ou tard un bout de trottoir
    d'une rue ou d'un boulevard
    arpenté les yeux hagards
    le moral dans le brouillard
    aura des airs de quai de gare
    pour aucun au revoir

    Quelque part au bout du comptoir
    où finit la tournée des bars
    à se jouer du hasard
    la morale s'égare

    Malabar au bout du couloir
    répandu comme un calamar
    décapité du cigare
    pour un air de guitare
    retour à la case départ
    sans connaître l'histoire

    (une paille dans l'oeil de ce cher Edouard)

    Tôt ou tard un bout de trottoir
    d'une rue ou d'un boulevard
    arpenté les yeux hagards
    le moral dans le brouillard
    aura des airs de quai de gare
    pour aucun au revoir (bis)

     PsinK © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions

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    pour relever un défi du samedi
    portant commentaire sur une toile de Ed HOPPER.

  • relative-m'en

    ben kwué ?Qui suis-je ?
    Où, verge ?
    Et dans quelle armoiré-je ?

    Le long train que tu files
    n'est bordé d'aucun chant
    que le tien, comme un fil
    tendu sur l'océan

    j'arrime donc l'intime
    et serein engouement
    que j'ai pour tes maximes
    à ce ponton mouvant
    sous le marin dès prime

    Ce corps où je m'abîme
    est le tien cependant
    qu'affleure en acronyme
    l'ésotérique rime
    d'un verre de vain blanc

    Un mobilier défile
    et son aparté ment
    se prétendant servile
    il est indépendant
    et joue les imbéciles
    disant :

    "Si tout est relatif
    je suis à l'avenant
    ce que l'impératif
    conjugue du présent"

    Plaît-il ?
    Mais oui, relativement.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    _______________________________________

    tiki #35 - texte paru sur le site des Impromptus Littéraires, où je vous recommande également la lecture des textes de... Stipe,

    Arthur HIDDEN, Shivaya-warduspor, Joe Krapov et Mimik.