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effet : mes rides - Page 15

  • poésine

    Cet arbre qui chante
    et verse à l'hiver son écot
    se laissant plumer jusqu'à terre
    sans pour autant courber le dos

    Cette main qui tremble
    au moment de toucher au but
    tient dans le temps qui lui ressemble
    un bonheur entier suspendu

    Ces yeux qui se ferment
    préservent d'un dernier rempart
    toutes les délices en germe
    au jardin nu de nos regards

    C'est toi ! c'est bien toi, poésine
    sève de rêve, ma résine
    qui me déloges des torpeurs
    où fane tout... les noms, les fleurs...

    arbre_hiver.jpgC'est toi le sang frais de mes chants
    toi, la source des renaissances
    toi, lumière et ombre qui dansent
    toi, mon précieux médicalmant

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN
    &ditions TwalesK

  • vois, pas voir

    018.png (un pavé dans la mare)

    Ne plus voir le monde, le lire

    A nouveau, le cortège indigne
      des maisons à deux pieds, sans murs
      et qui vont sur la tête et privées de futur
      en cherchant dans le ciel un signe
    par les sentes damées d'argile analphabète
      et tous les champs du viol des mères
      fronde sur l'atmosphère
      leur chant qui récolte le sang de la terre
    où l'homme né noir blanchira jusqu'à l'os
    sa carne dans la main tendue pour le négoce

    Ne plus voir le monde, le peindre

    A nouveau, le chaos naturel
      dans une flaque d'huile, une onde qui s'affole
      des reflets qui s'emmêlent
      artistes auréoles
      benoites
      où le réel miroite
    avec pour seuls témoins tous les yeux silencieux
      les miens, les tiens et ceux qui sont encore
      à naître de l'esprit de celui qui s'en dore
      la pilule
    loin des gesticulations ridicules

    Ne plus voir le monde, l'écrire

    A nouveau, du plus bel aujourd'hui
      avec la chair du vent pour m'en souffler des mots
      au cœur... à même la peau...
      et donner à l'oubli un semblant de palpable
      que tous les pas perdus résonnent, véritables
      par les longs corridors
    prenne corps
    nécessaire
    la vie

    Ne plus voir le monde, quoi
    C'est dit

    Krapov_oil.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustation photographique : Joe KRAPOV.
     

  • CocoRosie

    Oh, les filles ! sœurettes, vos voix
    où nos grand-mères nasillent (comme poupons)
    et les divas-pities scintillent (sans compromission)
    proprelettent les ondes
    et vos joujoux poppy frétillent vos recettes
    répondent
    à quelque incantation secrète
    que ne peuvent entendre plus
    que les chairs tendres et disparues

    jouet-tchou.jpg

    tatou,
    "...la vie, / c'est comme / une boîte de chocolats..."
    une larme suffira sur la joue sous l'œil
    (souris kazou,
     j'embarque après vous mon deuil)
    une brillance lui fait écho
    s'effeuille des spirales
    vocales bancales

    jouet-son3.jpgOh, les filles ! coquines
    vestales riant à la porte Colline
    - grimace à la face des joyeux sots,
    plein pot, les nuances !
    tout l'air tremblant qui danse
    et la peau qui résonne
    s'étonne

    jupons,
    Japon,
    tout un chenil en tête

    jouet-son1.jpgchanson,
    scansions
    toute, la ville en fête

    à l'écoute des deux sœurettes

    déroulant
    coco_rosie2008.jpgdéroutants
    les arpèges

    la nuit
    la pluie
    se désagrègent

    pincez-moi, fort
    je ne sens rien
    c'est que je rêve
    c'est bien

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    cocorosie.jpg
    Bianca et Sierra, les sœurs Casady de CocoRosie (+live)
  • L'aube atteinte

    Tuileries.jpg

    L’aube vient, qui l’entend
    étirer sous le vent
    ses longues jambes claires ?

    La nuit feinte l’instant
    cabre vers l’occident
    son voile bayadère

    Au saut du lit la Terre
    teinte dans la poussière
    ses cheveux gris et blancs

    Des animaux s’affairent
    d’autres s’en vont en guerre
    et marchent sur l’orient

    C’est l’aube sur Paris
    et sa jupe blanchit
    à chacun de mes pas

    C’est l’aube et je regagne
    une aimable compagne
    un pain rond sous le bras.

    les-toits.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (paru dans l'abécédaire poLétique)

    http://www.deezer.com/listen-914049

     

     

  • impropre exil

    (manifeste poLétique)
    autoportrait

    Ton exil est le mien, poésie vive en rêve
    sur les flots incertains charriant l'humilité
    dont ne sont pas nourries ni les âmes bien nées
    ni les peaux de chagrin pour qui l'aube est trop brève,
    nous voguons vent debout l'un vers l'autre portés

    Idiot celui qui croit - comme on croit un Jésus
    car l'aimer nous ferait une toute autre histoire !
    en l'exil volontaire, œuvre libératoire
    d'un génie supposé en connaître l'issue ;
    nous couchons sous le pont des frères à peau noire

    La prison, c'est l'idée aux forces surhumaines
    (l'espoir d'en réchapper en insulte la grâce)
    le séjour y est doux quand on sait la menace
    qui mange tous les corps et dehors se déchaîne ;
    nous y purgeons le temps que notre âme s'efface

    Pourtant nous la quittons quand nous prend le désir
    d'aller voir les ailleurs qui nous viennent en songe
    espaces infinis que le verbe prolonge
    en y faisant rimer le meilleur et le pire ;
    nous nous retrouvons là, affranchis du mensonge

    Mais les cailloux jetés à la crête des vagues
    forment bientôt les murs qui vont nous contenir
    chacun dans sa cellule à pousser des soupirs
    dessinant à la craie une raie pastenague
    ou sifflant dans le vent la nuit qui doit venir.

    Aussi vivant qu'il soit le rêve meurt un peu
    quand nous fermons les yeux sujets à nos effrois ;
    aussi bien ferons-nous malgré l'heure et le froid
    de veiller avec joie son objet merveilleux

    Et nous irons chanter sous le grand cacatois
    enviant d'un géant les plongeons gracieux
    triomphe d'innocence entre ciel et flot bleus.

    ouééééé, elle est bwooOonne !
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK