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L'Homme qui va, sans ombre

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Il marche pesamment, sans ombre sous le ciel
pour guides son regard, un rêve, une chanson;
nulle trace après lui - l'oubli sur ses talons
absorbe son passage ainsi que l'eau le sel

Sans histoire connue, serait-il une feinte ?
Ni homme ni fantôme, il existe à peu près
moins que le romanesque et plus que le reflet;
d'où vient qu'il puisse alors entonner une plainte ?

C'est qu'il est tout en un, présent, passé, futur;
l'hier est l'aujourd'hui qu'il porte vers demain
et cette mélodie dont vibre son chant plein
s'invente à chaque pas une ample tessiture

L'oubli qui le talonne est le risque encouru
par qui pourrait nourrir quelque espoir de retour
quand le sens de la vie et celui de l'amour
inspirent à l'instant sa quête d'absolu

Le plus petit atome est lourd de ce destin
- tout le poids du vivant en est la charge utile,
la même gravité s'en évade, gracile
au rythme balancé qui anime sa main

Le promeneur, alors, est le dépositaire
au nom de ce qui fut et ce qui se fera
du bagage mouvant que chacun de ses pas
transporte, en célébrant la beauté éphémère

Il avance toujours; un rêve devant lui
l'exonère d'une ombre au profit de son chant,
le regard où le ciel agrège l'océan,
la musique du nombre élevant l'aujourd'hui.

tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Défi du samedi

illustration : Joëlle Gellert

Commentaires

  • Viens-je de trouver Georges... ou son ombre ? Sur les Impromptus il ne daigne pas se laisser atteindre... Dommage, j'eusse bien aimé ! Merci quand même et mes compliments pour cette écriture fine !

  • piquée au vif par cet homme sans ombre ! diable ! heu non pas diable ! captcha !!! je découvre un joli blog.

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