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>imPrOmpTus - Page 50

  • Un matin

    ça, l'temps... !

    Un matin - mais était-ce un matin ?
    il fallut se rendre à cette évidence :
    le temps avait bel et bien disparu

    Sept péchés capiteux parfumaient la chambrée
    ça me laissait trois doigts pour te former les yeux
    puisque tu t'éveillais

    Ah, les torticolis matinaux qui se prennent
    les pieds dans les Tant Pis, après une semaine
    de paresse et d'ennui
        ça vous met des colères
        jusque dans le revers
        des plus sourdes envies

    Et puis, les gourmandises
    - revenus d'un orgueil avare de franchise,
    s'étalaient chez la Pas Si Fière
        qui saurait comment faire
        avec les impostures
        un festin de luxures

    Le temps avait passé
    avait choisi son camp
    et n'en reviendrait pas dorénavant

    Sa première moitié
    jetée au bout du monde
    il promenait au diable sa seconde

    L'infini dépité
    rentra dans sa caverne
    pleurer des météores sempiternes

    Moi, pris dans la fenêtre, à me tordre le cou
    je déployais des orgues d'impuissance
    La mort n'accorderait jamais de délivrance
    et mon chant se joindrait aux cris des fous ?

    Quand, tous les nombres bus, finit la parabole
    l'ordre des vanités perdu pour les calendes
    s'en remet au chaos sur les bancs de l'école
    et lève un doigt pour prendre sa commande

    Eh ! pas une âme hors de moi qui l'entende ?

    Sans Toi ni Pas Si Fière au fond du corridor
    c’est folie de rester dans ce décor !

    Oui, folie d'être seul enrobé des parfums
    réchappés d'un hier sans lent demain

    tiniak à la fenêtre

     tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#94

    et une invitation à écrire de Graphène

  • Avant d'sortir

    3582478570.jpg

    Pour dire,
    ça m'est tombé dessus
    comme une névralgie
    d'automne en Normandie
    - je n'en souhaite à personne !

    Dans le souffle harassant,
    sableux, du vent d'autan
    plaquant sur l'abribus
    un lot de prospectus
    qu'avais-je négligé de Superbe ?

    Quand, passée la panique
    je fus éparpillé
    dans sa pyrotechnique
    je pleuvais des reflets
    au mille et un effets métonymiques

    Mon Quatorze Juillet d'artifice
    Mon bouquet de mues gaies et propices
    Son amour impromptu m'accomplisse

    En gouttes de rosée, sur l'herbe.

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#93 

  • jour naît

    Leopold Survage, 1921

    Les ongles granuleux d'avoir creusé l'insaisissable
    je caresse mon rêve à l'or infatigable
    Qu'un embarras de firmament quitte enfin les toitures
    Que cesse, incontinent ! cette déconfiture
        C'est que j'ai ouvert le coffret
        Maintenant, c'est à moi de jouer
        sans crayons ni peinture
    mais de quoi raccorder au monde un autre devanture

        Et j'en sors
        (et j'en passe !)
        Et fi des silhouettes lasses
        (ou alors, dans un coin
         dévolu aux rhumes des foins)

    À repeindre le ciel au gré de songes improbables
    je puise en mon ivresse un camaïeu de sables
    que je répands allégrement sur la toile nocturne
    et pare de brillants son Ombre taciturne
        À moi ! tous les fous de Bassan
        Allons déloger l'océan
        de sa niche profonde
    à la faveur des yeux fiévreux qui reluquent le monde

        C'est magie,
        mon trésor
        Prête-moi que j'en use encore
        et que j'aille rimer
        la faille aux mûres engorgées

    Car c'est bonheur de dépenser tout ce monde réel
    Délire ses fatalités,
    c'est mon trésor ! et tout son miel
    coule en chaque journée
    une liqueur d'éternité

    Coule, en chaque journée
    une liqueur d'éternité !

    dig it!

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Défi Du Samedi #124
    Illustration d'en-tête : Leopold Survage, Ville - 1921.

  • carpe & lapin

    TROP JUSTES NOCES
    (à Vegas-sur-sarthe)

    carpe_lapin.jpg

    Un lapin - caractère inconstant dépourvu de morale,
    fatigué de courir sa pareille ou la hase
    et dépité d'entendre encor les mêmes phrases
    « Oh ! tout doux », « Ah ? Déjà ? », « Pas ce soir, animal ! »
    prit l'absurde parti d'aller contre nature
    tester son appétit sur d'autres garnitures

    Il eut d'abord les yeux plus grands que le civet
    entreprit l'éléphante... mais... sans tabouret...
    jeta son dévolu sur force mammifères
    Passant près d'un étang couvert d'une ombre fraîche
    il aperçut dans l'onde une carpe pimbêche

    Le lapin s'avisa qu'à ce point d'exotisme
    nul doute, il aurait là matière à se surprendre
    Il observa la carpe et finit par comprendre
    que de surcroît la bête est sujette au mutisme

    « Le paradis existe donc sur cette terre !
    fit-il en flagorneur rompu à l'exercice,
    épousez-moi céans ; mettez pas au supplice
    ce cœur qui bat pour vous et n'a rien d'autre à faire »

    Qui ne dit mot consent, affirme le proverbe
    Ainsi, carpe et lapin, fringués comme il se doit
    déboulèrent bientôt à l'office des bois
    elle, dans son bocal et lui, le cul dans l'herbe

    Vint l'instant décisif à l'insigne sentence
    « Voulez-vous pour époux... Toute votre existence ? »
    Comme à l'accoutumée, la carpe ne dit mot
    Le lapin trépignait... Ce suspens, c'était trop !
    Il explosa : « Alors ? Tu réponds, nom de Dieu ! »
    Et la carpe pimbêche de cligner des yeux

    « Vous avez-vu ? C'est bon ? C'est bon, elle a dit oui »
    plaidait sans conviction le lapin à l'office
    L'assemblée, désolée, acquiesça au déni
    que l'officier navré opposa au marri
    Seul à se consoler, le sieur Lapin se dit :
    « Boh ! 'tout' façon, j'aurais pas trouvé l'orifice »

     

     

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi (#123)

    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus 0 commentaire
  • ombres, portée

     

    for your eyes only

    Dans l'absolu secret de l'ombre
    j'écarquille des yeux en nombre
    et regarde de toute part
    d'où pourrait surgir l'aventure
    de la lecture

    Dans le secret de l'ombre bleue
    prêt à me diviser par deux
    je flotte
    en perdant le souvenir de ma grotte

    Dans le secret d'une ombre orange
    j'attends que l'horizon se mange
    les doigts un à un, roux et verts

    Dans le secret sans ombre de l'oubli
    subsiste un pâle écho, mon cri

     

     

    participation alternative
    à celle publiée sur le site d'écriture ludique
    des Impromptus Littéraires

     - tiki#92

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK