Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

>imPrOmpTus - Page 55

  • En un mot comme en sang

    chiffres1.jpg
    En un mot comme en cent
    au bas du monument
    il dit : « C’est là qu’on signe »

    Extirpant son sein blanc
    de son compartiment
    sans en être moins digne

    Elle en trempa le bout
    dans l’encre aux reflets roux
    pour apposer sa marque

    Son joli tétin mou
    devint dur comme un clou
    dessinant un bel arc

    Elle opina du chef
    entama derechef
    un tracé longiligne

    Un air de Prokofiev
    éleva sous la nef
    une valse à Pouchkine

    Cet accent franchouillard
    enrobait l’œuvre d’art
    du maître iconoclaste

    Assaillant sur le tard
    le suprême rempart
    de l’Église et ses fastes

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    100% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    E = mC2

    H-BOMB.JPGLa masse que multiplie
    au carré la cinétique
    n'est pas l'arbre dont le fruit
    serait la bombe atomique

    C'est plutôt de la compote
    cet engin catastrophique
    que cuisinent et complotent
    les maîtres de nos paniques

    Contre cette ignominie
    aux stupeurs catatoniques
    j'objecte un élan de vie
    exponentiel et logique

    sur quoi je démultiplie
    de gris sourires cyniques
    la formidable énergie
    que régit la poLétique

    De hurlements à la nuit
    en orgies panégyriques
    jaillissent du fond du puits
    mes impulsions organiques

    je ne crains plus que s'enfuient
    dans leur désordre anarchique
    ni le neutron de l'ennui
    ni l'ardeur électronique

    non

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    90% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    parole !

    K-RAMBOL.JPGmon sang, parole !
    c'est du jus de mangue
    sous ma peau de carambole
    au bout de ma langue

    quand ta pivoine s'étiole
    à l'automne humide
    et préserve sa corolle
    de printemps arides

    mon sang jaillit
    sucrer les étoiles
    et tombe en pluie
    lisser la grand voile

    que ton ciel endolori
    sublime sa trame
    et que ta nef asservie
    délivre sa rame

    pour qu’à ce front
    orné de pivoines
    siéent d’autres tons
    aux couleurs idoines

    pivoine_aqua.jpgpeut-être entendras-tu dire
    comme mon sang t’aime
    et t’offre pour élixir
    un cent de polèmes

    des caraïbes
    au crachin normand
    parle mon sang

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    80% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    Centenaristes ? (tiniak)

    dds01.jpg

    • Adrienne
    • Alice
    • Anthom
    • Aude
    • Berthoise
    • boitagants
    • Brigou
    • Captaine Lili
    • Caro_Carito
    • Cartoonita
    • Claudio
    • Didier
    • Droufn
    • enfolie
    • Flamm Du
    • Flo
    • Fred Cokenpat
    • Jaqlin
    • J-F
    • Joe Krapov
    • Joye
    • Kate
    • Kloelle
    • LaTartine
    • Lorraine
    • MAP
    • Martine27
    • Moon
    • Oncle Dan
    • Ondine
    • Papistache
    • Phil
    • Pierreline
    • Pivoine
    • Poupoune
    • Riri
    • rsylvie
    • Sebarjo
    • Sol-eille
    • Stipe
    • Teb
    • Tendreman Spice
    • Tiniak
    • Tiphaine
    • trainmusical
    • Val
    • Vanina
    • Vegas sur sarthe
    • Venise
    • Virgibri
    • Walrus
    • Zigmund

    manquent pour cent, quarante encore
    (quarante-huit et puis c’est mort
    on l’aura tordue la consigne !)

    mais quoi ? des voleurs, des fous des Sabines ?
    c’est pis que carême
    d’écrire un polème
    pour demeurer défiant et digne


    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    70% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    binettes (tiniak)

    binette.jpgSi le jardin d’Emile est décent
    c’est qu’il y met du savoir-faire
    le geste savant
    et le sentiment
    de ceux qui vivent de la terre

    Il en va autrement de Pierre
    dont le parterre est un tourment
    un lot de galères
    pire que l’enfer
    de creux, de cailloux, de chiendent

    C’est que Pierre est citadin
    quand Emile est campagnard
    tous deux bons voisins
    presque des copains
    dans le train des banlieusards

    Mais chacun chez soi, sur le tard
    à s’occuper de son jardin
    qui est moins bavard
    qui est moins vantard
    on voit qui a verte la main

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    60% pour un Défi du samedi
    (la centième)

    Olympiade (tiniak)

    piment_oizo.jpg
    Je goûte mieux la chose simple
    pour ce qu’elle vient compliquer
    l’ordre de mes pensées
    sur mon petit Olympe


    Mais de tous les poisons du cœur
    - de ceux qui vous pourrissent l’âme,
    quel est celui, madame
    qui vous assombrit l’heur ?

    Car je vois bien à votre mine
    à votre regard qui fulmine
    que vous avez le sang
    passé de rouge à blanc

    Quand s’agissant de vous quitter
    tout est alors si compliqué
    que je ne sais que faire
    pour ne pas vous déplaire

    Où je retrouve mon Olympe
    et cueille en son jardin aux simples
    du piment

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    50% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

     

    kamikaze (tiniak)

    Quatre centimètres plus bas
    et c’en était fini
    des youkaidi des youkaida
    et de ces fantaisies
    qui nous font la vie belle
    enivrante et charnelle
    propre à satisfaire à l’envi
    les plus vifs de nos appétits
    quel que soit sur l’échelle
    le barreau où l’on prend appui

    Mais c’est à deux doigts du nombril
    qu’une lame écourte ma vie
    et me taille dans la largeur
    quand, sous l’injonction de l’honneur
    je souscris à ce que commande
    l’ordre qui me met à l’amende
    préside au sacrifice ultime
    dans un acte digne et sublime
    en un geste précis
    j’exécute l’hara-kiri

     

    hara-kiri1.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    40% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    Bon sang ne saurait mentir (tiniak)



    lorgnon.jpg
    « Bon sang ne saurait mentir »
    avait coutume de nous dire
    depuis son fauteuil en rotin
    la canne calée sous le poing
    le chignon terne et austère
    notre fière arrière-grand-mère

    Un vieux lorgnon d’entre-deux-guerres
    aiguisait cet œil sévère
    dont elle usait d’un air mesquin
    glaçant nos mines de bambins
    et fustigeant de son venin
    les délires badins
    d’un âge pré-pubère
    à son goût par trop enfantin
    et quelle n’appréciait guère

    Quelque infamie congénitale
    nous aurait donc voués au Mal
    et prédisposés aux tourments
    de la Grand-Mère Malesan ?

    Après tout, quel revirement !

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    30% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    minéralostalgie (tiniak)

    Un – lin ;
    Deux – laine ;
    Trois, ma folle a lié
    pour me coudre des mitaines
    trois petits filets

    Trois petits filets de laine
    pour un brin de lin
    trouvé en fin de semaine
    à Saint-Maximin

    Dix – l’aube ;
    Onze – l’eau de
    mon petit matin
    quand nous la verrons, Anduze
    ne sera plus loin

    Les bambous de ma cambuse
    ma meilleure école
    sous leur lumière diffuse
    d’orient cévenole…

    Nos départements de France
    je les ai appris
    sur la route des vacances
    petit à petit

    Ces trajets longue distance
    en voiture, en train
    forment à la tolérance
    l’enfant citoyen

     

    MINERAL1.JPG

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    20% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

    absolut100a.jpg

    En un mot commençant par taire
    - le fin mot de l’affaire,
    vous en dire le cent
    que votre sentiment
    vous porte un vent par le travers
    et vous mène au-devant
    du mystère brûlant
    qu’est cet astre au fond de mon vers
    debout d’un seul tenant
    longiforme dépositaire
    inamovible secrétaire
    de mes notes claires dans l’air vibrant       

    Atmosphère, mon suaire
    recueille mon sang volontaire
    projeté depuis notre Terre
    sur ton drap scintillant
    qu’en un mot comme en sang
    s’y inscrivent au ban
    des aspirations fragmentaires
    mes velléités parcellaires
    de songes récurrents, stellaires
    parcourant océans et mers
    du coucher au levant

     

    chiffres.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    10% pour un Défi du samedi
    (la centième)

     

  • confuse aimant

    1heart-burns.jpg
    Une main dans la bouche et l’autre au fond du ventre
    la folie délogée d’où l’usage la rentre
    et l’entasse pêle-mêle avec tout (le dégoût,
    les odeurs en suspens, les aiguillons, les flous)
    de l’abandon des rêves,
    lui ravive la sève et la met à genoux
    - l’isolée du regard

    Son histoire est un puits trop sombre pour l’instant ;
    le magma qui l’emplit remonte lentement
    des parois émaillées les fresques narratives,
    absorbe – rigoureuse et vorace salive,
    un jardin… ce visage…
    le geste… et cet hommage aux pompeuses cursives
    qui prête à confusion

    « Ah, non !… Ah, c’est un monde ! Ah bonheur, où es-tu ? »
    s’exclame l’Isolée, hurlant à corps perdu
    « Ah, te voilà !… non, reste… attends encore un peu ! »
    Elle est folle à coup sûr ; la lave dans les yeux
    lui mange les paupières
    s’en réchappent des pleurs de sang libidineux
    jusqu’aux plis de son cou

    Ce puits, c’est un volcan ! Il éructe sa rage
    et jaillit maintenant l’incandescent ravage
    en vrille rougeoyante au feu libérateur
    essaimant alentour ces puissantes ardeurs
    que son être mitraille
    quand l’Isolée défaille et cède à son désir
    de jouir à nouveau.

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Impromptu Littéraire - tiki#73

  • ports de plaisance

     

    trench.jpg

    I

    Il a plu, ou c’est moi ?

    C’est tout mouillé dehors et sec à l’intérieur
    (je vous parle de cette humeur
    qui me navrait hier encore)

    Allons,
    vidons les pleurs et les suppliques
    avec le jus du dernier bain
    une fois bien lavées les mains
    curée l’humeur maligne
    fondue la graisse indigne
    siphonnés les points à la ligne
    et flatté le bon chien
    qui se joint à ce chant du cygne

    II

    Il a plu tôt et déçu tard
    sous son air falot, le gaillard
    n’est pas de tout repos
    - tu sais que loin s’en faut !
    Que ne soutiens-tu son regard
    de ton côté de l’eau ?

    III

    Il a plus d’un tour dans son sac
    le donneur de coups de matraque
    Il sort de son chapeau
    un air d’ordre nouveau
    sur des talons qui claquent
    et rythment du troupeau
    le pas cadencé dans les flaques
    sur le Trocadéro

    Je suis pris d’un sursaut
    et chante avec ZAO
    « … Tout à coup, patatrac ! »
    levant haut le drapeau
    noir comme cape de Zorro

    IV

    Il aura fait Beau Voir
    - passés la croûte et son miroir,
    dans l’ombre du tableau
    la courbe de son dos
    la main fine à son écritoire
    la cuisse écartant le peignoir
    et le grain de la peau
    joyau dans son écrin de soir
    qu’une aile de corbeau
    couvât une nichée de trop

    V

    Alors, plaire ou pleuvoir…
    Qui préside au choix du manteau ?

     

    boss_trench.jpgtiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Impromptu Littéraire - tiki#72

  • L'Homme qui va, sans ombre

    le-promeneur.jpg

    Il marche pesamment, sans ombre sous le ciel
    pour guides son regard, un rêve, une chanson;
    nulle trace après lui - l'oubli sur ses talons
    absorbe son passage ainsi que l'eau le sel

    Sans histoire connue, serait-il une feinte ?
    Ni homme ni fantôme, il existe à peu près
    moins que le romanesque et plus que le reflet;
    d'où vient qu'il puisse alors entonner une plainte ?

    C'est qu'il est tout en un, présent, passé, futur;
    l'hier est l'aujourd'hui qu'il porte vers demain
    et cette mélodie dont vibre son chant plein
    s'invente à chaque pas une ample tessiture

    L'oubli qui le talonne est le risque encouru
    par qui pourrait nourrir quelque espoir de retour
    quand le sens de la vie et celui de l'amour
    inspirent à l'instant sa quête d'absolu

    Le plus petit atome est lourd de ce destin
    - tout le poids du vivant en est la charge utile,
    la même gravité s'en évade, gracile
    au rythme balancé qui anime sa main

    Le promeneur, alors, est le dépositaire
    au nom de ce qui fut et ce qui se fera
    du bagage mouvant que chacun de ses pas
    transporte, en célébrant la beauté éphémère

    Il avance toujours; un rêve devant lui
    l'exonère d'une ombre au profit de son chant,
    le regard où le ciel agrège l'océan,
    la musique du nombre élevant l'aujourd'hui.

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi

    illustration : Joëlle Gellert

  • Faux pas, Poucet

    Tout comme à cette vitre un châssis de bois blanc
    en filtre intelligent fragmente le regard
    le rêve est mon arbitre et jauge mes élans
    à l'aune de mes bonds dans le brouillard
    - cet inconscient se levant sur le tard...

    Je saute d'un mot l'autre
    et pense m'y connaître
    Petit Poucet, le nez à la fenêtre

    Ce château, c'est le vôtre
    au bout de la marelle
    des flaques dans la forêt qui ruisselle

    Une étoile électrise
    l'aile d'un vieux corbeau
    prise sous le manteau d'un voyageur

    Et l'idiot anglicise
    les croas de l'oiseau
    par quoi il croit leur donner de l'ampleur

    « Je te tiens, tu me tiens »
    ne lui suffit donc pas ?
    Il crie sur le chemin
    « A captcha! A captcha! »

    Dans sa course brutale
    s'égaillent les cailloux
    Frères, nous ne rentrerons pas chez nous

    PETITP~1.JPGMais c'est un moindre mal
    un festin nous attend
    derrière les fenêtres de bois blanc

    A la table de l'Ogre géant
    fort opportunément absent

     

     

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#71